Le gouvernement de Michel Barnier a été dévoilé ce samedi 21 septembre au soir par Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Elysée. Bruno Retailleau à l’Intérieur, Didier Migaud à la Justice, Agnès Pannier-Runacher à la Transition écologique, Jean-Noël Barrot aux Affaires étrangères, Antoine Armand à Bercy… A peine connue, la nouvelle composition gouvernementale a fait réagir de tous les côtés de l’échiquier politique.
“Ce nouveau gouvernement signe le retour du macronisme par une porte dérobée. Ce que les Français ont démocratiquement sanctionné, à deux reprises, ne peut revenir par de lamentables jeux d’appareils et calculs politiciens. C’est donc un gouvernement qui n’a aucun avenir”, a estimé sur X le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, dont le parti détient à l’Assemblée le pouvoir de censurer cette équipe, alors qu’un peu plus de la moitié des membres du gouvernement sont issus du camp présidentiel.
“La grande alternance que nous appelons de nos vœux, nous allons continuer de la préparer pour permettre à la France de se relever”, a ajouté la cheffe des députés RN, Marine Le Pen. Elle a fustigé “un gouvernement remanié, éloigné du désir de changement et d’alternance exprimé en juin dernier”.
“Cette combinaison n’a ni légitimité ni futur”
Le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a, lui, dénoncé la création d’un “gouvernement des perdants des élections législatives”, qui “est dans la main de l’inquiétant ministre de l’Intérieur” Bruno Retailleau, “président du groupe dominant du Sénat où se décidera donc désormais le contenu des textes supportés par LR”. “Cette combinaison n’a ni légitimité ni futur. Il faudra s’en débarrasser aussitôt que possible”, a-t-il ajouté.
La gauche a déjà annoncé qu’elle voterait une motion de censure de ce gouvernement à l’Assemblée. Elle aura pour la faire passer besoin des voix de l’extrême droite. “Pas un nouveau gouvernement, un remaniement. Pas une révolution, une restauration. La continuation du macronisme… en pire. Les socialistes censureront cette trahison du vote des Français”, a ainsi écrit le patron des députés socialistes Boris Vallaud.
“On nous promettait un gouvernement de concorde, on a un gouvernement de droite dure. C’est la démocratie qui est humiliée ce soir avec la fin de ce suspense de papier”, a réagi Lucie Castets, la candidate du Nouveau Front populaire pour Matignon. “Le gouvernement Barnier, c’est la victoire du macronisme qui absorbe de nouveaux ralliés issus des Républicains et de la gauche pour poursuivre la même politique mère de la même faillite nationale”, a quant à lui estimé Éric Ciotti, qui a fait alliance avec le RN.
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