Les habitants de la région de Valence (sud-est de l’Espagne), dévastée en début de semaine par des inondations meurtrières, sont appelés ce dimanche 3 novembre à rentrer chez eux en raison d’un danger de nouvelles précipitations intenses dans la soirée. L’Agence nationale de Météorologie (Aemet) a lancé une nouvelle “alerte rouge” pour le littoral sud de Valence entre 18 et 23 heures, avec de possibles précipitations de 90 litres/m2, soit 9 cm, en une heure, évoquant la possibilité de tempêtes “de grande intensité”.
Alors que les premières gouttes de pluie tombaient sur le sud de la ville et que le ciel se faisait de plus en plus menaçant, la police avisait par mégaphone les habitants de cette nouvelle alerte et du risque de fortes pluies et leur demandait de rentrer chez eux, a constaté une journaliste de l’AFP. La même scène se déroulait dans d’autres zones de la ville, comme le quartier de la Torre de Valence.
Plus tôt dans la journée, le roi et la reine d’Espagne, ainsi que le Premier ministre Pedro Sánchez, ont dû écourter leur visite dans les zones affectées par les dramatiques inondations qui ont fait au moins 217 morts – selon un dernier bilan. Arrivé à la mi-journée à Paiporta, commune de la banlieue de Valence parmi les plus touchées par la tragédie du début de semaine, le cortège royal a été accueilli par des habitants furieux qui s’en sont pris à Pedro Sánchez et au président de droite de la région, Carlos Mazón.
“Assassins !” et jet de boue
“Assassins ! Assassins !”, a hurlé la foule à leur encontre, alors qu’ils accompagnaient les souverains. Des habitants ont jeté de la boue et divers objets sur le cortège, selon les journalistes de l’AFP présents sur place. Au milieu d’une tension extrême, les souverains ont même reçu de la boue – qui ne leur était pas destinée – sur le visage et sur leurs vêtements, une situation inédite dans l’histoire de la monarchie espagnole. Ils devaient ensuite se poursuivre à Chiva, autre ville des environs de Valence durement frappée par la tragédie, mais la visite a été suspendue un peu plus tard.
Pedro Sánchez, et surtout Carlos Mazón, sont sous le feu des critiques depuis les inondations survenues dans la nuit de mardi à mercredi dans la région. “Mazón démission !”, réclamaient des habitants, qui ont aussi entonné des chants demandant “où est Pedro Sánchez ?” et l’ont couvert de toutes sortes d’insultes. Le gouvernement régional de Valence est accusé d’avoir envoyé très tardivement mardi un message d’alerte téléphonique aux habitants, alors que les services météorologiques avaient placé la région en “alerte rouge” dès le matin. Les habitants reprochent également au gouvernement central la lenteur des opérations de secours.
Selon un dernier bilan, 217 personnes ont péri dans les inondations, dont 213 dans la seule région de Valence, trois en Castille-la-Manche, où le corps sans vie d’une sexagénaire de Letur portée disparue mardi a été découvert dimanche matin, et une en Andalousie.
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