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Ukraine : le “plan de victoire” de Zelensky pour contraindre la Russie à la paix


Volodymyr Zelensky l’assure : il a un “plan” pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Lors d’une conférence de presse organisée à Kiev, mardi 27 août, le président ukrainien a détaillé son projet pour mettre un terme à ce conflit face à la Russie, sans compromettre l’intégrité de son pays. “L’objectif principal est de forcer la Russie à mettre fin à la guerre. […] Nous voulons vraiment la justice pour l’Ukraine. Et si ce plan est accepté – et, deuxièmement, s’il est exécuté – nous pensons que l’objectif principal sera atteint”, a-t-il déclaré.

En ce sens, l’incursion ukrainienne à Koursk constitue “l’une des étapes” de ce plan. Depuis mardi, l’Ukraine revendique le contrôle de 100 localités et 1 294 km2 de territoire sur le sol russe, ainsi que la capture de près de 600 soldats russes. Volodymyr Zelensky avait justifié cette offensive comme une volonté de créer une “zone tampon” entre les deux pays, mais aussi comme un symbole de “justice” et de “représailles” afin d’importer la guerre sur le sol russe.

Un plan en quatre volets

Mais l’offensive à Koursk vise également un autre objectif, assure le président ukrainien : réduire le nombre de voix appelant à un compromis avec Vladimir Poutine. Car si l’hypothèse selon laquelle l’Ukraine n’a d’autre choix que de céder une partie de son territoire à la Russie commençait à gagner en poids, le fait que les troupes de Kiev grignotent également le sol russe rebat les cartes d’une future discussion. “Il ne peut y avoir de compromis avec Poutine. Aujourd’hui, le dialogue est un principe vide de sens, car il ne veut pas mettre fin à la guerre par des moyens diplomatiques”, a déclaré Volodymyr Zelensky lors de sa conférence de presse.

Au-delà de l’incursion à Koursk, le président ukrainien a également livré trois autres volets de son plan pour la fin de la guerre. Tout d’abord, la participation de l’Ukraine à l’infrastructure de sécurité mondiale ; à comprendre, l’accélération de la procédure d’adhésion à Kiev à l’Otan et, dans une moindre mesure, à l’Union européenne. Mais le président ukrainien a également insisté sur la nécessité d’une pression diplomatique mondiale exercée sur la Russie en faveur de la paix, ainsi qu’un aspect économique, sans donner beaucoup plus de détails.

Vers un nouveau sommet pour la paix ?

Le président ukrainien compte présenter ce “plan de victoire” à l’administration Biden dès septembre, mais également à ses deux potentiels successeurs à la Maison-Blanche, Kamala Harris et Donald Trump.

Mais Volodymyr Zelensky a également une idée en tête : la tenue d’un deuxième sommet sur la paix, après celui organisé en Suisse en juin dernier, mais avec plusieurs différences notables. La première serait d’avoir cette fois-ci un représentant russe à la table des négociations, alors que Moscou n’avait pas été invité en Suisse. La seconde serait de l’organiser dans un pays du “Sud global”, comme l’a affirmé ce mardi Andriï Iermak, chef de cabinet du président Volodymyr Zelensky. Une façon d’essayer de convaincre la communauté internationale au-delà des pays occidentaux déjà acquis à la cause ukrainienne.

Sans surprise, la Russie est très loin d’adhérer à ce projet. Ce mardi, avant même la conférence de presse de Volodymyr Zelensky, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait été relativement clair. “Si l’Occident souhaite normaliser la situation en Europe, il doit s’asseoir à la table des négociations sans la paperasserie à la ‘formule Zelensky’, a-t-il cinglé, dénonçant à la fois le sommet sur la paix en Suisse et un possible nouveau round de négociations aux conditions voulues par Kiev. Dans la foulée du début de l’incursion de Koursk, la Russie avait déjà exclu toute possible discussion avec l’Ukraine. De quoi donner le ton : Vladimir Poutine ne semble prêt à négocier que lorsqu’il aura le sentiment d’avoir acculé l’Ukraine au maximum.




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