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Après l’attaque iranienne, les options dont dispose Israël pour répliquer


“Je ne crois pas qu’il y aura une guerre totale. Je pense que nous pouvons l’éviter. Mais il y a encore beaucoup à faire”, déclarait jeudi 3 octobre dans la soirée le président américain Joe Biden, au moment où la communauté internationale craint un conflit de grande ampleur au Moyen-Orient. La région est en effet suspendue à la réponse d’Israël, après l’attaque d’envergure mardi menée par l’Iran, impliquant 200 missiles, qui ont largement été interceptés par l’État hébreu et la coalition de défense dirigée par les États-Unis.

L’Iran a qualifié cette attaque de juste vengeance après l’assassinat, attribué à Israël, du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, le 31 juillet à Téhéran, et celui, revendiqué par Israël, du chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah, le 27 septembre à Beyrouth, le mouvement islamiste libanais étant largement soutenu par le régime des mollahs. Une attaque avant tout “symbolique”, comme l’analyse K. Campbell, vétéran du renseignement militaire américain, auprès de l’AFP : “Tous les systèmes de défense aérienne ont un point de saturation, et l’Iran semble être resté délibérément en dessous du point de saturation de la défense aérienne israélienne”.

La crainte d’un conflit de haute intensité

Toujours est-il que l’attaque iranienne pourrait avoir des conséquences régionales. Dès mardi soir, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou avertissait : “L’Iran a commis une grave erreur […] et en paiera le prix”. Les Israéliens “sont obligés de riposter à cause de l’ampleur de l’attaque et le fait qu’il y ait un changement de nature des cibles” visées par l’Iran (notamment des installations du Mossad), par rapport à la première attaque iranienne directe sur Israël, en avril dernier, analyse de son côté David Khalfa, codirecteur de l’Observatoire de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient de la Fondation Jean-Jaurès, auprès de l’AFP.

Quelle forme pourrait prendre la riposte israélienne ? La guerre totale entre l’Iran et Israël est-elle encore évitable ? Après des mois d’escalade, le risque d’un basculement vers un conflit de haute intensité qui déborderait sur d’autres pays de la région, bien qu’il donne des sueurs froides à la communauté internationale, est bien réel pour plusieurs analystes.

Une attaque aérienne contre des installations nucléaires ?

D’autant que depuis le début de la semaine, plusieurs voix en Israël, y compris des membres du gouvernement, évoquent “une opportunité historique pour Israël de régler définitivement son compte au régime iranien”, rappelle David Khalfa. “Au vu des circonstances, Israël peut estimer que le moment est venu pour taper très fort contre l’Iran”, affaibli par les coups durs infligés à son allié libanais, le Hezbollah, analyse L’Orient-Le Jour. L’ancien Premier ministre israélien Naftali Bennett a notamment appelé mercredi à une frappe décisive pour détruire les installations nucléaires de l’Iran, le pays étant soupçonné de vouloir se doter de la bombe nucléaire, jusqu’ici uniquement détenue dans la région par Israël.

Une frappe contre des installations nucléaires iraniennes nécessiterait cependant le soutien des États-Unis. Or, le président Joe Biden s’est montré très clair à ce sujet : “La réponse est non”, a-t-il indiqué mercredi. Une hypothèse a priori à écarter donc, puisque, comme l’analyse le Financial Times, Tsahal est incapable de mener cette opération seule : “En raison de la distance d’abord. Plus d’un millier de kilomètres séparent Israël des principales installations nucléaires iraniennes, et pour les atteindre, Israël devrait traverser l’espace aérien de l’Arabie saoudite, la Jordanie, l’Irak, la Syrie et potentiellement la Turquie”, se confrontant également à “des problèmes de ravitaillement en carburant”. Enfin, “le troisième obstacle concerne la défense aérienne iranienne. Les principaux sites nucléaires du pays sont très bien gardés et les bombardiers israéliens devraient être protégés par des avions de chasse”.

L’option d’un sabotage à distance

A l’heure actuelle, seuls les États-Unis disposeraient du matériel et de la force militaire suffisante pour mener une telle opération. “Une guerre avec l’Iran nécessiterait le soutien politique, économique et militaire, voire la participation des États-Unis. Israël reconnaît sans doute que Washington n’a aucun intérêt à s’engager dans un tel conflit”, d’autant plus à l’approche des élections américaines, indique Norman Roule, expert de la région, cité par le Wall Sreet Journal.

Selon Axios, un responsable américain a déclaré que lors des discussions entre l’administration Biden et le gouvernement israélien mardi, les États-Unis avaient clairement indiqué qu’ils soutiendraient une réponse israélienne, mais qu’ils pensaient que celle-ci devait être mesurée.

Un sabotage à distance du réseau électrique, ou une cyberattaque semblent ainsi plus probables, selon le Financial Times. “En 2021, une panne de courant, apparemment causée par une explosion planifiée, a frappé le réseau électrique interne de Natanz [où se trouve une usine d’enrichissement, au nord d’Ispahan, qui produit des niveaux d’uraniums proches de celui de la bombe atomique, ndlr]. En 2010, les États-Unis et l’État hébreu auraient également attaqué le programme nucléaire iranien grâce au virus informatique Stuxnet. Mais de telles attaques n’ont pas réussi à arrêter indéfiniment son travail”, rappelle le quotidien économique.

La thèse d’une attaque contre des installations pétrolières

Parmi les options, les experts et médias israéliens envisagent également des frappes sur des sites stratégiques. Jeudi, Joe Biden a ainsi dit être “en discussion” avec Israël sur d’éventuelles attaques contre les installations pétrolières de l’Iran. “De nombreux responsables israéliens considèrent les installations pétrolières iraniennes comme une cible probable, mais certains affirment que des assassinats ciblés et la destruction des systèmes de défense aérienne iraniens sont également des possibilités”, poursuit Axios.

Néanmoins, une attaque contre des installations pétrolières et la fragilisation de l’équilibre dans le golfe Persique pourrait accroître la pression internationale contre Israël. Quelle que soit la réponse, elle pourrait en tout cas s’avérer périlleuse pour Israël, déjà engagé militairement sur plusieurs fronts : dans la bande de Gaza, où se trouveraient encore une centaine d’otages, en Cisjordanie occupée, contre les rebelles Houthis du Yémen, et enfin, au Liban, après des jours de bombardements contre le Hezbollah.




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