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Attaque iranienne contre Israël : ce que l’on sait de cette possible riposte


Le Moyen-Orient retient son souffle cette semaine. Ce mardi 13 août, l’Iran a de nouveau rejeté l’appel de plusieurs pays occidentaux, dont la France, à renoncer à ses menaces contre Israël. Depuis deux semaines, l’Iran et ses alliés menacent Israël d’une riposte armée, après l’assassinat le 31 juillet à Téhéran du chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, attribué à Israël, et la mort, la veille, du chef militaire du Hezbollah, Fouad Chokr, dans une frappe israélienne au Liban.

Ce mardi, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani, affirme que l’Iran ne demande pas “l’autorisation de quiconque pour utiliser ses droits légitimes” et riposter contre son ennemi juré. Une nouvelle fin de non-recevoir, alors que le risque d’une escalade militaire semble imminent : lundi 12 août, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, John Kirby, a estimé qu’une “série d’attaques conséquentes” pouvait intervenir dès “cette semaine” de la part de l’Iran et de groupes armés alliés.

Des menaces d’attaque encore floues

Et Téhéran ne prétend pas l’inverse dans sa nouvelle déclaration. Ainsi Nasser Kanani répète mardi que “la République islamique est déterminée à défendre sa souveraineté”. Une réponse directe à un communiqué commun publié lundi par les dirigeants américain, français, allemand, italien et britannique, appelant à “renoncer” à une attaque qui aurait des “conséquences graves” pour la sécurité régionale.

Dans un entretien téléphonique le même jour avec le chancelier allemand Olaf Scholz, le président iranien Massoud Pezeshkian a jugé que son pays avait le “droit de répondre aux agresseurs conformément aux normes internationales”, selon un communiqué de l’agence étatique iranienne Irna. Une formulation floue laissant peu d’indices sur les détails d’une telle attaque.

En avril, Téhéran avait déjà lancé une attaque sans précédent de drones et de missiles sur le territoire israélien, en représailles à une frappe contre le consulat iranien en Syrie, également attribuée à Israël. Cette fois-ci, la réponse iranienne s’est pour l’instant limitée à l’organisation, dimanche 11 août, de nouveaux exercices militaires des Gardiens de la révolution à la frontière avec l’Irak, rapporte l’agence de presse Reuters.

L’attente comme arme psychologique

Malgré les inquiétudes occidentales, l’Iran pourrait se contenter d’attaques ciblées, selon le politicien réformateur iranien Mohammad-Sadegh Javadi-Hesar : “L’Iran parle de vengeance plutôt que d’attaque directe, ce qui pourrait impliquer un assassinat ou des actions visant à perturber le commerce maritime d’Israël”, explique-t-il au quotidien britannique Financial Times.

Serait-ce un aveu de faiblesse de la part de l’Iran ? Pour un initié du régime, cité par le même média, maintenir Israël et ses alliés occidentaux dans le flou pourrait d’ailleurs être une stratégie intentionnelle : “Il se peut qu’il n’y ait pas d’attaque du tout, ou qu’il y en ait une ce soir […] Attendre la mort est plus difficile que la mort elle-même” estime-t-il.

“Guerre psychologique” ou non, la menace iranienne semble assez réelle aux yeux des Etats-Unis pour leur faire craindre une déstabilisation générale du Moyen-Orient : l’armée américaine a renforcé ces derniers jours sa présence militaire dans la région, en y déployant des avions de chasse furtifs et davantage de navires de guerre.

Un chantage au cessez-le-feu pour Gaza ?

La Maison-Blanche a également estimé que si cette attaque survenait, “cela pourrait certainement avoir un impact sur les discussions”, prévues jeudi, sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, accompagné d’une libération des otages israéliens qui y sont détenus.

A l’inverse, un accord sur Gaza pourrait être la clef pour éviter une escalade iranienne. Alors que l’Iran a déclaré vendredi que ses représailles étaient “une question totalement étrangère” à ces négociations, le régime a toutefois ajouté que sa réponse serait “programmée et menée de manière à ne pas porter préjudice au cessez-le-feu potentiel”, précise l’agence étatique iranienne Irna.

Ainsi, selon l’informateur iranien cité plus tôt par le Financial Times, l’Iran pourrait attendre de “voir si Israël fera d’abord un compromis sur Gaza, en forçant [le Premier ministre israélien Benyamin] Netanyahou à accepter un cessez-le-feu, et ensuite, si les Etats-Unis et les Etats occidentaux reprendront les négociations pour relancer l’accord nucléaire” de 2015. Si le régime iranien obtient ce qu’il veut, la menace de Téhéran pourrait ainsi s’en tenir à une attaque symbolique sur Israël, sans qu’il risque une guerre totale coûteuse et impopulaire auprès de sa population.




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