Pourquoi Elon Musk soutient-il à ce point Donald Trump ? Depuis la tentative d’assassinat contre le candidat républicain à la présidence américaine, en juillet, l’entrepreneur se donne corps et âme. Donateur assidu, appui médiatique et idéologique à travers son réseau social X, Musk a également promis un million de dollars chaque jour à un nouvel inscrit sur les listes électorales – un appel aux trumpistes encore en sommeil.
La réponse peut sembler simple : il s’agit à l’évidence du candidat dont il est le plus proche. A la fois sur les sujets de liberté d’expression, de droit à l’avortement ou bien de géopolitique. Mais cette question en masque une autre : pourquoi Musk s’intéresse-t-il tant à la course à la Maison-Blanche ? Dans une enquête publiée en début de semaine, le New York Times y apporte une réponse, en démêlant les très nombreuses relations d’intérêts entre l’homme d’affaires et l’Etat fédéral américain.
Il y a sur un premier flanc les contrats en or massif, tels ceux qui lient la pépite du spatial Space X à la Nasa ou à la Défense, pour plus de 15 milliards de dollars, chiffre le journal. Son entreprise automobile Tesla, elle, est moins bien lotie, avec “seulement” 352 000 dollars. Mais elle bénéficie, malgré tout, de précieuses connexions avec les agences du Commerce, de l’Agriculture, du Transport, de la Sécurité intérieure, ou même, de l’Energie. Rien que l’année dernière, pas moins de 17 entités fédérales ont signé avec des entreprises d’Elon Musk. La centaine de contrats rapportant environ 3 milliards de dollars. “Compte tenu de l’immense empreinte commerciale de M. Musk, il sera un acteur majeur, quel que soit le vainqueur de l’élection”, souligne le New York Times.
Qui fait la courte échelle à l’autre ?
De l’autre côté, une vingtaine d’enquêtes voire de poursuites judiciaires ont été lancées contre ses diverses entités, parmi lesquelles on trouve sa division Starlink (fournisseur d’accès à Internet par satellite) ou encore la startup de neurotechnologie Neuralink. Autant d’injustes remparts, à ses yeux. Starlink s’est d’ailleurs vu refuser une subvention de près de 900 000 dollars de la part de la Commission fédérale des communications (FCC). Une situation qui agace profondément l’homme d’affaires. Qui cultive avec gourmandise l’idée de prendre les rennes d’une “commission de l’efficacité gouvernementale” que Trump pourrait lui confier s’il remporte les élections américaines.
Difficile pour Musk de faire plus clair sur ses intentions : influencer le soutien public. Un sujet qu’il maîtrise à la perfection pour en être un grand bénéficiaire, même s’il aime suggérer le contraire. De Trump et de Musk, qui est vraiment le tremplin de l’autre ? L’entrepreneur-star ne pouvait se présenter lui-même, rappelons-le. Né à Pretoria, en Afrique du Sud, il est tout simplement inéligible à la fonction.
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