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Présidentielle américaine : Elon Musk s’implique “à fond” dans la campagne de Donald Trump


“Combattez ! Combattez ! Combattez !” S’adressant au public en sautillant sur le podium, casquette “Make America great again” vissée sur la tête et portant une boucle de ceinture au logo de son entreprise Tesla, le milliardaire Elon Musk a fait une irruption remarquée au meeting de Donald Trump à Butler (Pennsylvanie), samedi 5 octobre. Exhortant les spectateurs à vérifier leur inscription sur les listes électorales et à s’assurer de celle de leur proche, quitte à être “casse-pieds”, le patron de Tesla et Space X a multiplié les déclarations sur le danger que représenterait “pour la démocratie” la réélection des Démocrates, raconte le quotidien progressiste New York Times.

Si le soutien du milliardaire, dont la fortune est estimée à 264 milliards de dollars en 2024, n’est pas nouveau, c’était en revanche la première fois qu’il s’exprimait lors d’un meeting du Républicain. Et pour cause, Elon Musk redouble d’efforts ces dernières semaines pour faire revenir Donald Trump à la Maison-Blanche. “Je suis à fond [avec lui]” a-t-il assuré lors d’une interview diffusée lundi avec le présentateur conservateur Tucker Carlson, rappelle l’Agence France Presse. “Mon opinion est que si Trump ne gagne pas cette élection, c’est la dernière élection que nous aurons”, a-t-il déclaré à l’ex-présentateur vedette de Fox News, la chaîne préférée des conservateurs américains. Dans la même séquence, il a également déclaré de manière provocatrice que personne n’avait tenté d’assassiner Kamala Harris (contrairement à Trump), car cela serait tout simplement “inutile”, indique le Washington Post.

Financement de l’un des groupes de campagne les plus influents

Sur son compte sur le réseau social X, qu’il a racheté en 2022 pour 44 milliards de dollars, le milliardaire a ponctuellement troqué les posts publicitaires sur ses entreprises contre une multitude de commentaires sur l’élection présidentielle. Sa biographie indique désormais uniquement : “Lisez @America pour comprendre pourquoi je soutiens Trump à la présidence.”

Une référence à l’America PAC, l’un des groupes de soutiens pro-Trump les plus ambitieux et les mieux financés, dans lequel il a déversé des millions de dollars. Le site de campagne, bloqué à l’étranger, indique en haut de page les priorités politiques défendues par ses partisans : “Des frontières sécurisées, des villes sûres, la liberté d’expression, des dépenses raisonnables, un système judiciaire équitable, le droit à l’autodéfense.” Un carrousel y relaie des tweets de personnalités conservatrices et des vidéos de propagande faisant notamment l’amalgame entre immigration et criminalité.

Un thème régulièrement mis en avant par Elon Musk, qui répand la théorie selon laquelle les Démocrates orchestreraient volontairement l’arrivée de milliers de migrants acquis à leur cause pour se maintenir au pouvoir. Il a récemment accusé le camp démocrate d’acheminer des migrants “illégaux” dans une poignée d’États clés pour qu’ils obtiennent à terme la nationalité américaine et votent démocrate. “Aujourd’hui, ces écarts dans les États clés sont parfois de 10 000, 20 000 voix. Donc qu’est-ce qu’il se passera si vous mettez des centaines de milliers de gens dans chaque État clé ?”, a-t-il affirmé lundi, relaie l’AFP.

Pour faire parvenir sa propagande à un maximum d’électeurs, le milliardaire n’hésite d’ailleurs pas à soudoyer des citoyens afin qu’ils signent des tribunes. “Pour chaque électeur que vous convaincrez de signer ceci dans un État pivot, vous recevrez 47 dollars !”, annonce Elon Musk sur X, au sujet d’une pétition “en faveur de la liberté d’expression et le droit au port d’arme”, ambitionnant de recueillir 1 million de soutiens.

Si la loi américaine considère comme un délit le fait de donner ou recevoir de l’argent pour inciter au vote, il n’est en revanche pas illégal de payer des électeurs pour qu’ils signent une pétition ou des personnes pour qu’elles les y incitent.

Une campagne à 180 millions

Véritable entreprise, l’American PAC recrute à son tour des sous-traitants chargés de prospecter auprès des centaines de milliers d’électeurs pour les convaincre de glisser un bulletin Républicain dans l’urne le 5 novembre. L’un d’entre eux a ainsi “frappé à environ 250 000 portes en Arizona et à environ 150 000 portes au Nevada [des États clés pour l’élection] au cours de sa mission de trois semaines”, informe le New York Times (NYT).

“Rejoignez notre équipe. Le salaire commence à 30 dollars l’heure, avec des primes de performance”, peut-on également lire sur le site de l’American PAC, qui cherche à recruter des candidats individuels – une rémunération supérieure à celle de la plupart des entreprises de tractage. À quatre semaines du scrutin, il n’hésite pas à faire couler à flots sa fortune personnelle pour empêcher Kamala Harris d’accéder à la Maison-Blanche : au total, il aurait prévu de donner 180 millions à la campagne de Trump, selon le NYT.





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