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Poutine promet d'”expulser” les forces ukrainiennes entrées dans la région russe de Koursk


Près de 30 localités conquises, plus de 120 000 civils évacués… L’avancée des troupes ukrainiennes dans la région russe de Koursk (ouest de la Russie, frontalière de l’Ukraine), constitue un revers inattendu pour le régime russe. Le président, Vladimir Poutine, a promis lundi 12 août, d'”expulser” les forces ukrainiennes de la zone, théâtre depuis le 6 août d’une incursion de l’armée ukrainienne.

Le commandant de l’armée ukrainienne, Oleksandre Syrsky, a revendiqué le contrôle par ses troupes de près de 1 000 km2 de territoire en Russie, soit bien davantage que ce qui a été reconnu par les autorités russes. “Nous continuons à mener des opérations offensives dans la région de Koursk”, a-t-il annoncé devant le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

Après des mois de recul face aux soldats russes sur son front Est, l’Ukraine a lancé le 6 août la plus grande attaque transfrontalière contre la Russie depuis le début de l’assaut russe en février 2022. C’est aussi la plus grande offensive d’une armée étrangère sur le sol russe depuis la Deuxième Guerre mondiale.

“Des milliers” de soldats ukrainiens y participent, a confié à l’AFP dimanche un haut responsable ukrainien du secteur de la sécurité, s’exprimant sous couvert d’anonymat. Le but, selon lui, est “d’étirer les positions de l’ennemi, de lui infliger des pertes maximales, de déstabiliser la situation en Russie […] et de transférer la guerre sur le territoire russe”.

Dans son message quotidien, Volodymyr Zelensky a lui assuré que l’offensive de Koursk était “une question de sécurité” pour l’Ukraine en raison des frappes russes visant son territoire. Il a aussi appelé une nouvelle fois les Occidentaux à autoriser l’usage de missiles à longue portée pour frapper le territoire russe. “La Russie doit être forcée à la paix”, a-t-il dit.

“La tâche principale du ministère de la Défense est d’expulser l’ennemi de nos territoires”, a déclaré pour sa part M. Poutine lundi lors d’une réunion avec des responsables des forces de sécurité. L’armée russe a l’avantage depuis plusieurs mois sur le front oriental en Ukraine, grignotant petit à petit du terrain, sans toutefois réaliser de percée majeure. Elle a d’ailleurs revendiqué lundi la capture du village de Lissitchné, dans l’Est de l’Ukraine.

Dans la région de Koursk, à ce stade, 28 localités sont passées sous contrôle ukrainien, a reconnu le gouverneur par intérim, Alexeï Smirnov. Selon lui, les gains ukrainiens s’étendent sur une zone de 40 kilomètres de largeur et de douze kilomètres de profondeur, bien moins que les 1 000 km2 revendiqués par le commandant ukrainien Syrsky. D’après Alexeï Smirnov, au moins 12 civils ont été tués et 121 autres blessés, “dont 10 enfants”, au cours de l’incursion de l’armée ukrainienne.

“Déplacer la guerre sur le territoire de l’agresseur”

Face à cette situation, les autorités russes ont ordonné lundi de nouvelles évacuations de civils dans la région de Koursk, mais aussi dans celle voisine de Belgorod, toutes les deux frontalières de l’Ukraine. “A ce jour, 121 000” personnes “sont parties ou ont été évacuées” de celle de Koursk, a détaillé M. Smirnov.

L’armée ukrainienne cherche à “semer la discorde dans notre société”, a fustigé Vladimir Poutine, accusant Kiev d'”exécuter la volonté” des Occidentaux. “L’ennemi cherche à améliorer sa position de négociation à l’avenir”, a également dénoncé Vladimir Poutine.

Pour Volodymyr Zelensky, dont le pays reste occupé à près de 20 % par la Russie, l’objectif de l’assaut surprise dans la région de Koursk est clair : “déplacer la guerre sur le territoire de l’agresseur” russe.

Selon le responsable ukrainien interrogé par l’AFP, l’incursion visait également à alléger la pression sur l’armée ukrainienne dans le Donbass (est), où les troupes russes progressent depuis le début de l’année. Tôt ou tard, la Russie va “arrêter” les unités ukrainiennes dans la région de Koursk mais, si “au bout d’un certain temps, elle n’arrive pas à reprendre ces territoires, ils pourront être utilisés à des fins politiques”, par exemple, lors de négociations de paix, a-t-il jugé.




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