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Classement de Shanghai : les universités françaises gagnent du terrain


Le peloton de tête ne change pas. Comme chaque année, les universités anglo-saxonnes dominent le très attendu classement de Shanghai, publié ce jeudi 15 août. Ce palmarès se base sur les travaux de recherche scientifiques de plus de 2 500 établissements dans le monde pour en classer les 1 000 les plus performants. A la première marche du podium depuis la création du classement en 2003 figure l’indétrônable université Harvard, suivie de Stanford et du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Les Britanniques Cambridge et Oxford sont quant à elles en 4e et 6e position.

Mais la France n’est pas en reste. Au total, 25 universités françaises sont présentes dans le classement. Deux de moins qu’en 2023, certes, mais les quatre institutions déjà classées dans le top 100 ont gagné des places. L’université Paris-Cité en a gagné neuf pour atteindre le 60e rang, Sorbonne-Université est 41e, Paris Sciences et Lettres est 33e, et Paris-Saclay se classe à la 12e position, soit la meilleure de l’Union européenne. Un record pour cette université qui a pourtant vécu une année très mouvementée, sur fond de guerres intestines pour sa présidence.

Camille Galap, récemment élu président de l’établissement, “ne peut que se réjouir”. “Ce classement est celui de toutes les équipes des 220 laboratoires qui donnent le meilleur dans leurs domaines respectifs et montrent qu’elles savent aller vers les ruptures scientifiques de demain”, a-t-il expliqué au Figaro. Une fierté partagée par Emmanuel Macron. “Jamais une université française n’avait été si bien classée dans le prestigieux classement de Shanghai”, a-t-il posté sur X, accompagné d’un très olympien “Paris-Saclay est magique”.

Politique de regroupement

Les bonnes performances françaises dans ce palmarès sont le résultat d’une grande politique de regroupement des universités et des organismes de recherche menée depuis 2018. Pour réaliser le classement, le cabinet Shanghai Ranking Consultancy utilise plusieurs critères : le nombre de prix Nobel et de médaillés Fields parmi les anciens élèves et les chercheurs, le nombre d’articles publiés dans les revues Nature et Science ou encore le nombre de chercheurs les plus cités dans leur discipline.

Pour peser davantage dans ces évaluations et maximiser les chances de figurer au classement de Shanghai, de grands pôles ont donc été formés en France ces dernières années. Paris-Saclay, né en 2020, regroupe par exemple plusieurs écoles comme CentraleSupélec, AgroParisTech, et les instituts universitaires technologiques (IUT) de Cachan, Orsay et Sceaux. De même, Paris Sciences et Lettres (PSL) est la fusion de 11 établissements dont l’Université Dauphine, Mines Paris et l’École normale supérieure (ENS).

Cette nouvelle conception des universités est ardemment défendue par le gouvernement. “En classant douze des seize établissements issus de la politique de regroupement, le palmarès de Shanghai confirme ainsi le succès des nouveaux modèles d’universités françaises en leur apportant une visibilité internationale”, se félicite dans un communiqué Sylvie Retailleau, la ministre démissionnaire de l’Enseignement supérieur et de la recherche, qui espère ainsi attirer des étudiants étrangers.

Un classement controversé

Outre ces quatre institutions parisiennes, 18 universités françaises figurent dans le top 500, dont l’université d’Aix-Marseille, celle de Strasbourg et celle de Grenoble-Alpes, toutes situées entre la 101e et la 150e place. L’Allemagne, de son côté, voit trois de ses universités intégrer le top 50. Mais l’Europe reste loin derrière la Chine et les Etats-Unis, toujours largement surreprésentés avec respectivement 183 et 225 universités dans le classement.

Aussi prestigieux soit-il, ce dernier suscite également de nombreuses critiques. En ne prenant en compte que les performances des universités dans la recherche, le palmarès met de côté la qualité des formations dispensées, le taux de réussite des étudiants et l’insertion professionnelle des diplômés. Les initiatives des établissements en matière d’écologie ne sont pas non plus prises en compte, et le classement se concentre sur les sciences dures, au détriment des sciences humaines et sociales, comme l’histoire, la philosophie ou la sociologie.




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