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Transports : un sommet pour penser la mobilité de demain


Comment nous déplacerons-nous en 2035 ? C’est à cette question que le Sommet international de la mobilité durable tentera de répondre le 7 novembre à Bruxelles. En ville, à la campagne, sur terre, sur mer ou dans les airs, la nécessité de décarboner nos modes de transport relève désormais de l’évidence pour lutter contre le réchauffement climatique. Mais à quel rythme ? Avec quelles solutions technologiques ? Dans quel cadre réglementaire ?

“L’écosystème de la mobilité est très fragmenté, avec des intérêts divergents et concurrentiels. Ce n’est pas facile de faire se parler les acteurs du train et ceux de la voiture, par exemple”, relève Sébastien Spangenberger, directeur général de Movin’On, un drôle d’objet à but non lucratif imaginé par Michelin et qui organise ce sommet. A la fois think tank et “do tank” – qui fait -, “Movin’On est une plateforme ouverte rassemblant des communautés d’intérêts volontaires”, précise Florent Menegaux, le président du pneumaticien. D’Accenture à CMA CGM, en passant par TotalEnergies, Orange, Saint-Gobain, Thalès, Vinci, Alstom, Geodis ou la SNCF, une trentaine de grandes entreprises partagent leurs réflexions sur l’énergie de demain ou l’intermodalité avec des collectivités, des opérateurs portuaires et des universités. Une manière de peser dans le débat auprès des autorités européennes quand s’élaborent des directives susceptibles de transformer des pans entiers de l’industrie ou des services.

Sur l’économie circulaire par exemple, une table ronde réunira dans la capitale belge le patron de Michelin et celui de la Macif, Jean-Philippe Dogneton. La promesse ? “En 2035, réparer, réutiliser et recycler les véhicules sera la nouvelle norme”. De prime abord, on se dit qu’un tel sujet concerne uniquement les constructeurs automobiles. Erreur. “Le pneu est considéré aujourd’hui comme un déchet. Demain, ce sera une ressource, car il sera composé de matériaux recyclés ou renouvelables, explique Pierre-Martin Huet, senior vice-président chargé du développement durable chez Michelin. Pour structurer une filière autour de ce réusage, il faudra revoir les règles nationales qui interdisent actuellement la circulation des déchets d’un pays à l’autre et les harmoniser au niveau européen.”

La question des financements

Yann Arnaud, directeur Réponses besoins sociétaires et Innovation de la Macif, soulève une autre problématique. “En tant qu’assureur auto, nous sommes obligés d’acheter les pièces détachées neuves à des constructeurs qui augmentent leurs prix de façon éhontée. Il n’y a pas de concurrence sur ce marché. Or, des rétroviseurs ou des pare-chocs en parfait état, on en trouve en quantité dans les casses. Là aussi, on peut monter une nouvelle filière qui permettrait d’identifier les pièces recyclables, de les qualifier et de certifier leur sécurité. A la Macif, nous assurons 6 millions de véhicules et avons reçu l’an dernier 1,7 million de déclarations de sinistres. Nous sommes des industriels. Le recyclage automobile a besoin lui aussi de s’appuyer sur une industrie.”

Avec une dizaine d’autres partenaires, Michelin et la Macif phosphorent chez Movin’On au sein d’une communauté d’intérêt dédiée au véhicule automatisé. Rien à voir avec les robotaxis déployés dans quelques grandes villes américaines et chinoises. L’ambition, ici, est de mettre au point des navettes sans conducteur, roulant sur des circuits prédéfinis, notamment en zones rurales et périurbaines. Plusieurs expérimentations prometteuses ont eu lieu à Sophia-Antipolis, Châteauroux et dans le Val-de-Drôme. Reste, pour passer à l’échelle, à trouver les financements : quand les Etats-Unis et la Chine ont investi plusieurs milliards de dollars dans le développement de leurs taxis sans chauffeur, la France et l’Europe n’ont dépensé que quelques millions. La route est encore longue jusqu’en 2035.




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