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Nouveau gouvernement : l’agenda des “consultations” d’Emmanuel Macron


47 jours. C’est la durée, certes entrecoupée d’une parenthèse olympique historique, qui sépare la série de réunions qui se profile à l’Elysée et le second tour des législatives anticipées. Depuis cette date, le pays nage entre deux eaux. Aucune formation politique n’a réussi à s’imposer en tant que majorité suffisamment solide, la faute à une tripartition de la scène politique.

Les yeux se sont rivés sur le chef de l’Etat pour décanter la situation. Mais Emmanuel Macron s’est pour le moment refusé à nommer un nouveau Premier ministre, profitant des dissensions au sein du Nouveau Front populaire (NFP) et de l’infériorité numérique du Rassemblement national. Finalement sorti du silence le 16 août, le président de la République a convié tous les chefs de partis ainsi que les présidents de groupes parlementaires à se rassembler au palais de l’Elysée.

Entre-temps chaque camp a fourbi ses armes. “Nous y avons travaillé tout l’été”, revendiquent les quatre partis composant le Nouveau Front populaire – la nouvelle alliance électorale de la gauche – dans une lettre adressée aux Français. Ils se disent “prêts” à gouverner, justifiant que “dans toutes les démocraties parlementaires, la coalition arrivée en tête doit pouvoir former un gouvernement”. Publiée ce jeudi 22 août, veille de la tant attendue rencontre, la missive dénonce également “l’inaction du président de la République”, jugée “grave et délétère”. La délégation du NFP sera la première formation politique reçue par Emmanuel Macron ce vendredi, à 10 h 30.

Les débuts du Nouveau Front populaire n’ont pourtant pas été des plus simples. L’alliance des partis de gauche, cumulant 193 sièges à l’Assemblée, a mis presque trois semaines à s’entendre sur un nom pour Matignon. Lorsque celui de la haute fonctionnaire Lucie Castets fut trouvé, trois jours avant la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, le président n’a pas daigné y prêter attention, préférant proclamer la trêve olympique. Mais c’est bien en sa compagnie que le NFP s’apprête à rallier l’Elysée. “La réunion sera animée par Lucie Castets à qui nous avons décidé d’accorder un rôle spécial”, a déclaré Patrick Kanner, chef des sénateurs socialistes, auprès de Public Sénat.

La gauche en zone de turbulences

Mais l’unité du Nouveau Front populaire est sans cesse menacée par la France insoumise (LFI). Dans un entretien accordé à L’Express, Patrick Kanner constate que le parti de Jean-Luc Mélenchon “joue au jeu de l’élastique depuis plusieurs semaines déjà, en cherchant le conflit avec les autres membres du NFP”. L’ancien ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports a notamment mentionné les publications X – anciennement Twitter – de Sophia Chikirou, incendiant François Hollande. Mais il déplore surtout la tribune publiée dans La Tribune du Dimanche, le 18 août, par LFI.

Dans cette dernière, les cadres insoumis exigent la destitution du président de la République si ce dernier refusait de donner à Lucie Castets les clefs de Matignon. Patrick Kanner a été suivi dans sa critique par son chef de parti. Olivier Faure s’est empressé d’écrire sur X que cette tribune n’engageait “que leur mouvement [NDLR : aux insoumis]” et non l’ensemble du Nouveau Front populaire. Avant d’ajouter : “La réponse à une nomination d’un [Premier ministre] qui ne serait pas conforme à la tradition républicaine, est la censure.”

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ENA, Paris, Anne Hidalgo… Qui est Lucie Castets, la candidate du nouveau Front populaire pour le poste de Premier ministre ? politique france matignon nfp sinformersurtiktok apprendreavectiktok

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Une fois la gauche reçue, l’après-midi se poursuivra avec la réception de la majorité et de la Droite républicaine. Pour cette dernière, qui reste une force d’appoint avec ses 47 sièges, la ligne est claire : “On ne souhaite pas participer à une coalition.” La phrase est de Fabien Di Filippo, invité de France Info le 16 août dernier. Le député de la 4e circonscription de Moselle en a également profité pour tacler la gauche, taxant le programme économique du NFP de “dangereux”. Pour lui, un gouvernement à la tête duquel l’on retrouverait Lucie Castets serait immédiatement censuré par la macronie, la droite républicaine et le Rassemblement national.

Le Rassemblement national reçu lundi

La formation politique d’extrême droite sera la dernière à faire sa rentrée politique. L’Elysée lui ouvrira ses portes lundi 26 août. Le parti politique de Marine Le Pen et Jordan Bardella est passé par toutes les émotions lors des dernières législatives. Caressant un temps l’espoir d’une majorité absolue au lendemain du premier tour, le Rassemblement national (RN) s’est violemment heurté au barrage républicain lors du second tour, n’étant relégué qu’à la troisième place des forces politiques de l’Assemblée nationale – avec 142 sièges, en comptant Les Républicains ciottistes.

Sur France Info ce jeudi 22 août, Philippe Ballard, député de l’Oise et porte-parole du RN, qualifiait la réunion de “coup de communication” et disait ne pas s’attendre “à grand-chose”. Mais il ne faut pas sous-estimer l’importance du parti à la flamme dans la nouvelle législature. Le groupe est “assez nombreux […] pour déposer des motions de censure”, voire “pour faire adopter” celles émanant d’autres groupes, mettait en garde mardi dernier la vice-présidente du RN, Edwige Diaz. Philippe Ballard est allé dans le sens de cette dernière assurant que le Rassemblement national voterait une abrogation de la réforme des retraites – quand bien même elle viendrait de la gauche – car “ça va dans l’intérêt des Français”. Pourtant, il a également déclaré que tout gouvernement nommé comportant des ministres LFI ou écologistes fera l’objet d’une motion de censure.

L’AFP, rapportant les propos de cadre de la formation lepéniste, assure que le parti profitera de la réunion pour insister auprès du président sur la nécessité d’utiliser “d’autres méthodes de gouvernement”, comme le référendum pour sortir du blocage parlementaire. “Si l’Assemblée ne peut dégager de majorité, les Français en seront capables”, poursuit cette même source.





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