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Trump vs Harris : les sondages trompeurs, ce cauchemar des démocrates


Les sondages n’ont rien d’une science exacte. L’exemple de la présidentielle américaine de 2016 en a laissé une amère démonstration aux démocrates. Alors qu’Hillary Clinton distançait de plusieurs points Donald Trump dans les swing states – ces fameux Etats susceptibles de basculer dans un camp ou un autre – c’est finalement le candidat républicain qui s’est installé dans le bureau Ovale début 2017. Huit ans plus tard, et à seulement quelques semaines de la prochaine présidentielle, la crainte que l’Histoire ne se répète préoccupe plus que jamais le parti démocrate. Davantage encore à l’heure où, contrairement à sa prédécesseure, Kamala Harris ne devance que de quelques points son adversaire dans les Etats- clés.

Dans le Michigan et le Wisconsin par exemple, l’écart entre la vice-présidente et Donald Trump n’est que de 1 ou 2 points, selon une moyenne de plusieurs sondages. Autre mauvais présage pour le camp démocrate : une enquête du New York Times/Siena révèle que le “rebond post-débat” de Kamala Harris – considérée quasi unanimement par les observateurs comme la victorieuse de la séquence – est le plus faible jamais enregistré par un candidat ayant gagné un débat au 21e siècle. Pis, au cours de ces trois dernières semaines, le soutien au chantre du MAGA (pour Make America Great Again, slogan de campagne utilisé par Ronald Reagan lors de la campagne présidentielle de 1980 et repris par Donald Trump) a progressé dans trois Etats de la Sun Belt – l’Arizona, la Géorgie et la Caroline du Nord.

Ainsi, devance-t-il sa rivale de 5 points dans le premier, de quatre dans le second et de deux points dans le troisième. Pour nos confrères du New York Times, la progression de Donald Trump dans ces Etats remportés par le camp démocrate en 2020 – à l’exception de la Caroline du Nord – s’explique entre autres par la domination d’un sentiment de déclin général. “Les sondages ont révélé que les électeurs de cette partie du pays s’inquiétaient de leur propre avenir et de l’avenir de la nation, ce qui suggère que la sombre rhétorique de campagne de Donald Trump – ’Notre pays est en train de se perdre, nous sommes une nation en faillite’, a-t-il déclaré lors du débat – pourrait trouver un écho auprès de certains électeurs”, décrypte le quotidien américain.

Trump, maître dans l’art de faire mentir les sondages

Autre source d’inquiétude de l’équipe de campagne de Kamala Harris : la réduction de la marge qui les sépare de l’adversaire républicain. Lors des deux précédentes élections présidentielles, Donald Trump a démontré sa capacité à rétrécir dans les urnes l’écart que les sondages lui prêtaient avec ses adversaires. En 2020 par exemple, l’ancien magnat de l’immobilier a perdu face au candidat démocrate d’alors Joe Biden, avec des marges bien plus courtes que celles prédites par les instituts d’opinion. “Lors des élections présidentielles de 2016 et de 2020, les sondeurs ont sous-estimé les performances de Donald Trump”, confirme Patrick Flynn, data journaliste pour le site Focaldata.

Selon les données compilées par la plateforme spécialisée dans la collecte et l’analyse de données d’opinion publique, l’avance du candidat démocrate sur Donald Trump était inférieure de 3,9 points aux prévisions des sondages en 2020 et de 1,8 point en 2016. Des enquêtes du New York Times montrent même qu’il pourrait remporter cette année les sept Etats-clés identifiés – le septième étant le Nevada – s’il dépasse les prévisions des sondages avec les mêmes écarts dont il disposait lors du scrutin de 2020. On comprend dès lors mieux pourquoi un sénateur démocrate glisse au site spécialisé américain The Hill : “Je ne pense pas que les sondages actuels signifient grand-chose.”

Le spectre du vote caché

Toujours auprès de nos confrères du Hill, un autre sénateur progressiste tente d’expliquer cet écart entre le théorique – les sondages – et le réel – le résultat à l’issue du vote. Primo, de nombreux électeurs conservateurs “pourraient ne pas souhaiter interagir avec les sondeurs”. Deuzio, certains seraient “réticents à parler ouvertement de leurs opinions politiques”, et n’oseraient pas admettre voter pour Donald Trump. Aussi pourrait-il exister un chiffre noir du soutien au milliardaire républicain. Sorte de vote caché qui masquerait un possible avantage pour Donald Trump.

En France, la notion a été récemment brandie en 2022 lors de l’élection présidentielle. Face aux sondages qui donnaient Eric Zemmour perdant, son entourage avait tenté de rassurer sa base électorale en défendant l’idée selon laquelle il existerait une pudeur morale dans le fait de voter pour un parti d’extrême droite. Outre-Atlantique, cette thèse est davantage agitée par le camp démocrate que par le camp Trump. “La seule explication que je puisse trouver, c’est que les gens se sentent gênés”, pointe par exemple le sénateur interrogé par Hill. Tandis qu’un autre, élu dans l’Etat pivot de Géorgie élude : “Après tout, le seul sondage qui compte est celui du 5 novembre, non ?”




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