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Budget : la France livrée à une bande d’idéologues et de calculateurs, par Jean-François Copé


Il est certaines circonstances dans lesquelles les politiciens peuvent devenir fous. Telle “La Parabole des aveugles”, ce tableau de Brueghel, le spectacle auquel nous assistons impuissants à l’Assemblée nationale en constitue une triste illustration. Nous avions prédit que la décision de dissolution de l’Assemblée prise par Emmanuel Macron le 9 juin aurait des conséquences catastrophiques sur le fonctionnement régulier de nos institutions et la stabilité politique de notre pays. Les garde-fous prévus il y a soixante-six ans par les constituants ont ainsi sauté les uns après les autres dès les premières heures de l’examen de la loi de finances pour 2025.

D’abord cette dissolution a offert sur un plateau le pouvoir de destruction totale aux deux partis extrémistes. 319 députés RN et NFP déchaînés offrent sans états d’âme un festival de démagogie ahurissant avec des hausses d’impôts exclusivement réservées à leurs boucs émissaires favoris, les riches et les patrons. Et bien sûr, aucune proposition sérieuse de baisse de dépense publique n’est proposée dans leurs amendements.

Empêcher le voisin de gagner des points dans les sondages

Ensuite la fragile coalition gouvernementale née de ce qu’il restait des partis de gouvernement, au lieu de faire bloc face à la gravité de la situation, se fourvoie dans des divisions politiciennes inimaginables. Obsédés par la présidentielle de 2027, les chefs de file des différentes écuries n’ont qu’une idée en tête, empêcher le voisin de gagner des points dans les sondages. Ils se déchirent sur les postes de commandement à l’Assemblée nationale au point d’offrir une vice-présidence de l’Assemblée et la stratégique présidence de la commission des Affaires économiques au NFP plutôt que de se partager sereinement les responsabilités.

Pire encore, les voici incapables de courage sur les sujets difficiles concernant les pensions de retraite ou la réduction ponctuelle des crédits surabondants de l’apprentissage. Sans oublier – honte absolue – le comportement du MoDem, centriste en temps normal, qui vote les hausses d’impôts proposées par l’extrême gauche, voire rédige lui-même leurs pires amendements. Enfin, comme si cela ne suffisait pas, le gouvernement voit certains de ses ministres menacer de démissionner au motif que leurs crédits seraient rabotés !

Quand va s’arrêter ce cauchemar ?

La vraie question, les Français la posent depuis le début de ce triste mois d’octobre : quand va s’arrêter ce cauchemar ? Pendant combien de temps ces gens censés incarner la représentation nationale vont-ils continuer de jouer les pyromanes ? Notre pays était heureux jusqu’au 9 juin et le voici en train de sombrer parce que livré à une bande d’idéologues d’un côté et de calculateurs, de l’autre. Depuis six semaines, l’économie française retient son souffle. Les décisions d’investissement, d’embauche, de consommation dans les entreprises, les collectivités locales et bien sûr les ménages sont stoppées net. Tout le monde est sidéré devant ce spectacle de honte. Comme si on avait oublié que le soutien au gouvernement de Michel Barnier ne relevait ni de l’engagement ni de l’affect, mais de la survie politique du pays.

Alors ? Alors il va falloir faire preuve d’autorité et siffler la fin de la folie. Un rendez-vous de pédagogie va s’imposer sérieusement. D’abord pour rappeler qu’à court terme, la baisse du déficit est scrutée par des marchés financiers qui sont en train d’inscrire la dette française au tableau des risques majeurs. Et à long terme, parce que des réformes structurelles sont indispensables – les Français le savent très bien même si ça les énerve. Augmenter la durée du travail hebdomadaire, réformer l’assurance chômage, allonger encore l’âge de départ à la retraite à l’image de la moyenne européenne qui est à 67 ans, diminuer le nombre de fonctionnaires, baisser ces dépenses de fonctionnement dont l’efficacité n’est plus démontrée et qui nous conduisent inéluctablement vers le dépôt de bilan. La vérité, c’est qu’il n’y a là ni drame ni tragédie à mettre ces mesures en œuvre. Ce sont des décisions de bon sens qu’appliquent tous les chefs de famille ou d’entreprise raisonnables. Raisonnable ? Mais oui bien sûr, l’inverse de la folie.




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