* . * . * .

L’inflation ralentit, la dette grimpe… Les derniers chiffres de l’Insee sur l’économie française


Deux bonnes nouvelles, et une mauvaise. D’après les derniers chiffres de l’Insee, publiés ce vendredi 27 septembre, l’inflation a nettement ralenti ce mois-ci, et la consommation des ménages a augmenté. La dette publique en revanche a encore grimpé, pour atteindre 112 % du PIB à la fin du deuxième trimestre. L’Express fait le point.

L’inflation a nettement ralenti en septembre

Les prix ont augmenté de 1,2 % sur un an en France au mois de septembre, en net recul par rapport à l’inflation de 1,8 % enregistrée en août, a indiqué ce vendredi l’Insee dans une première estimation. Ce ralentissement de l’inflation s’explique à la fois par le ralentissement de la hausse des prix des services (2,5 % sur un an en septembre après 3 % en août) et la diminution des prix de l’énergie (-3,3 %) et des produits manufacturés (-0,3 %), détaille l’Institut national de la statistique et des études économiques. Le coût des produits alimentaires (+ 0,5 % sur un an) et du tabac (+ 8,7 %) a quant à lui évolué au même rythme qu’au mois d’août, selon cette estimation provisoire qui devra être confirmée mi-octobre.

L’indice des prix à la consommation (IPC) se maintient donc pour le deuxième mois de suite sous l’objectif d’inflation de la Banque centrale européenne, fixé à 2 %. Indicateur de référence au niveau européen, l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) est également passé sous la barre symbolique des 2 %, à 1,5 % sur un an en septembre contre 2,2 % en août.

Sur un mois, l’indice des prix à la consommation est en recul de 1,2 % en septembre. Il s’agit de “la baisse mensuelle des prix la plus forte depuis le début de la série (statistique, NDLR) en 1990”, souligne l’Insee. “À l’effet saisonnier de la baisse du prix des transports (aériens notamment) et des services d’hébergement, s’ajoutent en particulier la baisse marquée des prix de l’énergie, le retour à la normale de certains tarifs après les Jeux olympiques et Paralympiques et la baisse du prix des services de santé”, énumèrent les statisticiens nationaux. “À l’inverse, les prix des produits manufacturés augmenteraient sur un mois, portés par la hausse des prix de l’habillement et des chaussures”, complète l’Insee. Dans sa dernière note de conjoncture, publiée début septembre, l’Insee prévoyait que l’indice des prix à la consommation atteigne 1,6 % sur un an en décembre 2024.

La consommation des ménages à la hausse

La consommation des ménages en biens a progressé de son côté de 0,2 % sur un mois en août, au même rythme qu’en juillet, tirée notamment par une hausse de la consommation alimentaire, a également indiqué ce vendredi l’Insee. La consommation alimentaire (37 % des dépenses totales en biens), qui avait souffert de la forte inflation désormais assagie, a accéléré en août, augmentant de 0,8 % après une hausse de 0,2 % en juillet. Elle a profité d’une “augmentation des achats sur presque tous les postes de consommation des produits agro-alimentaires”, a détaillé l’Institut national de la statistique dans un communiqué. La consommation d’énergie, qui pèse pour 20 % des dépenses en biens des ménages, a ralenti (+ 0,2 % après + 0,9 %) du fait d’une moindre consommation de carburants et de dépenses en électricité et gaz en baisse.

Suivant une tendance inverse, la consommation en biens fabriqués (43 % des dépenses) a poursuivi sa baisse (-0,4 % après -0,3 %), le rebond des dépenses en habillement n’ayant pas totalement contrebalancé “la forte baisse” des dépenses en biens durables tels que les matériels de transport et les équipements du logement (produits électroniques, meubles, appareils ménagers, etc.).

En juillet, la consommation des ménages en biens avait progressé de 0,2 % également, révisée vendredi en baisse de 0,1 point par l’Insee.

La dette publique continue de grimper

La dette publique de la France pour sa part a continué de gonfler à la fin juin, flirtant avec les 3 230 milliards d’euros à 112% du PIB, nouvelle indication de la forte détérioration des finances publiques à deux semaines de la présentation d’un projet de budget 2025 à haut risque pour le gouvernement. L’endettement public du pays, qui s’est massivement accru avec les dépenses déployées durant la crise sanitaire, a augmenté de 68,9 milliards d’euros au deuxième trimestre pour atteindre 3.228,4 milliards d’euros. Cela représente 112% du produit intérieur brut, une proportion en hausse par rapport à la fin mars (110,5% du PIB ou 3.159,5 milliards). La dette s’est alourdie de 175,2 milliards d’euros en un an et de 842,3 milliards d’euros depuis fin 2019, quand elle pesait encore moins de 100% du PIB, avant la crise du Covid.

La hausse enregistrée au deuxième trimestre provient essentiellement de l’augmentation de la dette de l’Etat (+ 69,9 milliards d’euros). La dette des administrations de sécurité sociale s’est également inscrite en hausse, de 4 milliards d’euros. En revanche, la dette des organismes divers d’administration centrale s’est contractée de 4,7 milliards d’euros, et celle des administrations publiques locales de 0,3 milliard d’euros.

Le nouveau gouvernement du Premier ministre Michel Barnier s’est engagé à présenter durant “la semaine du 9 octobre” son projet de budget pour 2025, qui sera principalement placé sous le signe de coupes dans les dépenses publiques pour tenter d’assainir des finances publiques fortement dégradées. Une hausse de la fiscalité, ciblée sur les plus fortunés et les grandes entreprises, est également envisagée.

Après un décrochage à 5,5 % du PIB en 2023, le déficit public de la France connaîtra un nouveau dérapage en 2024 et risque de dépasser les 6 % du PIB, a prévenu le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin. C’est bien pire que le déficit de 5,1 % du PIB sur lequel tablait le précédent gouvernement et bien supérieur au seuil de 3 % fixé par l’Union européenne. Devenu un des mauvais élèves de la zone euro, la France a vu sa note souveraine dégradée par l’agence de notation S & P Global Ratings fin mai et fait l’objet d’une procédure pour déficits publics excessifs de la part de la Commission européenne.




Source