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Paris 2024 : les derniers secrets de “Zeus”, le cheval d’acier de la cérémonie d’ouverture


La chevauchée a commencé en plein été, à Quiberon (Morbihan). Madeg Ciret-Le Cosquer a fondé MM Process, un cabinet d’ingénierie spécialisé dans les bateaux de course, François Chesnot est chef de projet à l’atelier Blam, expert du design. Les deux trentenaires donnent des cours ensemble à l’Ecole nationale d’architecture de Nantes. En secret, Blam vient d’être engagé pour dessiner la vasque olympique qui émerveillera les Français un an plus tard. L’agence pense refuser un autre projet, un cheval qu’on aimerait faire galoper sur la Seine, mais, ce 8 juillet 2023, on demande quand même à Madeg Ciret-Le Cosquer s’il serait capable de construire un flotteur déplaçant plus d’une tonne à vitesse élevée. Chiche, répond l’ingénieur, un contrat de confidentialité est signé deux jours plus tard, une étude de faisabilité lancée.

29 août 2023, Madeg est reçu avec Morgane Suquart, son associée et compagne, par les équipes de Paris 2024. Thierry Reboul, le directeur de l’évènementiel, refuse un catamaran – “le pédalo, ça ne va pas le faire !” – et le projet d’un avion sous-marin, trop cher. Il faut un bateau discret, pas plus de 150 millimètres hors de l’eau, impose le cahier des charges, pour donner une impression de galop. Madeg et Morgane imaginent un trimaran furtif. Banco, fin janvier 2024, la cavalcade s’accélère. Trois mois de construction, recrutement de vingt prestataires, travail seize heures par jour, juste une pause sommeil de 22 heures à 6 heures.

27 juin, le bateau mouille dans la baie de Quiberon, pari réussi, Morgane, championne d’Europe de Moth, un dériveur à foil, s’installe comme cavalière. Un, deux, trois, puis quatrième essai probant en présence de Paris 2024, le 2 juillet, cette fois avec les costumes et le cheval dessinés par Blam. Rendez-vous à Paris pour négocier l’autorisation de naviguer. La préfecture d’Ile-de-France se montre suspicieuse sur la sécurité, Madeg et Morgane parviennent à convaincre lors d’une répétition près du pont Mirabeau, le 21 juillet.

26 juillet, 22h22, Zeus, son nom de code, s’élance pour six kilomètres en descente sur la Seine. Morgane tient les rênes, Madeg lui parle à l’oreillette d’un bateau qui la suit. Des “hourras” et des “bravos” jaillissent des travées, la cavalière, bien entraînée, maîtrise les trajectoires de son destrier d’argent. Promenade hors du temps en mondovision, images de légende, un pincement au cœur quand les caméras s’éloignent, et cette exultation de Madeg à l’oreille : “On l’a fait”.




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