Féminines, les entrées dans notre palmarès des essais le sont assurément. Femmes en deuil, femmes au combat, femmes à la mode, femmes “réconfortrices”… C’est le cas d’Anne-Dauphine Julliand, 7e du classement avec Ajouter de la vie aux jours (Les Arènes). Le sort s’acharne sur cette femme et son mari, parents de quatre enfants, dont trois sont maintenant décédés. Elle avait relaté en 2011 la maladie de sa fille Thaïs, morte à 3 ans emportée par une maladie génétique incurable, dans le poignant Deux petits pas sur le sable mouillé, puis sa seconde fille est morte, atteinte de la même maladie, enfin, son fils aîné, Gaspard, s’est suicidé dans la nuit du 20 au 21 janvier 2022, à la veille de son vingtième anniversaire. Comment vivre ?
Anne-Dauphine Julliand raconte les gestes, les paroles et les liens qui sont autant de lumières dans la nuit. Clémentine Vergnaud n’est plus là pour raconter sa lutte contre le “crabe” mais la journaliste de franceinfo a décrit son combat dans un podcast (Ma vie face au cancer) avant de décéder en décembre 2023, la veille de Noël, à l’âge de 31 ans. Un douloureux récit que l’on peut lire aujourd’hui dans Le Journal de Clémentine (Seuil/France Info), 19e du palmarès.
La journaliste et auteure Laure Adler a vécu des drames elle aussi (relatés dans A ce soir Gallimard, 2003) et a toujours bataillé pour aller de l’avant. Avec La Voix des femmes (Grasset), 15e du palmarès, la célèbre biographe et productrice de radio et de télévision vagabonde, de ses rencontres avec des femmes de toutes classes sociales à ses conversations avec des jeunes filles, de ses enquêtes dans le milieu associatif à ses lectures édifiantes. Autant d’instants vécus qu’elle rassemble dans un manifeste qu’elle veut résolument féministe.
Un antisémitisme de gauche
A-t-elle lu le dernier livre de Marie Robert, professeure de philosophie, instagrammeuse et créatrice de Philosophy is sexy (réflexions philosophiques au quotidien, via Instagram, des podcasts, etc.) ? Si oui, Le Miracle du réconfort (Flammarion/Versilio), 16e du palmarès, lui aura peut-être permis de raviver ses joies “en observant ce qui autour de nous en vaut encore la peine”. C’est tout du moins ce qu’espère insuffler Marie Robert avec son livre, divisé en neuf chapitres qui “n’ont pas d’autre volonté que de nous rappeler tout ce qui peut donner du sens à nos vies.” Eva Illouz, elle, publie Le 8-octobre. Généalogie d’une haine vertueuse (Gallimard, 8e au classement). Dans ce Tract, la sociologue et universitaire franco-israélienne s’interroge sur la révélation d’un antisémitisme de gauche au lendemain de l’attaque du Hamas contre Israël.
Pour parler des femmes, il fallait bien aussi un homme. Journaliste spécialiste de la mode, Loïc Prigent ne s’adresse pas qu’au sexe féminin bien sûr, reste que Mille milliards de rubans. La vraie histoire de la mode (Grasset), 14e du classement, devrait sérieusement l’intéresser. Il y dévoile la couture française et internationale, du XIXe siècle à l’ouverture de la première boutique de Gabrielle Chanel en 1913. Le grand couturier Worth, les machines à coudre Singer, l’impératrice Eugénie, acheteuse en chef, les premiers grands magasins, la naissance des collections, défilés et mannequins tout comme des étiquettes… coulent sous la plume de ce grand connaisseur des coulisses des fashion week.
Un mot, enfin, sur le 7e arrivant de la semaine, qui œuvre dans un registre bien différent. A 79 ans, l’ingénieur agronome de formation et spécialiste en économie de la santé Jean de Kervasdoué n’en finit pas de pester contre les écologistes. Après, entre autres, Les Prêcheurs de l’apocalypse. Pour en finir avec les délires écologiques et sanitaires (Plon, 2007) et Les écolos nous mentent (Albin Michel, 2021), voiciLa Grande Mystification. Écologie : une imposture qui ne dit pas son nom (Albin Michel), 17e du palmarès. Un livre polémique à l’encontre, dixit l’auteur, de certains écologistes maniant avec virtuosité la mauvaise foi…
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