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Aide médicale d’Etat : le grand flou du gouvernement Barnier


Le gouvernement Barnier continue de patiner autour du dossier explosif de l’Aide médicale d’Etat (AME), avec de nouveaux signaux contradictoires envoyés cette semaine par ses ministres. Dernier exemple en date : Bercy s’est dit favorable mardi 15 octobre à un gel des crédits consacrés au dispositif, après avoir prévu initialement de les augmenter dans le budget 2025.

Le ministre du Budget Laurent Saint-Martin a confirmé une information de RMC selon laquelle le gouvernement déposera un amendement dans le cadre de l’examen au Parlement du budget 2025 pour que les dépenses de l’AME ne progressent plus l’année prochaine.

Le projet de budget présenté jeudi dernier prévoyait une hausse des crédits de l’AME de 8 %, à 1,3 milliard d’euros, contre 1,2 en 2024, ce qui avait suscité des protestations chez certains élus du Rassemblement national, opposés à cette augmentation. Interrogé sur BFMTV, Laurent Saint-Martin a expliqué “qu’on avait besoin comme toutes les dépenses de savoir mieux les maîtriser”. Tout en assurant que l’AME, “enjeu de santé publique et d’humanité”, “serait préservée”.

“Sa modification peut se faire à la marge”

A plusieurs reprises, le nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau a dit qu’il souhaitait réformer l’AME et la remplacer par une aide médicale d’urgence aux contours drastiquement réduits. Une volonté que ne partage visiblement pas sa collègue de la Santé. Ce mercredi, au micro de France Inter, la ministre Geneviève Darrieussecq a indiqué que le “cadre général” de l’aide médicale d’Etat ne changerait pas. “C’est un sujet de santé et de salubrité publique, je ne suis pas pour sa suppression. Sa modification peut se faire à la marge, comme le préconisent le rapport de messieurs Evin et Stefanini [publié en décembre 2023, NDLR], il y a quelques lignes que l’on peut bouger mais ça ne changera pas le cadre de l’AME”, a expliqué la ministre.

Pendant la campagne des législatives anticipées cet été, le RN indiquait pour sa part vouloir la remplacer par “une aide d’urgence vitale”. “Jordan Bardella se sert de l’AME comme d’un épouvantail”, a dénoncé la ministre de la Santé. L’annonce du gel des crédits de l’AME par le gouvernement de Michel Barnier a été saluée par plusieurs élus du RN, dont le porte-parole des députés Julien Odoul sur le réseau social X, selon qui cette décision a été prise “grâce à la mobilisation du Rassemblement national”.

L’aide médicale d’Etat permet la prise en charge des personnes en situation irrégulière résidant en France depuis plus de trois mois, dont les ressources sont faibles et n’ouvrent pas droit à la couverture du système de droit commun. En 2024, l’enveloppe de l’AME prévue par l’Etat représentait environ 0,5 % des dépenses de santé prévues par le budget de la Sécu (PLFSS). Fin 2023, on comptait 466 000 bénéficiaires de l’AME.




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