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Mer Baltique : ce commandement naval inauguré en Allemagne qui inquiète la Russie


La Russie voit rouge. Moscou a convoqué ce mardi 22 octobre l’ambassadeur allemand afin de protester contre l’ouverture d’une nouvelle base en mer Baltique. “Washington, Bruxelles et Berlin doivent savoir que l’expansion de l’infrastructure militaire de l’Otan sur le territoire de l’ancienne RDA aura les conséquences les plus négatives et ne restera pas sans réponse”, a sermonné la diplomatie russe dans un communiqué.

L’objet du courroux de la Russie ? L’inauguration par Berlin, lundi, d’un nouveau centre de commandement naval en mer Baltique, qui emploiera 180 personnes. L’objectif déclaré est de coordonner les forces des Etats membres de la zone face à la Russie et de défendre “le flanc oriental de l’Otan”. Cette base sera située à Rostock, l’une des grandes villes portuaires de la côte nord-est de l’Allemagne. La Force opérationnelle de commandement Baltic (CTF Baltic) sera dirigée par un amiral allemand et composée d’un état-major de militaires venus de 11 autres pays de l’Alliance atlantique : il y aura ainsi des représentants du Danemark, de l’Estonie, de la Finlande, de la France, de la Grande-Bretagne, de l’Italie, de la Lettonie, de la Lituanie, des Pays-Bas, de la Pologne et de la Suède.

Une “initiative allemande”

Le centre aura pour objectif de “coordonner les activités navales” et de donner à l’Otan “un tableau actuel de la situation maritime” dans la zone, selon l’armée allemande. “L’importance de la région est devenue encore plus évidente dans le contexte de l’agression russe en cours” en Ukraine, a déclaré sur place le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius. Dirigée par l’Allemagne, qui possède la plus grande flotte militaire de l’Otan dans la région, la CTF Baltic vise à défendre les intérêts des Etats membres de l’Alliance face aux “actions agressives, notamment en raison de la proximité de la Russie”, a-t-il explicité.

Pour autant, cette nouvelle structure multinationale ne relève pas de l’Otan, comme le relève Opex360. Il ne s’agit donc pas d’un quartier général de l’Alliance mais d’un quartier général naval à participation multinationale. Cette précaution de Berlin tient au traité 2 + 4, le traité de Moscou signé en vue de la réunification allemande, en 1990. Celui-ci fixe le statut international de l’Allemagne après sa réunification et interdit le stationnement et le déploiement de troupes étrangères sur le territoire de l’ancienne RDA.

Interrogé par la radio publique Deutsche Welle, Frank Sauer, politologue à l’université de la Bundeswehr à Munich explique que “quelques officiers d’état-major des pays de l’Otan y serviront aux côtés des Allemands” et qu’il “ne s’agit pas d’un déploiement de forces armées”. Carlo Masala, directeur du Centre d’études sur le renseignement et la sécurité de l’Université de la Bundeswehr, indique également à Deutsche Welle que “le centre de commandement est une initiative allemande avec les Etats de la mer Baltique, qui n’est pas intégrée aux structures de l’Otan et ne rend pas compte au commandant de l’Otan”.

Ces précautions sémantiques n’ont pas empêché la Russie de protester contre une démarche qui violerait selon elle les dispositions du traité de Moscou. “Nous avons exigé de Berlin des explications immédiates et exhaustives” sur l’ouverture de ce QG, a indiqué le ministère russe ce mardi. La diplomatie russe a dénoncé une démarche qui “s’inscrit dans la continuité de la révision rampante des résultats de la Deuxième Guerre mondiale et de la militarisation du pays”. Elle a dressé un parallèle avec la “remilitarisation de la Rhénanie par l’Allemagne en 1936”, un épisode clé de la marche de l’Allemagne nazie vers la Deuxième Guerre mondiale, accusant les Occidentaux de ne pas avoir tiré les leçons de l’histoire.

La “menace hybride” russe

L’Allemagne a régulièrement mis en garde contre la menace accrue que fait peser la Russie sur ses voisins occidentaux. Un responsable de ses services secrets a affirmé mi-octobre que Moscou serait probablement capable de lancer une attaque contre l’Otan d’ici 2030. “En Allemagne et en Europe, nous constatons que l’agression russe se manifeste de diverses manières, telles que des menaces cybernétiques et hybrides qui continuent de brouiller les frontières entre paix et guerre”, a déclaré Boris Pistorius.

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a également réitéré ses accusations de “menace hybride” dirigée par la Russie contre l’Allemagne et les pays voisins. “Nous en avons de nombreux exemples, à maintes reprises”, a-t-elle dit lundi lors d’une réunion à Berlin avec ses homologues des pays nordiques. Annalena Baerbock a insisté sur l’importance de protéger les principaux pipelines et câbles sous-marins en mer du Nord et en mer Baltique où naviguent des bateaux “qui ne devraient pas s’y trouver”.





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