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Au “mini-Davos” italien, Volodymyr Zelensky à la recherche de toujours plus d’armes


“Comment ai-je trouvé Zelensky ? Très frustré par la question des armes…”, commente le sénateur républicain Lindsey Graham, ce samedi 7 septembre à la Repubblica, en sortant d’une réunion avec le chef d’Etat ukrainien. Volodymyr Zelensky a en effet réitéré ses appels pour obtenir davantage d’armes face à l’avancée russe dans l’est de son pays. Devant les participants du forum The European House-Ambrosetti de Cernobbio, sorte de mini-Davos organisé jusqu’à dimanche sur les rives du lac de Côme, le président ukrainien a déploré le maintien des interdictions de lancer des missiles et des roquettes à longue portée fournis par l’Occident vers la Russie. Pour lui : exercer une pression militaire sur Moscou permettrait de “motiver” la Russie à rechercher la paix.

Il était arrivé vendredi au forum quelques heures après avoir réclamé “plus d’armes” à ses alliés, lors d’une réunion des soutiens internationaux de Kiev sur la base aérienne américaine de Ramstein, dans l’ouest de l’Allemagne. Le lendemain, le chef d’Etat s’est entretenu avec des représentants d’entreprises italiennes et avec la cheffe du gouvernement, Giorgia Meloni. La Première ministre italienne a assuré Kiev de son soutien sans faille. “Il ne faut pas tomber dans le piège de la propagande russe” en croyant que le sort de l’Ukraine était scellé, a-t-elle averti.

Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, opposé à l’aide occidentale à l’Ukraine et proche du Kremlin, avait indiqué qu’il s’entretiendrait “bien sûr” avec le président ukrainien à Cernobbio si l’occasion se présentait, mais aucune rencontre n’a finalement eu lieu. Lors de leur dernier face-à-face à Kiev, début juillet, Viktor Orban avait appelé Volodymyr Zelensky à envisager un “cessez-le-feu rapidement”, illustrant leurs divergences, mais aussi celles entre Budapest et la plupart des Européens. Viktor Orban avait suscité colère et incompréhension au sein de l’UE en rendant quelques jours plus tard visite à Vladimir Poutine.

Moscou continue son avancée dans l’Est

Pour le président ukrainien, ce mini-Davos est l’occasion de faire le plein de promesses et de moyens supplémentaires, alors que l’Ukraine est à la peine. Deux ans et demi après le lancement de l’invasion russe, son offensive entamée début août dans la région russe de Koursk n’a pas aidé à stopper l’avancée de Moscou dans l’Est. L’armée russe multiplie ses bombardements meurtriers, comme récemment sur un institut militaire à Poltava, dans le centre de l’Ukraine, qui a fait au moins 55 morts. En parallèle, “Zelensky est de moins en moins populaire et de plus en plus isolé”, souligne un chroniqueur du quotidien tchèque Hospodarske Noviny. Dernièrement, son remaniement XXL au sommet du pouvoir a été regardé avec intérêt par ses alliés qui s’efforcent de comprendre sa signification.

S’ils réaffirment régulièrement leur solidarité sans faille, de nombreux gouvernements sont confrontés à des opinions publiques divisées alors que la guerre s’enlise. Kiev s’inquiète d’autant plus que le temps des grands paquets d’aides en provenance des Etats-Unis – où un retour aux manettes de Donald Trump n’est pas exclu – semble révolu. La Maison-Blanche continue à rechigner par crainte d’une escalade avec Moscou, qui agite régulièrement la menace nucléaire. “Je ne pense pas qu’une seule capacité spécifique sera décisive”, a ainsi déclaré le secrétaire d’Etat américain à la Défense, Lloyd Austin, à l’issue de la réunion en Allemagne.

Une nouvelle aide militaire de 250 millions de dollars

Malgré ces réticences, les alliés occidentaux n’arrêtent pas de leur livrer des armes. Washington a promis une nouvelle aide militaire de 250 millions de dollars qui “permettra d’accroître les capacités” de l’Ukraine. “Le Kremlin continue de bombarder les villes ukrainiennes et de s’en prendre aux civils. C’est un scandale”, a-t-il dénoncé. Londres a également dévoilé un contrat de 162 millions de livres sterling (192 millions d’euros) pour 650 missiles légers multirôle à courte portée, pouvant être tirés à partir de diverses plates-formes terrestres, maritimes et aériennes.

Le chef de la diplomatie allemand, Boris Pistorius, a rendu public l’envoi de douze obusiers de type 2000, dont six cette année et le reste en 2025, pour un montant de 150 millions d’euros. Berlin avait confirmé mercredi de nouvelles livraisons de systèmes de défense aérienne Iris-T, qui doivent aider à intercepter les missiles russes. De son côté, le Canada prévoit d’envoyer 80 840 petites roquettes air-sol non armées supplémentaires à l’Ukraine ainsi que 1 300 ogives dans les mois à venir, a également annoncé son ministre de la Défense, Bill Blair, dans un communiqué.




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