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Elisabeth Borne candidate à la tête du parti Renaissance


Elle a l’ambition de “rassembler de façon très large”. Elisabeth Borne a annoncé, mercredi 21 août dans un entretien au Parisien, sa candidature à la tête du parti Renaissance. L’ancienne Première ministre, redevenue députée du Calvados en janvier après son remplacement à Matignon par Gabriel Attal, puis réélue après la dissolution, a jugé “vital” de “préserver l’unité de ce parti” et a estimé que Renaissance n’avait “pas vocation à être une chapelle ou une écurie présidentielle”.

Alors qu’Emmanuel Macron n’a toujours pas désigné de nouveau Premier ministre après les élections législatives du 30 juin et 7 juillet, Elisabeth Borne a justifié sa candidature par l’absence de majorité claire à la chambre basse du Parlement. “Avec cette Assemblée, personne ne va appliquer son programme. Cette instabilité politique redonne un rôle différent aux partis politiques : on a besoin qu’ils redonnent de l’espoir aux Français, qu’ils élaborent une vision, un projet pour le pays. Je veux mettre mon expérience au service de ce travail, avec humilité et beaucoup de collégialité”, a-t-elle expliqué.

Ce poste pourrait également être convoité par Gabriel Attal, qui s’est déjà emparé du groupe à l’Assemblée. “Gabriel Attal est président de notre groupe à l’Assemblée nationale et c’est très important, car on a besoin de son énergie et de son talent. Il l’a dit lui-même, son objectif c’est le groupe. Je pense donc qu’il souhaite continuer à le diriger, plutôt que de devenir secrétaire général du parti, ce qui l’amènerait à quitter le groupe”, a répondu Mme Borne. Les deux fonctions sont donc incompatibles ? “Traditionnellement, il n’est pas d’usage d’être président de groupe en même temps que l’on dirige le parti”, a-t-elle insisté. Jusqu’ici, Gabriel Attal n’a pas dévoilé ses intentions. Mais le cumul de ces deux fonctions, “rien ne l’empêche”, a-t-il récemment glissé en privé.

Pour une “approche collégiale”

L’avenir de Renaissance, maillon faible du dispositif présidentiel depuis 2017, est un enjeu fort du camp macroniste, alors qu’Emmanuel Macron ne pourra se représenter en 2027. Le parti jouera-t-il un rôle, alors que le mieux placé dans les sondages au sein du camp présidentiel, Edouard Philippe, a préféré fonder sa propre formation, Horizons ?

La candidature de Mme Borne intervient alors que le parti, d’abord baptisé En Marche, puis La République en marche et enfin Renaissance, doit tenir un Congrès avant le 30 novembre. Ce congrès doit élire 150 membres du Conseil national qui éliront le secrétaire général du parti. Autrefois occupé par Christophe Castaner et Stanislas Guerini, le poste est détenu depuis 2022 par Stéphane Séjourné, actuel ministre des Affaires étrangères et proche de Gabriel Attal.

Le Premier ministre, particulièrement populaire au sein du parti mais dont les relations avec Emmanuel Macron sont notoirement dégradées depuis la dissolution, s’est déjà emparé du groupe Renaissance à l’Assemblée, immédiatement rebaptisé “Ensemble pour la République”.

Dans son entretien, Elisabeth Borne cite Gérald Darmanin dont elle dit partager la “même vision” pour une “approche collégiale”. Elle assistera à sa rentrée politique le 15 septembre à Tourcoing. Là où, ironie du sort, elle était venue l’an passé en tant que Première ministre éteindre les ambitions trop bruyantes de son ministre de l’Intérieur.

L’ancienne préfète, porteuse de la réforme des retraites et de budgets adoptés au 49.3, a également semblé prendre quelque distance avec le président après la dissolution, froissée par l’argument d’une Assemblée bloquée, alors qu’elle s’était échinée à y faire adopter plus d’une soixantaine de textes sans majorité absolue.




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