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Otages morts à Gaza : la pression s’accentue sur Benyamin Netanyahou


Les corps de six otages disparus lors de l’attaque du Hamas le 7 octobre ont été retrouvés dans un tunnel à Rafah, a annoncé, dimanche 1er septembre, l’armée israélienne. Ils faisaient partie des 251 personnes enlevées ce jour-là. Selon le média local, Times of Israel, les victimes portaient tous des blessures par balle à la tête et sur d’autres parties du corps. “Les preuves montrent qu’elles ont été constamment négligées et qu’elles sont restées longtemps sans se laver”, rapporte le quotidien. Le ministère de la Santé israélien a indiqué que les six otages ont été tués 48 à 72 heures avant leurs autopsies, soit entre jeudi et vendredi matin.

Actuellement, 97 otages sont toujours retenus dans l’enclave palestinienne, dont 33 déclarés morts par Tsahal. De quoi faire monter la colère : après onze mois de guerre à Gaza, où les bombardements incessants de l’armée israélienne ont fait plus de 40 000 victimes selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, les familles d’otages accusent le gouvernement israélien de ne pas en faire assez pour parvenir à un accord.

Pour le Forum des familles d’otages, “cela fait onze mois que (les) otages sont négligés”. Dimanche 1er septembre, avec des centaines de partisans, des proches se sont rassemblés devant le bâtiment où se tenait un conseil des ministres à Jérusalem. Sous des drapeaux israéliens, certains brandissaient des pancartes avec les portraits des otages encore à Gaza hurlant “Où êtes-vous ?” dans des haut-parleurs branchés devant un bâtiment où se réunissait le gouvernement. Sifflets et tambours en main, ils ont exhorté le gouvernement à faire des concessions pour obtenir un accord. Le collectif reproche à leur Premier ministre de maintenir la présence de Tsahal dans le corridor de Philadelphie – le long de la frontière entre Gaza et l’Egypte – ce qui constituerait l’un des points de tensions avec le Hamas et empêcherait un cessez-le-feu.

“Une grève générale”

Les parents d’Hersh Goldberg-Polin, l’un des otages décédés, n’avaient eu de cesse d’appeler Benyamin Netanyahou à trouver un accord garantissant le retour de leurs proches, rappelle CNN. Ils avaient même été invités à la convention nationale du parti démocrate américain où “ils avaient prononcé un discours émouvant”. Depuis fin mai, le président américain Joe Biden a mis sur la table un plan pour un cessez-le-feu assorti de la libération de tous les otages à Gaza contre des Palestiniens emprisonnés par Israël. Mais l’Etat hébreu et le mouvement islamiste palestinien Hamas se disent catégoriquement opposés aux conditions de l’autre camp.

À l’intérieur du pays, ce sont d’autres leviers qui sont activés. La puissante centrale syndicale israélienne, la Histadrout, a décrété une “grève générale”, lundi 2 septembre, afin de forcer le gouvernement de Benyamin Netanyahou à accélérer la libération de la centaine d’otages toujours retenus par le Hamas à Gaza. “Nous devons faire cesser cet abandon des otages […] Demain à 06H00 (3H00 GMT), toute l’économie israélienne sera en grève générale”, a prévenu dimanche le chef de la Histadrout, Arnon Bar-David. “À 08H00, l’aéroport sera fermé, les décollages et les atterrissages cesseront”, détaille un communiqué de la Histadrout. Des chaînes de restaurants et de cinémas ont pris la décision de fermer leurs portes dimanche en “soutien” aux familles des otages.

“Netanyahou hésite”

Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a également appelé la Histadrout, “les municipalités et les employeurs à la “grève générale” sur sa page Facebook. “Ils étaient en vie, Netanyahou et son cabinet de la mort ont décidé de ne pas les sauver. Il reste des otages vivants, on peut encore obtenir un accord”, a ajouté Yaïr Lapid. Il faisait référence à un vote, jeudi 29 août, du cabinet entérinant une condition israélienne, posée comme préalable à un accord et que le Hamas et l’Egypte rejettent en bloc. Même son de cloche pour Benny Gantz, ancien ministre du cabinet de guerre et aujourd’hui figure de l’opposition. Sur le réseau social X, il pointe du doigt la responsabilité du Premier ministre : “Netanyahou hésite, a peur et joue la montre pour des raisons politiques au lieu d’agir. Ce jeu coûte des vies. Le Premier ministre devrait protéger les otages et les citoyens d’Israël, et non sa coalition contrôlée par des extrémistes.”

De quoi mettre la pression sur l’exécutif israélien. Résultat : le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a réclamé dimanche “une réunion immédiate du gouvernement pour revenir sur cette décision”, en référence au vote du cabinet jeudi dernier. “Il est trop tard pour les otages abattus de sang-froid, il faut que nous ramenions les otages qui se trouvent encore aux mains du Hamas”, a-t-il poursuivi. Reste à savoir comment l’Etat hébreu va s’y prendre.





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