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Donald Trump : son programme pour les Etats-Unis en cinq mesures phares


Que retiendra-t-on de la troisième campagne présidentielle consécutive de Donald Trump ? La balle ayant frôlé sa tempe lors de la tentative d’assassinat à son encontre lors d’un meeting en Pennsylvanie, le 13 juillet dernier ? Sa condamnation pénale historique dans le procès Stormy Daniels ? Ou bien sa rhétorique toujours plus violente contre tous ses adversaires, que ce soit Kamala Harris et le camp démocrate, ses anciens alliés devenus ennemis, ou encore les immigrés accusés de tous les maux du pays ?

Pourtant, si le candidat républicain reste autant apprécié d’une large partie de l’électorat américain, c’est parce que son programme protectionniste, défendant “l’Amérique d’abord”, convainc également. Tour d’horizon des cinq mesures parmi les plus importantes de Donald Trump pour espérer briguer un deuxième mandat à la tête des Etats-Unis.

Contre l’immigration, “le plus grand programme de déportation de l’histoire américaine”

Une “invasion” migratoire, avec des “hordes” qui “empoisonnent le sang de l’Amérique”. Comme en 2016 et en 2020, Donald Trump a fait de la lutte contre l’immigration la clé de voûte de toute sa campagne. Et ce, que ce soit par un vocabulaire toujours plus déshumanisant et xénophobe qu’avec des mesures plus fermes que jamais.

Le candidat républicain veut tout d’abord réintroduire des mesures qu’il avait mises en place lors de son premier mandat, comme le “Muslim ban”, qui interdit l’entrée sur le territoire américain à des citoyens venant de certains pays à majorité musulmane, ou le programme “Remain in Mexico”, qui oblige les demandeurs d’asile mexicains à rester dans leur pays jusqu’à leur audience aux Etats-Unis.

Mais il assure également qu’il lancera “le plus grand programme de déportation de l’histoire américaine” contre les immigrés illégaux, promettant l’expulsion de plusieurs millions d’entre eux. “Je sauverai chaque ville d’Amérique qui a été envahie et conquise. Ces villes ont été conquises, et nous mettrons ces vicieux et sanguinaires criminels en prison ou nous les botterons hors de notre pays aussi vite que possible”, a-t-il encore répété lors d’un meeting la semaine passée en Arizona. Le ton est donné.

Droits de douane et protectionnisme économique

“America first” : sur le volet économique, Donald Trump entend toujours mettre en place une politique protectionniste. Il entend notamment introduire des droits de douane d’au moins 10 % sur toutes les importations. Un niveau qui monterait à 60 % pour les produits en provenance de la Chine, l’ennemi commercial ultime. “Après 75 ans, les autres pays vont enfin nous rembourser tout ce que nous avons pu faire pour le monde”, avait notamment assuré le candidat républicain lors de son débat contre Kamala Harris.

Une manière de faire baisser l’inflation – ce qui est contesté par de nombreux économistes -, et d’inciter les entreprises à produire de nouveau aux Etats-Unis. Mais aussi de financer de larges baisses d’impôts pour les entreprises comme pour les particuliers, comme il l’avait fait lors de son premier mandat.

Le “canular” du changement climatique

Face à l’inflation qui frappe de plein fouet les foyers américains, Donald Trump a également une autre promesse : celle de diviser par moitié les coûts énergétiques. Pour cela, il compte investir massivement dans le secteur énergétique sur le sol américain, en particulier les énergies fossiles comme le gaz et le pétrole. “On va forer comme des malades”, s’est-il d’ailleurs vanté face à ses sympathisants.

Et ce, qu’importent les conséquences sur le changement climatique, que l’ex-président qualifie de toute façon de “canular” ou de “grande arnaque verte”. Donald Trump souhaite de nouveau retirer les Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat, et mettre un terme au volet environnemental de l”Inflation Reduction Act” de la présidence Biden, qui visait à investir massivement pour la décarbonation de l’économie américaine.

Un système éducatif qui promeut les “valeurs américaines”

Enfin, impossible de parler de la candidature de Donald Trump sans évoquer son conservatisme sur les questions sociétales, notamment sur l’éducation. Le candidat républicain entend refaire des écoles des “environnements d’apprentissage sûrs, exempt d’ingérences politiques”, et qui promeuvent un “amour du pays avec une éducation civique authentique”, accusant la gauche de “propagande” à l’école.

Pour cela, Donald Trump souhaite tout d’abord supprimer le ministère fédéral de l’Education, laissant la compétence aux Etats sur ce sujet. Mais ce projet entre en discorde avec son projet de menacer de coupes budgétaires les établissements qui enseigneraient des sujets comme le caractère systémique du racisme et des discriminations ou un soi-disant “endoctrinement du genre”. “Nous allons assécher le marais de l’éducation, et mettre fin à l’utilisation abusive de l’argent du contribuable pour endoctriner la jeunesse américaine avec toutes sortes de choses que vous ne voulez pas qu’elle entende”, a-t-il ainsi affirmé dans un rassemblement en septembre dernier dans le Wisconsin.

Pour la guerre en Ukraine, les inquiétudes (légitimes) de Kiev

Si l’élection présidentielle américaine peut avoir des répercussions dans le monde entier, une capitale suivra les résultats avec plus de craintes que partout ailleurs : Kiev. Alors que Donald Trump n’a jamais caché son opposition à l’aide économique et militaire américaine pour l’Ukraine, la rencontre plus que tendue entre le candidat républicain et Volodymyr Zelensky le 27 septembre dernier avait laissé présager de leur possible future relation diplomatique.

Si Donald Trump assure qu’il mettra fin “en vingt-quatre heures” à la guerre en Ukraine lorsqu’il reprendra de nouveau possession du bureau Ovale, son programme évoque seulement sa volonté de “restaurer la paix en Europe”. De quoi faire craindre un accord de paix aux termes plus que satisfaisants pour Vladimir Poutine.




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