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Personnalités de L’Express 2024 : découvrez les cinq lauréats


L’Express a décerné ce lundi 14 octobre les Prix des Personnalités 2024, destinés à récompenser celles et ceux qui ont marqué l’année par leurs prises de position, leur influence ou leurs actions dans différents domaines. A l’invitation d’Alain Weill, président-directeur général de L’Express, et d’Eric Chol, directeur de la rédaction, des figures du monde sportif, littéraire, des sciences et de la Tech ont remis cinq prix dont le Grand prix des personnalités de L’Express lors d’une soirée prestigieuse. Parmi les remettants : Marie-José Pérec, championne d’athlétisme triple médaillée d’or ; Sébastien Missoffe, Directeur général de Google France ; François-Henri Désérable, écrivain et auteur de L’Usure d’un monde…

Pour revivre le Grand colloque de L’Express 2024, c’est ici :

Grand Prix de L’Express

Lauréat : Tony Estanguet, Président du Comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024

Il est l’homme de l’année. A la tête du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, il vient de consacrer dix ans à faire de cet événement une réussite, “le défi de sa vie”, comme il le dit lui-même. Pari tenu, pour ce triple champion olympique. Né le 6 mai 1978 à Pau, Tony Estanguet se met très tôt au canoë, en compagnie de son père et de ses deux frères. Il excelle très rapidement, devient champion de France à 18 ans, décroche sa première médaille d’or à Sydney, en 2000, puis une deuxième quatre ans plus tard à Athènes. Porte-drapeau de la délégation française aux Jeux de Pékin en 2008, il décroche à nouveau l’or aux Jeux de Londres en 2012. Un an plus tard, tout jeune retraité sportif, il devient membre du Comité International Olympique. Bernard Lapasset, maître d’œuvre de la candidature française à l’organisation des Jeux, le choisit pour porter le projet à ses côtés. Loué pour son sang-froid, son écoute, sa persévérance, l’athlète s’est imposé comme le leader incontesté de cette grande fête, qui le temps d’un été magique, aura fait rayonner l’image du pays dans le monde entier.

Prix de l’Europe

Lauréat : Gitanas Nauséda, président de la Lituanie

Gitanas Nauséda est le président de la Lituanie, la plus grande des trois républiques baltes avec 3 millions d’habitants. Elu il y a cinq ans et réélu triomphalement cette année avec 75 % des suffrages, cet économiste est aussi un sportif, un joueur d’échecs et un collectionneur de livres anciens passionné par l’histoire de son pays… qui fut autrefois le plus grand l’Europe : au XIVe siècle, la Lituanie s’étendait de la mer Baltique jusqu’à la mer Noire !

Âgé de 60 ans, Gitanas Nauséda est un défenseur actif de la cause ukrainienne. Le 23 février 2022, juste avant l’invasion russe, il se trouvait à Kiev au côté du président Zelensky. Aujourd’hui, la Lituanie est l’un des plus gros contributeurs d’aide à l’Ukraine grâce à son budget de Défense qui grimpe en flèche ces dernières années. C’est aussi cette année que l’on célèbre les 20 ans de l’entrée de ce pays dans l’Union européenne, en même temps que les autres pays Baltes. Le président Nauséda cultive aussi des liens étroits avec la France qui accueille actuellement “la Saison culturelle de la Lituanie”, un événement dans plus de 80 villes françaises.

Prix de la Liberté

Lauréate : Mitra Hejazipour, championne d’échecs, grand maître international féminin

Mitra Hejazipour est née en 1993 en Iran. Elle a SIX ans quand elle découvre les échecs, auxquels elle joue d’abord avec son père. Le hobby se transforme en passion, et la jeune femme y excelle : championne d’Iran à dix-neuf ans, elle devient championne d’Asie.

Sa vie bascule le 29 décembre 2019, aux championnats du monde à Moscou. Mitra Hejazipour décide de s’y présenter en cheveux, laissant son voile à l’hôtel. Elle n’en a parlé à personne, mais le geste germe en elle depuis des mois. Sa chevelure dévoilée provoque le tollé prévu par la joueuse, qui veut faire parler du sort des femmes dans la République islamique. À la suite des événements de Moscou, elle ne retourne pas dans son pays, devenu trop dangereux. et choisit de rentrer directement en France où elle remporte le championnat en 2023 – l’année où elle obtient sa nationalité française. Enfin, c’est depuis son pays d’adoption qu’elle reçoit les images qui nous proviennent d’Iran depuis deux ans. C’est-à-dire depuis qu’une jeune femme, Mahsa Hamini, est morte pour un voile mal placé, déclenchant l’incroyable mouvement Femme vie liberté, dont Mitra Hejazipour fut l’une des précurseurs.

Prix de la Transformation

Lauréat : Yuval Noah Harari, historien israélien, auteur de Nexus

Il est sans doute le penseur le plus influent de notre époque, le premier “intellectuel global du XXIe siècle” selon le magazine The Economist. Professeur à l’université hébraïque de Jérusalem, Yuval Noah Harari est devenu un phénomène éditorial avec Sapiens, une brève histoire de notre espèce publiée en 2014 et qui s’est vendue à plus de 25 millions d’exemplaires. Après le passé, l’historien israélien s’est penché sur le présent et le futur avec Homo deus et 21 Leçons pour le XXIe siècle, des nouveaux best-sellers tous traduits en français aux éditions Albin Michel. Son dernier essai, Nexus, une histoire des réseaux d’information de l’âge de pierre jusqu’à la Silicon Valley, des vieux mythes religieux jusqu’à l’intelligence artificielle, vient de faire événement dans les pays anglophones. Montrant que plus d’information ne conduit pas nécessairement à plus de vérité et plus de sagesse, Yuval Noah Harari alerte sur les défis inédits posés par la révolution de l’IA. Comme l’a bien résumé le New York Times, “vous serez à la fois divertis et effrayés”.

Prix de la Science

Lauréate : Fabiola Gianotti, directrice générale du CERN

En 2016, elle devient la première femme à diriger l’organisation européenne de recherche nucléaire. Fabiola Gianotti a imprimé un style et une ambition à ce centre unique au monde, spécialisé dans la physique fondamentale, lui conférant un rôle de premier plan dans les domaines de l’excellence scientifique et de la collaboration internationale.

Longtemps passionnée par la philosophie, cette diplômée de l’université de Milan a choisi la physique parce qu’elle “apporte plus de réponses”. Elle intègre le CERN en 1994, avec un objectif : se lancer à la poursuite du boson de Higgs, cette particule élémentaire, “clef de voûte” de la physique fondamentale. En 2012, à la tête d’une équipe de 6 000 scientifiques, Fabiola Gianotti fait l’annonce de sa découverte. Un événement qui lui vaut de figurer parmi les 6 personnalités de l’année du prestigieux magazine Time. Renouvelée pour un second mandat, la directrice générale fête cette année les soixante-dix ans du Cern et prépare son avenir. Avec l’ouverture du Portail de la Science, elle encourage l’accès à la science aux plus jeunes. Et dessine les contours du futur accélérateur de particules, programmé pour les années 2040.




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