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“Un marché prometteur” : ces actifs non cotés proposés dans l’assurance-vie


Financer l’économie réelle : tel est le mantra qui a poussé les pouvoirs publics à introduire du non coté dans l’enveloppe préférée des Français. Depuis le 24 octobre, en vertu de l’application de la loi industrie verte, les contrats d’assurance-vie et les plans d’épargne retraite (PER) doivent proposer aux épargnants en gestion pilotée une part minimum d’actifs non cotés, que ce soit du capital investissement (private equity) ou de la dette privée. Les PER d’entreprise disposent d’un délai, jusqu’au 30 juin 2026, pour se conformer à cette nouvelle obligation. La mesure ne concerne que les nouvelles souscriptions mais les assureurs peuvent l’intégrer dans les anciens PER pour enrichir leur offre. Détenteur d’un contrat individuel, ne soyez toutefois pas surpris si votre intermédiaire ne vous le propose pas immédiatement : du fait d’une publication tardive des décrets mais aussi d’une réticence de certains assureurs, tous les contrats sont loin d’être prêts.

Autre explication : la rareté des produits éligibles. En effet, les assureurs privilégient les fonds ouverts (dit evergreen), à appel de fonds unique, qui peuvent être souscrits en permanence et permettent aussi de sortir son épargne à échéance régulière. Ils ont pu faire leur marché parmi les quelques fonds existants, déjà référencés en assurance-vie, à l’instar de NextStage Croissance (NextStage AM), d’Apeo (Seven2), Eiffel Infrastructures Vertes (Eiffel IG) ou encore Eurazeo Private Value Europe 3 (Eurazeo). Créé en 2018 avec une stratégie consistant à investir à 60 % dans de la dette privée et à 40 % dans du private equity, ce dernier a généré plus de 38 % de performance sur les cinq dernières années. Ce qui lui a valu un certain succès puisqu’il affiche plus de 2 milliards d’euros d’encours. Autre produit “historique”, le fonds d’Eiffel IG mise, lui, à 100 % sur de la dette d’infrastructures. “La dette privée se prête bien au format unité de compte de l’assurance-vie car il s’agit d’un support de rendement, estime Laura Carrere, directrice générale adjointe d’Eiffel IG. De plus, nous investissons dans de la dette de court terme – entre deux et quatre ans – ce qui apporte une liquidité intrinsèque au fonds assez forte.”

Limiter les allers-retours intempestifs

Un point séduisant pour les assureurs qui doivent permettre à leurs souscripteurs de réaliser des retraits de leur contrat quand ils le souhaitent. Pour limiter les allers-retours intempestifs, ces derniers ont d’ailleurs obtenu la possibilité de mettre en place une pénalité de sortie pouvant aller jusqu’à 5 % du montant retiré avant une durée minimale (souvent huit ans), voire 20 % en cas de crise. La dette privée séduit aussi par son niveau de risque inférieur au private equity. La MACSF proposait déjà un tel produit à ses clients depuis 2021. Elle a renouvelé l’expérience avec une nouvelle unité de compte pilotée par Andera Partners. “Le fonds finance des chefs d’entreprises désireux de reprendre le contrôle de leur société”, précise Roger Caniard, directeur financier de la mutuelle.

D’autres acteurs, solidement implantés dans l’écosystème, se sont mis sur les rangs pour l’occasion, comme Sienna IM ou Edmond de Rothschild Private Equity. Les lancements de fonds sont nombreux, mais la grande inconnue réside dans le fait de savoir si les épargnants suivront. “C’est un marché prometteur mais il reste beaucoup d’incertitudes”, reconnaît Laura Carrere. En particulier, certains assureurs peuvent choisir de référencer un fonds, afin de respecter leurs obligations, sans en faire la promotion pour autant. “A long terme, le succès dépendra de notre capacité à fournir de la performance”, estime la professionnelle. En la matière, les performances passées ne sont guère probantes. Selon le site spécialisé Good Value for Money, les 40 fonds communs de placement à risques (FCPR) référencés en assurance-vie, qui sont investis en titres d’entreprises non cotées en Bourse à hauteur de 50 % minimum, ont délivré une performance moyenne annuelle de 3,67 % sur ces sept dernières années. Un chiffre modeste qui doit toutefois être analysé avec prudence tant l’échantillon recouvre des stratégies distinctes. En outre, il est probable – et souhaitable – que la concurrence actuelle tire les gestionnaires de fonds vers le haut.




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