Une nouvelle arme made in France. C’est par une vidéo postée sur son compte X que le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a annoncé ce mercredi 16 octobre la mise sur le marché des munitions télé opérées, aussi appelée “drones kamikazes”. Sur une image, en noir et blanc et au ralenti, un drone se dirige vers un objet au sol, lequel, à peine effleuré, subit l’explosion de l’engin.
Il s’agit de “la première munition télé opérée française”, s’est réjoui le ministre, annonçant dans la foulée de premières livraisons à l’Ukraine et “à nos forces”, après des essais qui se sont révélés être des “succès”. “Reconquête de souveraineté sur ce segment clé pour nos armées, en moins de deux ans”, s’est félicité le ministre, commentant la vidéo montrant l’explosion d’un drone.
Succès des essais de la première munition télé opérée – aussi appelée drone kamikaze – française.
Reconquête de souveraineté sur ce segment clé pour nos armées, en moins de deux ans.
Livraisons à l’Ukraine et à nos forces dans les prochaines semaines. pic.twitter.com/QfewB0gIAm
— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) October 16, 2024
2 000 drones pour l’armée française et l’armée ukrainienne
La Direction générale de l’armement (DGA) a réussi les tests concernant son nouveau drone “kamikaze”. Il serait l’aboutissement du projet COLIBRI, lancé en 2022 et développé par la holding franco-allemande KNDS, spécialiste de l’industrie de la défense, en partenariat avec Delair, leader dans la fabrication de drones, rapporte le quotidien La Voix du Nord. “Cette munition télé opérée, d’une autonomie de 45 minutes, est capable d’observer, d’identifier et de neutraliser des cibles statiques ou en mouvement dans un rayon de 25 kilomètres, indiquait KNDS en juin. Le démonstrateur de sa tête militaire innovante a été développé en moins de deux ans”. L’entreprise KNDS a déjà assuré que l’engin peut voler de jour comme de nuit, dans un environnement brouillé, et qu’il peut détruire des cibles de type fantassin ou un véhicule non blindé. Le prix unitaire n’a jamais été précisé mais l’appel d’offres de la DGA de 2022 évoquait “un système bas coût”.
Le ministère français des Armées avait annoncé en mars dernier la commande de 2 000 munitions télé opérées de conception française, dont 100 premières en urgence pour l’Ukraine. “Les drones kamikazes sont absolument fondamentaux dans la conduite des opérations et vont pouvoir constituer un complément du canon Caesar en matière d’artillerie”, avait-il plaidé. Pour Sébastien Lecornu, ces premiers investissements dans des MTO “participent à un effort de rattrapage important pour nos armées” alors que la France accuse un retard dans le développement de drones.
Dans la guerre en Ukraine, les drones sont devenus indispensables. Depuis plusieurs mois, quasiment chaque nuit, Moscou et Kiev lancent des dizaines de drones pour tenter d’atteindre des cibles derrière les lignes ennemies, notamment pour perturber la logistique des forces armées. Certaines attaques aboutissent à endommager des infrastructures clés, dont des dépôts d’armes ou encore d’hydrocarbures. D’autres engendrent des morts et des blessés dans les bataillons ennemis, mais aussi parmi les civils. D’un côté comme de l’autre, la course à l’armement aérien est devenue cruciale. Depuis peu, les forces armées ukrainiennes utilisent un nouveau type de drone, appelé dragon drone, particulièrement destructeur, capable de mettre le feu à du matériel militaire caché sous la végétation.
Source