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Après la mort de Nasrallah, l’Iran craint l’infiltration de taupes israéliennes


Le Hezbollah libanais et le régime des mollahs iraniens, alliés de longue date, sont-ils infiltrés dans leurs hauts rangs par des agents du Mossad, les services secrets israéliens ? C’est en tout cas ce que redoute l’ayatollah Ali Khamenei, exfiltré dans un lieu tenu secret hors de Téhéran depuis près d’une semaine. C’est ainsi isolé que le guide suprême de la révolution iranienne, qui garde le dernier mot sur la politique étrangère et le domaine militaire, a ordonné l’attaque des 200 missiles tirés mardi contre Israël, en représailles à la mort du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah.

Peu avant la mort de ce dernier dans une frappe israélienne, l’ayatollah Ali Khamenei avait conseillé à Hassan Nasrallah, par la voix d’un émissaire, de fuir le Liban et de rejoindre l’Iran, soupçonnant des taupes du Mossad de savoir où il se trouvait. Ali Khamenei a cité des renseignements selon lesquels Israël disposait d’agents au sein du Hezbollah et prévoyait d’abattre l’emblématique dirigeant du mouvement chiite armé.

D’après un article de Reuters publié mercredi 2 octobre, la mort du leader du Hezbollah a incité les autorités iraniennes à enquêter de manière approfondie sur d’éventuelles infiltrations au sein même du régime, des puissants Gardiens de la révolution aux hauts responsables de la sécurité, a déclaré un haut responsable iranien à l’agence de presse britannique.

Les autorités se concentrent en particulier sur ceux qui voyagent à l’étranger ou qui ont des proches vivant hors d’Iran, a précisé le même haut responsable. Il a dit à Reuters que le régime avait commencé à se méfier de certains membres des gardes qui se rendaient au Liban. Des inquiétudes ont été soulevées lorsque l’un d’eux a commencé à demander où se trouvait Nasrallah, en particulier combien de temps il resterait dans des endroits précis, a ajouté le responsable.

“Fondamentalement, l’Iran a perdu le plus gros investissement qu’il avait eu ces dernières décennies”, a déclaré Magnus Ranstorp, un expert du Hezbollah à l’Université suédoise de la Défense, à propos des dommages profonds causés au Hezbollah. “Cela a ébranlé l’Iran jusqu’à ses fondements. Cela montre à quel point l’Iran est également profondément infiltré : ils n’ont pas seulement tué Nasrallah, ils ont tué Abbas Nilforoushan”, a-t-il déclaré, qui était un conseiller militaire de confiance de l’Ayatollah Khamenei. Cet assassinat a semé la méfiance entre Téhéran et le Hezbollah, et au sein même du Hezbollah. “La confiance qui maintenait tout ensemble a disparu”, a déclaré le responsable à Reuters. Le Guide suprême “ne fait plus confiance à personne”, a déclaré une troisième source proche de l’establishment iranien.

L’agence anti-Mossad infiltrée par le Mossad

Après l’assassinat du chef du Hezbollah, l’ancien président iranien Mahmoud Ahmadinejad a, lui aussi, émis une accusation d’espionnage, selon laquelle le Mossad aurait infiltré l’agence anti-Mossad iranienne. Dans une interview accordée à la chaîne CNN Turk à la suite du rejet de sa candidature à l’élection présidentielle iranienne de juin 2024, Ahmadinejad a affirmé que l’Iran avait créé une unité spéciale pour combattre les activités du Mossad dans le pays, et que la personne qui la dirigeait s’était “avérée être un agent du Mossad”. L’ancien président a également affirmé que cet agent, avec 20 personnes sous son commandement, était responsable du vol de documents nucléaires iraniens en 2018 et des assassinats ciblés de scientifiques nucléaires iraniens. L’information, reprise par de nombreux médias, notamment en Israël et en Turquie, n’a pas été confirmée, ni infirmée.

L’alarme sur des espions du Mossad chez les hauts responsables libanais comme iraniens avait déjà été tirée après l’assassinat en juillet du commandant du Hezbollah, Fuad Shukr, lors d’une frappe aérienne israélienne sur un site secret de Beyrouth alors qu’il rencontrait un commandant du CGRI, ont déclaré à Reuters deux sources du Hezbollah et un responsable de la sécurité libanaise à l’époque. Cet assassinat a été suivi quelques heures plus tard par l’assassinat du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Téhéran.

L’Iran affirme néanmoins régulièrement mettre au jour des espions israéliens. En janvier 2024, la République islamique a exécuté par pendaison quatre hommes arrêtés en 2022 sur des soupçons d’espionnage pour le compte de l’Etat hébreu, rapportait alors l’AFP. Ils étaient accusés d’avoir coopéré avec les services d’espionnage israéliens dans un projet de sabotage d’un site de la défense iranienne.




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