* . * . * .

Immigration illégale : comment Starmer veut s’inspirer de Meloni


Au lendemain d’un nouveau naufrage meurtrier de migrants dans la Manche, le Premier ministre britannique Keir Starmer rencontre, ce lundi 16 septembre, à Rome son homologue italienne Giorgia Meloni pour discuter de la lutte contre l’immigration illégale, un sujet à l’origine de violentes émeutes au Royaume-Uni.

Selon la presse britannique, Keir Starmer, qui a rejeté le plan du précédent gouvernement conservateur britannique d’expulser des migrants au Rwanda, est “intéressé” par la méthode de Giorgia Meloni. Celle-ci a signé en novembre 2023 un accord controversé avec Tirana, avec la création de deux centres pour migrants en Albanie. La rencontre entre le dirigeant travailliste et la cheffe du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia est prévue à midi (10H00 GMT), selon les services de Mme Meloni.

Un commandement d’élite chargé de sécuriser es frontières

Quelques heures avant cette rencontre, le gouvernement britannique a annoncé la mise en place d’un commandement d’élite chargé de sécuriser les frontières du pays, une des promesses de campagne de Keir Starmer.

Elu en juillet, il s’était engagé à lutter contre l’immigration illégale, en particulier contre l’arrivée de migrants sur de petits bateaux par la Manche.

Presque au même moment, le Royaume-Uni a été le théâtre de violences pour dénoncer l’immigration. Ces émeutes, les plus importantes qu’ait connues le Royaume-Uni depuis 2011, ont visé des mosquées et des centres d’hébergement pour migrants un peu partout dans le pays.

Dans la Manche, les traversées se poursuivent et les drames se succèdent : dans la nuit de samedi à dimanche, huit migrants sont morts dans le naufrage de leur embarcation de fortune au large des côtes françaises. Au total, 46 personnes ont péri ainsi depuis le début de l’année. Environ 800 personnes ont traversé la Manche samedi, soit le deuxième chiffre le plus élevé depuis le début de l’année, selon le ministère britannique de l’Intérieur.

Baisse des arrivées en Italie

L’accord signé entre Rome et Tirana prévoit l’ouverture d’un centre dans le port de Shengjin (nord de l’Albanie), servant à l’enregistrement des demandeurs d’asile et d’un autre dans la même région, où ils seront logés dans l’attente d’une réponse à leur demande.

Ces deux centres – financés et gérés par l’Italie, sur le territoire d’un pays qui ne fait pas partie de l’Union européenne (UE) mais y aspire – pourront accueillir jusqu’à 3 000 migrants arrivés en Italie par voie maritime.

Les migrants dont la demande d’asile est rejetée seront renvoyés dans leur pays d’origine, tandis que ceux dont la demande est acceptée seront admis en Italie. Une différence notable avec l’ancien projet de Londres, aux termes duquel ces demandeurs envoyés au Rwanda n’auraient pas pu recevoir l’asile au Royaume-Uni. “Nous n’en sommes qu’au début, mais je m’intéresse à la façon dont cela fonctionne, comme tout le monde, je pense”, a déclaré Keir Starmer, selon des propos rapportés dans la presse britannique.

Giorgia Meloni “et moi avons déjà discuté de la manière dont nous pouvons améliorer les opérations conjointes, c’est donc un sujet que nous aborderons”, a-t-il ajouté. Le premier de ces centres pour migrants en Albanie devait ouvrir début août mais a pris du retard.

Parallèlement, l’Italie de Giorgia Meloni a signé des accords avec la Tunisie, prévoyant des aides financières en contrepartie d’efforts accrus pour réduire les départs de migrants. Selon les chiffres du ministère italien de l’Intérieur, les arrivées de migrants par la mer ont considérablement baissé depuis le début de l’année : 44 675 entre le 1er janvier et le 13 septembre, contre 125.806 lors de la même période de 2023.




Source