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Russie : cet étrange décret de Poutine pour faciliter l’immigration des Occidentaux


La Russie, bientôt terre d’asile pour des citoyens occidentaux désœuvrés par leur pays ? C’est en tout cas le sens d’un décret signé par Vladimir Poutine en ce mois d’août, qui promet que Moscou est désormais prêt à fournir “une assistance à tous les étrangers qui souhaitent échapper aux idéaux néolibéraux destructeurs mis en avant dans leur pays et s’installer en Russie, où les valeurs traditionnelles règnent en maître”, selon l’agence de presse d’Etat Tass.

Concrètement, Moscou prévoit d’alléger les critères de ces demandes de résidence, que ce soit notamment en permettant de ne pas avoir à “fournir de documents confirmant leur connaissance de la langue russe, de l’histoire russe et des lois fondamentales”. Mais également en faisant en sorte que de tels “demandeurs d’asile” ne soient pas concernés par les quotas fixés par le gouvernement.

La liste des pays concernés doit être définie par le ministère des Affaires étrangères russe à partir de septembre, même s’il n’y a pas beaucoup de doutes sur la cible d’une telle opération : les pays occidentaux.

La “décadence” des sociétés occidentales

Opposer la soi-disant “décadence” des sociétés occidentales à la grandeur traditionnelle russe est devenu au fil du temps un des principaux axes idéologiques de Vladimir Poutine. Et ce, autant pour essayer d’attiser les fractures de l’opinion publique à l’Ouest que pour lui permettre d’accentuer la répression contre toute pensée divergente dans son pays. Dès 2013 dans un discours, le président russe affirmait : “Beaucoup de pays euroatlantiques sont en train de rejeter leurs racines, dont les valeurs chrétiennes qui constituent la base de la civilisation occidentale. Ils sont en train de renier les principes moraux et leur identité nationale, traditionnelle, culturelle, religieuse et même sexuelle.”

“Voulons-nous que notre Russie ne soit plus notre patrie ? Que nos enfants soient pervertis, qu’on leur dise qu’il existe d’autres genres que les hommes et les femmes ? Qu’on leur propose de faire des opérations pour changer de sexe ?”, s’insurgeait-il encore dans un discours en septembre 2022, allant jusqu’à dénoncer une forme de “satanisme ouvert”.

En décembre dernier, “le mouvement civil international LGBT” – un terme ne correspondant à aucune entité juridique dans le pays – avait également été classé comme “organisation extrémiste” en Russie au même titre que des groupes comme Al Qaïda ou le Djihad islamique. Avec pour conséquence que les personnes homosexuelles ou transgenres sont désormais passibles de dix ans d’emprisonnement.

La nouvelle de cette facilitation d’expatriation en Russie a en tout cas été célébrée par les habituels relais pro-Poutine sur les réseaux sociaux. A l’image d’Alex Jones, l’animateur américain de radio complotiste et d’extrême droite, qui a célébré “un décret faisant l’effet d’une bombe invitant les personnes du monde entier qui n’en peuvent plus du cauchemar néolibéral mondialiste à trouver refuge dans la Russie traditionnelle”. Ou encore Simon Boikov, propagandiste pro-Russe réfugié à l’ambassade de Russie en Australie, qui a vanté un décret permettant la “fourniture d’un soutien humanitaire aux personnes partageant les valeurs spirituelles et morales traditionnelles de la Russie”. Si la Russie est le pays si accueillant et attractif qu’ils décrivent, plus rien ne les empêchera bientôt d’aller y vivre.




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