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Inflation : en Allemagne, un recul inédit depuis 2021


La confirmation était attendue par les économistes. Ce mardi 10 septembre, l’Office allemand de la statistique a bel et bien affirmé que l’inflation dans le pays s’était établie à 1,9 % sur un an en août, et à 2 % pour l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), un indicateur permettant de comparer les taux d’inflation des Etats membres de l’Union européenne.

Un résultat conforme à l’objectif d’un niveau inférieur à 2 % que s’est assigné la Banque centrale européenne (BCE) en juillet 2021. L’indice des prix à la consommation (IPC) de l’Allemagne n’avait pas atteint un niveau aussi bas depuis mars 2021.

Une économie freinée

“La baisse des prix de l’énergie a ralenti l’inflation de manière plus significative en août qu’au cours des mois précédents”, a déclaré la présidente de l’Office fédéral allemand de la statistique, Ruth Brand. En août 2024, les prix des carburants étaient en baisse de 6,9 % et ceux de l’énergie domestique (électricité, gaz, etc.) en diminution de 3,8 % par rapport à l’année précédente.

Une baisse des prix à laquelle le pays n’était plus habitué. L’économie allemande, très dépendante du gaz russe et des contrats avec Pékin, a été fortement affectée par la guerre en Ukraine. Le pays a enregistré une récession en 2023 – son PIB a chuté de 0,3 % l’an dernier et les prévisions de croissance pour 2024 tablent, au mieux, sur 0,5 %. “La puissance allemande s’est construite sur le mythe d’une mondialisation heureuse et ouverte. Le retour du protectionnisme partout sur la planète bouleverse son logiciel”, avait expliqué à L’Express en mai 2024 l’économiste Marcel Fratzscher, le directeur du think tank DIW.

Vers une nouvelle baisse des taux ?

Comme l’Allemagne, la France connaît du répit sur le front de l’inflation, à l’instar de l’ensemble de la zone euro qui enregistre un ralentissement de 2,2 % de l’inflation sur un an sur le mois d’août. Des données qui devraient encourager la BCE à réduire les taux d’intérêt, lors de sa prochaine réunion attendue ce jeudi 12 septembre. En effet, avec une baisse de l’inflation et une maîtrise de la hausse des salaires, tous les signaux semblent au vert pour acter une telle décision.

Selon les économistes, le taux de la facilité de dépôt, l’un des trois taux directeurs que la BCE détermine toutes les six semaines, devrait être abaissé de 25 points, afin de passer à 3,50 %. Cependant, selon une note de conjoncture de l’Insee, “l’assouplissement monétaire engagé ne produirait pas encore ses effets d’ici la fin de l’année”.

En juin dernier, la BCE avait, pour la première fois depuis le 18 septembre 2019, baissé ses taux directeurs. Une décision qui avait fait le bonheur des emprunteurs privés et des Etats membres de l’UE. Outre-Atlantique, la banque centrale américaine (Fed) devrait, elle, commencer à abaisser ses taux lors de sa prochaine réunion prévue mi-septembre.




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