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Retraites : avec la dernière réforme, l’âge moyen de départ devrait être décalé de six mois


Le sujet des retraites va revenir dans l’actualité ce jeudi 31 octobre, à l’occasion de la niche parlementaire du Rassemblement national. Un débat sans fin, et un horizon qui ne cesse de s’éloigner pour les actifs. Fin 2022, 17 millions de personnes étaient retraitées de droit direct des régimes français. Soit 175 000 personnes de plus par rapport à fin 2021. Mais sous l’effet des réformes, l’âge moyen de départ ne cesse de reculer.

Selon la dernière édition du panorama des retraites publié ce mercredi 30 octobre par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), cet âge était de 62 ans et 8 mois fin 2022. Une progression de deux ans et deux mois depuis 2010. Et d’après la Drees, l’âge moyen de départ ne devrait pas aller en diminuant. Au contraire, celui-ci devrait continuer d’augmenter, contraignant bientôt les travailleurs à partir en moyenne six mois plus tard.

L’impact des réformes de 2010 et 2023

En cause : les réformes des retraites de 2010 et 2023. D’après la direction statistique des ministères sociaux, les relèvements des âges légaux de 60 à 62 ans issus de la réforme de 2010 expliqueraient cette hausse de deux ans et deux mois de l’âge moyen de départ. Mais contrairement aux idées reçues, celle de 2023 ne devrait pas avoir autant d’effet, et devrait engendrer un report de six mois. En effet, contrairement à la réforme de 2010 qui avait fixé l’âge de départ sans décote (sans réduction de la pension en cas de trimestres manquant) à 67 ans, au lieu de 65, celle de 2023 a gardé inchangé l’âge de départ sans décote. Une caractéristique qui, selon la Drees, devrait limiter le recul de l’âge moyen de départ.

D’après cette même étude, d’autres évolutions ont également contribué à la hausse de l’âge de départ à la retraite entre 2010 et 2022. Entre autres, près d’un quart de cette augmentation s’expliquerait “par la diminution des départs à la retraite avant 60 ans, pour l’essentiel des régimes spéciaux et de la fonction publique”. La modification des règles du cumul emploi-retraite en 2014 aurait également joué un rôle dans cette hausse. Selon la Drees, cela “a incité certaines personnes à un prolongement de leur carrière dans le cadre de la surcote plutôt que via ce dispositif”.

Des différences hommes-femmes

Toutefois, ces évolutions générales masquent des disparités persistantes entre les sexes. En 2022, les femmes liquidaient leurs droits à la retraite en moyenne à 63 ans, soit huit mois après les hommes qui le faisaient à 62 ans et 4 mois. Un écart qui tend à se réduire au fil des générations. “Les femmes et les hommes nés dans la première moitié des années 1930 sont partis à la retraite avec 1 an et 9 mois d’écart, celles et ceux nés dans les années 1940 avec 1 an et 3 mois de décalage, et celles et ceux nés en 1955 avec 10 mois”, expose l’étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques.

Même constat concernant le montant moyen de la pension mensuelle de droit direct. Fin 2022, celle-ci s’établissait à 1 626 euros brut, soit 1 512 euros net pour les retraités résidant en France. Celle des femmes était en revanche inférieure de 38 % à celle des hommes. Un écart réduit à 26 % si l’on inclut les pensions de réversion (la pension d’une personne décédée perçue par le conjoint survivant) et qui ne cesse de diminuer au fil des ans. En 2004, l’écart du montant entre les pensions des retraités hommes et femmes était de 50 %. Une hétérogénéité de revenus expliquée par les différences de rémunération et de profils de carrière.

Mais quel que soit le sexe du retraité, à l’instar des années précédentes, son niveau de vie était “légèrement supérieur à celui de l’ensemble de la population en 2021” (derniers chiffres disponibles). Avec un niveau de vie médian à 1970 euros par mois pour un retraité vivant en France métropolitaine dans un logement ordinaire, celui-ci était 2,1 % plus important que celui du reste de la population.




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