C’est un résultat qui ne surprend guère. Après la tenue du scrutin samedi, le président sortant de l’Algérie, Abdelmadjid Tebboune, a très largement été réélu pour un second mandat avec 94,65 % des suffrages parmi les 5,63 millions de “votes enregistrés”, selon les résultats officiels publiés ce dimanche 8 septembre en fin de journée. Aidé par la manne du gaz naturel dont l’Algérie est le premier exportateur africain, Tebboune a promis de rehausser salaires et retraites, deux millions de logements neufs et 450 000 emplois nouveaux, pour faire de l’Algérie “la deuxième économie en Afrique”, derrière l’Afrique du Sud.
Face au président sortant, deux candidats étaient en lice : Abdelaali Hassani, un ingénieur de 57 ans, chef du Mouvement de la société pour la paix (MSP, principal parti islamiste), et Youcef Aouchiche, 41 ans, ex-journaliste et sénateur, à la tête du Front des forces socialistes (FFS, plus vieux parti d’opposition).
La direction de campagne du candidat Hassani a dénoncé ce dimanche dans un communiqué des “violations” du déroulé du scrutin, avec des “pressions sur certains responsables de bureaux de vote pour gonfler les résultats”, notamment le taux de participation.
Une campagne médiocre
Cette faible mobilisation s’explique par “une campagne médiocre”, avec peu de meetings et des concurrents de Tebboune “pas à la hauteur”, analyse auprès de l’AFPHasni Abidi, politologue algérien. “Les électeurs se sont dit à quoi bon voter si tous les pronostics sont en faveur du président”, explique-t-il, avant de noter que Tebboune “survivra à un déficit d’adhésion populaire, à condition de revoir entièrement sa méthode de gouvernance et d’opérer des changements dans son équipe.”
La carrière de Tebboune a décollé à la fin des années 1990, lorsque Abdelaziz Bouteflika l’a nommé ministre, et ce, à six reprises. La vague du hirak, le mouvement pro-démocratie, a alors annihilé la tentative d’un cinquième mandat Bouteflika et offert à Abdelmadjid Tebboune, 73 ans, une nouvelle carrière. En décembre 2019, ce dernier est élu avec 58 % des suffrages au premier tour, avec un taux d’abstention considérable : 60,12 %.
En clôture de campagne, mardi, celui que les internautes surnomment affectueusement “aammi Tebboune” (Tonton Tebboune) s’est engagé à redonner aux jeunes – plus de la moitié des habitants et un tiers des électeurs – la “place qui leur sied”. Tebboune affirme que son premier quinquennat a été entravé par le Covid-19 et la corruption de son prédécesseur.
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