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Mort de Hassan Nasrallah : comment Israël a piégé le Hezbollah


Le Hezbollah était déjà sur ses gardes depuis les explosions simultanées de centaines de bipeurs piégés ayant fait 37 morts et plus de 2900 blessés, une semaine auparavant. Mais l’assassinat de Hassan Nasrallah, leader du Hezbollah, dans une frappe vendredi 27 septembre, est un coup de tonnerre pour le mouvement chiite libanais, dont le commandement a été en grande partie décimé depuis une série de frappes israéliennes débutées lundi dernier. Selon trois hauts responsables de la défense israélienne interrogés par le New York Times, “les dirigeants israéliens savaient depuis des mois où se trouvait Hassan Nasrallah” et ont décidé de le frapper avant qu’il ne change d’endroit.

La diversion de Netanyahou à l’ONU

Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, et son cercle étroit de ministres ont autorisé l’attaque mercredi, ont déclaré deux responsables israéliens à l’agence de presse Reuters, alors que le premier s’était envolé à New York pour un discours à l’ONU. “Une brillante manœuvre de tromperie”, selon le journal israélien Jerusalem Post, visant à “endormir” les dirigeants du Hezbollah.

Le quotidien rapporte aussi que des consultations de sécurité ont eu lieu tout au long du vol vers les Etats-Unis, “avec des mises à jour des renseignements sur l’évolution de la situation au Liban”. Jeudi soir, “le Premier ministre a géré les préparatifs depuis sa chambre d’hôtel aux Etats-Unis, après avoir consulté le ministre de la défense Yoav Gallant, le chef d’état-major de Tsahal Herzi Halevi et le chef du Mossad David Barnea.”

Vendredi, vers 10 heures, heure d’Israël, le Premier ministre a tenu une nouvelle consultation de sécurité lors de laquelle le feu vert de l’attaque a été donné, juste avant son discours à l’ONU. Des avions ont largué “des dizaines de bombes” sur le quartier Dahiya de Beyrouth, toujours selon le Jerusalem Post.

Une probable infiltration

Selon les sources du New York Times, 80 bombes ont été envoyées, ce que semble confirmer une analyse du même journal de la vidéo diffusée par l’armée israélienne, montrant huit avions équipés de 15 bombes de 900 kilos. Les images de l’attaque montrent la destruction d’au moins quatre immeubles de sept étages, selon le quotidien américain. Samedi, le ministère libanais de la Santé notifiait qu’au moins 33 personnes avaient été tuées et plus de 195 blessées par les frappes. Ce dimanche, l’armée israélienne a indiqué que “plus de 20 autres terroristes” du Hezbollah libanais avaient péri dans la frappe.

D’après les propos tenus par une source sécuritaire anonyme à Reuters, l’assassinat suggère que le mouvement de Hassan Nasrallah a été infiltré par des informateurs israéliens. “Il s’agit d’un coup dur et d’un échec en matière de renseignement pour le Hezbollah”, a analysé pour Reuters Magnus Ranstorp, expert du Hezbollah à l’Université de défense suédoise.




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