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Paris 2024 : doublé historique pour les Bleus, la France s’enflamme pour son équipe de volley


C’est une médaille historique de plus pour les Bleus. Ce samedi 10 août, les volleyeurs Français sont devenus champions olympiques pour la deuxième fois consécutive, après avoir triomphé face aux Russes sous bannière neutre à Tokyo, en 2021. Dans l’ambiance surchauffée de l’Arena Paris Sud, l’équipe de France s’est imposée 3 sets à 0 (25-19, 25-20, 25-23) face à la Pologne, pourtant championne du monde en 2014 et 2018. Cette victoire, éclatante, permet une nouvelle fois à l’équipe du capitaine Benjamin Toniutti de bâtir sa légende : les Français deviennent la troisième nation à réaliser un tel doublé, après l’URSS en 1964 et 1968 et les Etats-Unis, en 1984 et 1988. “Ils ont réussi leur percée en rendant le volleyball français encore plus populaire, c’est génial de voir à quel point la France entière était derrière eux”, se réjouit Gabrielle-Marie, passionnée de volley venue assister à la compétition. Alors que la discipline n’est que peu médiatisée en dehors des Jeux olympiques, la jeune femme est impressionnée par l’engouement des spectateurs pour les joueurs de l’équipe de France, accueillis comme des rois dans le stade éphémère de la porte de Versailles. “C’est incroyable de voir comme ce sport se démocratise, l’ambiance est dingue !”, s’exclame-t-elle, élevant la voix pour couvrir une Marseillaise.

Dès midi, des centaines de supporters, majoritairement français, se pressent déjà autour de la structure, arborant drapeaux bleu-blanc-rouge, costumes de coq ou chapeaux à l’effigie de la mascotte Phryge. Au son lancinant des “Allez les Bleus”, le public se met déjà dans l’ambiance. Certains, comme Pierre, n’ont jamais assisté à un match de volley avant les Jeux olympiques, et auraient été bien incapables de citer le nom d’un seul joueur de l’équipe de France il y a quelques jours. “Mais leurs performances en demi-finale ont été tellement incroyables, on est obligés de s’enflammer pour ce sport ! Là, on est à fond, on est derrière eux !”, commente ce Parisien, fardé des couleurs du drapeau français.

Il faut dire que les Bleus ont su séduire les supporters depuis le début de la compétition : après des débuts en dents de scie, notamment marqués par une défaite face à la Slovénie, ils ont su remobiliser leurs forces face à l’Allemagne en quart de finale, le 5 août. Face à l’Italie, deux jours plus tard, c’est le déclic : les Français gagnent 3 sets à 0 face aux champions du monde en titre, et emportent avec eux toute une nation. “Tout le monde découvre que le volley est passionnant, que c’est une compétition très serrée, spectaculaire, avec des sauts très hauts, des services à parfois plus de 100 km/h et des smashes extrêmement rapides. Une fois qu’ils ont goûté à ce spectacle, les spectateurs auront envie de revenir voir des compétitions, ou même de pratiquer !”, commente Colletty, jeune joueuse de volley qui aborde fièrement le maillot de l’équipe de France.

“Allez les Bleus, les supporters sont là”

Le spectacle, en effet, était au rendez-vous ce samedi. Acclamés par une foule en délire, chauffée à blanc par les premières notes d’I will survive de Gloria Gaynor, du Seven nation army des Whites Stripes ou même du French Cancan, les joueurs Antoine Brizard, Barthélémy Chinenyeze, Trévor Clévenot, Nicolas Le Goff, Earvin Ngapeth et Jean Patry s’élancent sur le terrain, concentrés. La légende du volleyball français Earvin Ngapeth, membre de l’équipe de France depuis 2010, inaugure le match par un service énergique, sous les applaudissements de la foule. Le public fait trembler les gradins à chaque touche, entonne des Marseillaise et multiplie les clappings, comme contaminée par l’énergie impressionnante des joueurs sur le terrain. Le premier set est gagné par les Bleus 25-19, et les Français brandissent leurs drapeaux en hurlant, en guise d’encouragements.

Après un karaoké géant au son du Que je t’aime de Johnny Hallyday, le deuxième set peut commencer. Bien plus serrée, cette deuxième partie de match fait retenir son souffle au public de l’Arena Paris Sud. Alors que les Bleus sont menés au début du set par la Pologne, le public exulte lorsque les Français reprennent la main en quelques minutes, notamment via l’ace de Quentin Jouffroy, qui vient d’entrer sur le terrain, puis par le smash de Jean Patry. “Allez les Bleus, les supporters sont là”, hurle le public. Le stade, plein à craquer, est en ébullition lorsque les volleyeurs français remportent finalement ce deuxième set, 25 à 20. “Qui ne saute pas n’est pas Français”, scandent les centaines de supporters pour lancer le troisième set.

En cette dernière partie de match, la Pologne ne démérite pas, égalise rapidement au milieu du set, à nouveau très serré. À chaque point arraché par les Bleus, le nom du joueur est repris en chœur par les plus de 10 000 spectateurs, en furie lorsque Quentin Jouffroy signe un nouvel ace, aidé par le filet, en fin de set. À 21 points contre 18, la tension dans le stade est à son apogée. Les points s’enchaînent, les Bleus s’envolent. Le speaker enflamme la foule, qui encourage son équipe préférée à l’unisson. Mais le match se resserre en toute dernière partie de set, les Polonais revenant rapidement : quelques minutes avant la fin du match, le score est de 24-23 pour la France, et l’atmosphère du stade est de plus en plus irrespirable. Jusqu’au service du Polonais Leon Venero, qui sort des limites du terrain et offre à la France sa deuxième médaille d’or. Sous les chants et les applaudissements de la foule en délire, les Bleus s’enlacent sous le Freed from Desire de Gala, conscients d’avoir écrit une petite page d’histoire.




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