Benyamin Netanyahou avait promis, le 1er octobre dernier, de faire “payer le prix” à l’Iran de son attaque sur Israël. La réplique de l’Etat hébreu a eu lieu tôt ce samedi 26 octobre : Israël a annoncé avoir mené des frappes “précises et ciblées” contre le régime de Téhéran.
Les avions militaires “ont frappé des sites de fabrication de missiles (…) que l’Iran tire sur l’Etat d’Israël depuis un an. Ces missiles étaient une menace directe et immédiate pour les citoyens d’Israël”, a indiqué l’armée dans un communiqué. Les frappes ont aussi visé “des batteries de missiles sol-air et d’autres systèmes aériens qui avaient pour but de restreindre la liberté d’Israël d’opérer en Iran”, a-t-elle expliqué, en précisant que ces raids avaient pris fin. “Notre message est clair : tous ceux qui menacent l’Etat d’Israël et tentent de plonger la région dans une escalade plus large paiera un prix élevé”, a affirmé le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l’armée.
Les premières détonations ont retenti vers 2 h 15, heure locale, principalement à l’ouest de Téhéran, selon l’agence de presse officielle Irna. Israël “a attaqué des centres militaires dans les provinces de Téhéran et celles du Khouzestan (sud-ouest) et d’Ilam (ouest)”, limitrophes de l’Irak, “dans le cadre d’une opération génératrice de tensions”, ont indiqué dans un communiqué les forces de défenses aériennes iraniennes. Elles ont précisé que l’attaque avait causé “à certains endroits des dégâts limités”.
“Manœuvres d’autodéfense”
La télévision d’Etat iranienne avait fait état dans la nuit de “six fortes détonations” autour de la capitale iranienne, “liées à l’activation du système de défense aérienne”. Des détonations continues accompagnées de traînées lumineuses ont été entendues et vues depuis le centre de la capitale iranienne par des journalistes de l’AFP. Téhéran a annoncé la suspension jusqu’à nouvel ordre de tous les vols dans son espace aérien. “Aucun incendie ou explosion” n’a été signalé à la principale raffinerie de Téhéran, a précisé l’agence de presse locale Tasnim.
A Washington, la Maison-Blanche a qualifié ces frappes de “manœuvres d’autodéfense”, et a sommé Téhéran de “cesser ses attaques contre Israël afin que ce cycle de combats puisse se terminer sans nouvelle escalade.” Les tirs de missiles iraniens du 1er octobre, quelque 200 missiles lancés contre Israël, ont été présentés par Téhéran comme des représailles à des frappes israéliennes au Liban, qui ont coûté fin septembre la vie à un général iranien et au chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Ce dernier, qui avait dirigé pendant plus de 30 ans le mouvement libanais, entretenait des liens étroits avec l’Iran.
Les responsables iraniens ont aussi justifié cette opération comme une réponse à l’assassinat sur leur territoire, imputé à Israël, de Ismaïl Haniyeh, alors chef du Hamas. L’Iran a joué ces dernières semaines à la fois sur la tension et la détente, face aux menaces de représailles israéliennes à ses tirs de missiles. “Nous vous frapperons à nouveau douloureusement” en cas d’attaque, a ainsi mis en garde le général Hossein Salami, le chef des Gardiens de la révolution, la puissante armée idéologique chargée de défendre le régime de la République islamique.
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