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Menacée il y a quelques semaines, la biotech Inventiva réalise l’une des plus grosses levées de fonds en France


Bonne nouvelle pour Inventiva : l’entreprise bourguignonne vient de décrocher, lundi 14 octobre, un financement de 348 millions d’euros. “Elle signe au passage l’une des plus grosses levées de fonds enregistrées par une biotech spécialisée dans l’élaboration de médicaments en France”, soulignent nos confrères duMonde.

À court d’argent, cette jeune pousse fondée en 2012 – qui embauche 115 salariés – traversait une période difficile et redoutait un scénario catastrophe ces derniers mois. Une période sombre qui se glisse désormais derrière elle. Alors que la levée de fonds a été réalisée auprès d’investisseurs américains spécialisés dans les sciences de la vie, la petite biotech française cotée en Bourse (à la fois en Europe et aux Etats-Unis) aura été obligée de batailler pour décrocher le financement. “Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est un miracle, mais ça a été extrêmement difficile. Puis un jour, nous sommes parvenus à convaincre deux grands noms du capital-risque et tout a changé”, rembobine auprès du Monde Frédéric Cren, cofondateur et président-directeur général d’Inventiva.

“Le produit du financement sera principalement utilisé pour réaliser l’essai clinique de phase 3, NATiV3, évaluant le lanifibranor chez les patients atteints de la stéatose hépatique non alcoolique (MASH)”, indique la biotech dans son communiqué de presse. Le lanifirabnor est une molécule que l’on administre par voie orale et qui s’est révélée efficace dans le traitement des patients atteints de ce qu’on appelle communément le “foie gras non alcoolique”.

16,7 % de la population présente une stéatose non alcoolique

Cette maladie “se caractérise par une accumulation de graisses dans le foie, en dehors de toute consommation excessive d’alcool”, rapporte le site Ameli. Une pathologie assez présente en France qui touche surtout des personnes souffrant de surpoids, d’obésité ou de diabète. En effet, une étude reprise sur le site ameli.fr, datée de 2019, montre que 16,7 % de la population incluse présente une stéatose non alcoolique : 24,6 % des hommes et 10,1 % des femmes. Elle concerne 79,7 % des obèses et 63 % des diabétiques.

Et d’après la Société Nationale Française de Gastro-entérologie, “des projections estiment que ce nombre va plus que doubler d’ici à 2030, et que les complications de cirrhose ainsi que les carcinomes hépatocellulaires liés à la stéatose hépatique non alcoolique vont tripler à cet horizon”. Alors que le nombre de patients touchés par la maladie ne cesse d’augmenter, le lanifibranor, qui permet entre autres de réduire la graisse dans le foie, pourrait être un bon filon pour la biotech dijonnaise. D’autant que les solutions thérapeutiques dans ce domaine sont minces. À noter qu’Inventiva a déjà conclu un partenariat avec le chinois Sino Biopharm afin de commercialiser son futur médicament en Chine, toujours selon nos confrères du Monde.

Ses effets sur la sensibilité à l’insuline et anti-fibrotique direct font de lanifibranor une thérapie idéale pour la majorité de la population de patients diabétiques de type 2 souffrant de fibrose avancée due à la MASH, patients les plus à risque de progression vers une insuffisance hépatique”, détaille Mark Pruzanski, toujours sur le site, président du conseil d’administration. Pour l’instant, Inventiva a obtenu 94,1 millions d’euros dans le cadre du financement en plusieurs tranches de 348 millions d’euros, sous réserve de la réalisation de certaines conditions. Affaire à suivre.




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