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Jeux paralympiques 2024 : une exposition pour découvrir l’épopée du handisport

Que de chemin parcouru depuis 1894 quand la presse évoquait avec condescendance telle “course de jambes de bois”, relatée à l’époque comme un micro-événement plus proche du phénomène de foire que de la prouesse sportive ! En 1920, la “course des mutilés”, organisée à l’hippodrome de Longchamp, suscite davantage le respect –la Grande Guerre et ses héros sacrifiés sont passés par là–, mais l’épreuve éveille surtout la curiosité, son lauréat utilisant un tout nouveau fauteuil conçu par la société Aumont, qui a mis au point un modèle actionnable à la seule force des bras.

Il faut attendre 1948 et l’initiative du docteur Ludwig Guttmann pour que le pittoresque laisse progressivement place à la performance. Ce neurochirurgien juif allemand, réfugié au Royaume-Uni en 1939, lance alors des jeux sportifs à l’hôpital de Stock Mandeville, auxquels participent ses patients, tous blessés médullaires, bientôt rejoints par des athlètes issus de délégations étrangères. Douze années durant, ce rassemblement international, soutenu dès 1955 par l’Amicale sportive des mutilés de France, prend de l’ampleur, jusqu’à se dérouler sous la bannière de “Jeux paralympiques” lors des JO de Rome en 1960.

“Radar”, numéro 370, 11 mars 1956.

“Un laboratoire technologique”

Au Panthéon, lieu symbolique par excellence, cette épopée nous est racontée jusqu’au 29 septembre à travers des photos, documents d’archives, extraits vidéos et appareillages, alors que Paris s’apprête à accueillir, du 28 août au 8 septembre, plus de 4 000 compétiteurs paralympiques répartis sur une vingtaine de disciplines.

Au-delà des étapes marquantes qui ont jalonné le handisport, de l’intégration sportive à l’inclusion sociale, les commissaires Sylvain Ferez et Anne Marcellini se sont penchés sur l’évolution des équipements qui ont changé notre regard sur ces athlètes : “Le monde du paralympisme est devenu un laboratoire technologique. Une dynamique s’est peu à peu mise en place et atteint aujourd’hui des sommets d’ingénierie”, soulignent-ils. De la pesante chaise roulante au fauteuil aérodynamique, du pilon à la prothèse à restitution d’énergie de type Flexfoot, la mutation est spectaculaire, le superhumain en marche. Aux Jeux de Londres, en 2012, six mois avant la triste actualité qui le remettra sous le feu des projecteurs, Oscar Pistorius, le “Blade Runner” sud-africain, est l’incarnation de cet homme du futur exploité par les courants post-humanistes : un être non plus invalide mais ” augmenté “.

Léa Ferney, pongiste médaillée d'argent aux JO de Tokyo en 2021.
Léa Ferney, pongiste médaillée d’argent aux JO de Tokyo en 2021.

C’est à Londres, encore, que sont réintégrés des sportifs intellectuellement déficients dans trois para sports : la natation, l’athlétisme et le tennis de table. Aujourd’hui, la fondation Virtus (World intellectual impairment sport) fédère 80 pays qui garantissent désormais des conditions optimales de pratique à ces champions de la différence, contribuant à diffuser une image positive des personnes en situation de handicap dans une société qui se veut inclusive.

De plus en plus médiatisés, les exploits paralympiques ont vu peu à peu les femmes gagner une visibilité importante, à l’instar de la reine de l’athlétisme Marie-Amélie Le Fur, neuf fois médaillée entre 2008 et 2016, ou de Ludivine Munos, nageuse multicouronnée à Atlanta, Sydney et Athènes, aujourd’hui responsable de l’intégration aux JO de Paris 2024 et marraine de cette exposition. Un signe qui ne trompe pas sur cette montée en puissance des prouesses féminines : à l’orée de ce millénaire, elles s’invitent dans les objets du quotidien, et même des jouets, comme nous le rappelle ici une figurine représentant Becky, l’amie de Barbie, sexy et radieuse dans son fauteuil de course à trois roues…




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