Donald Trump et Kamala Harris ne relâchent pas leurs efforts de campagne, à moins de 24 heures de l’élection présidentielle américaine du 5 novembre. L’objectif : faire la différence dans une poignée d’États particulièrement disputés où, comme en 2020, l’élection présidentielle pourrait se jouer à quelques dizaines de milliers de voix près. Pour l’heure, aucun candidat ne se distingue en effet de manière significative parmi les sondages au niveau national, les résultats variants d’une agence à l’autre. Selon le site FiveThirtyEight, qui compile plusieurs études, Kamala Harris concentrerait 47,9 % d’intentions de vote, contre 47 % pour Donald Trump.
Tous les regards sont donc tournés vers les “swing states” (États “clés” ou “pivots” en français), qui ne penchent pas traditionnellement pour un parti ou pour l’autre. Les analystes s’écharpent pour tenter d’y voir le signe d’une victoire d’un candidat plutôt que d’un autre, pesant ainsi sur le scrutin à l’échelle fédérale.
Au coude à coude dans les États pivots
Les vainqueurs de l’élection de 2016 et 2020 y avaient triomphé : l’État le plus convoité est celui de la Pennsylvanie, avec ses 19 grands électeurs. Les deux candidats y sont au coude-à-coude : 47,9 % pour Donald Trump, contre 47,7 % pour Kamala Harris. Dans cet État traditionnellement industriel, bien qu’en déclin, cette dernière espère que le soutien affiché des syndicats lui sera favorable à la fin, tout comme dans le Michigan, où l’actuelle vice-présidente est en tête d’un petit point (47,9 % contre 47,1 %). Les démocrates espèrent également séduire des républicains modérés du Wisconsin, repoussés par la rhétorique outrancière de Donald Trump. Ce dernier y est positionné derrière Harris, à 47,4 % dans les sondages contre 48,2 % pour son adversaire, selon FiveThirtyEight.
D’importantes zones d’ombre persistent néanmoins sur la carte électorale. En Géorgie, si Trump est en avance d’1,5 point, les choses peuvent encore changer. Aucune tendance claire ne se dessine : dans la foulée de grands mouvements antiracistes, cet État conservateur à l’importante population afro-américaine avait préféré les démocrates en 2020. Kamala Harris espère s’y appuyer sur le vote des Africains-Américains, tout comme en Caroline du Nord. Mais l’électorat religieux, assez conséquent en Géorgie, loue Donald Trump pour son opposition à l’avortement.
L’Arizona (où Trump mène de 2,6 points) et le Nevada (où seul un demi-point de pourcentage sépare les candidats) sont deux autres États pivots dans lesquels il est difficile de dire qui l’emportera, certains thèmes politiques phares (comme l’immigration) ou bien l’évolution de la sociologie électorale des dernières années rendant les prédictions incertaines.
Les démocrates à la conquête de la terre républicaine de l’Iowa
Plus surprenant cette fois-ci, un sondage publié ce week-end dans le quotidien local Des Moines Register donnait la candidate démocrate en tête dans l’Iowa, un État n’appartenant pas aux swing states, et traditionnellement acquis aux Républicains, si bien “qu’aucun des deux candidats ne s’en était préoccupé dans la dernière ligne droite”, comme l’explique le Washington Post. Cinq mois plus tôt, le même sondage y donnait Donald Trump en tête de 18 points face à l’actuel président Joe Biden, avant qu’il n’abandonne la course à la Maison-Blanche.
Cette avance de 3 points en faveur de Kamala Harris (47 % contre 44 % des intentions de vote pour Donald Trump), s’expliquerait par la popularité croissante de la démocrate auprès des femmes, notamment celles plus âgées et n’étant pas alignées sur un parti ou sur un autre. “Les femmes indépendantes ont choisi Harris contre Trump à 57 % contre 29 %, ce qui représente une augmentation par rapport au mois de septembre, où elles ne lui donnaient que cinq points d’avance”, indique l’étude. Lors des deux dernières élections présidentielles, Donald Trump avait remporté l’Iowa à une large majorité. À noter cependant que le sondage présente une marge d’erreur de 3 à 4 points.
Comme en 2020, Donald Trump semble en tout cas préparer le terrain à une contestation des résultats, alors que le scrutin s’annonce des plus serrés : “Ils essaient à toute force de voler” l’élection, a-t-il affirmé en déplacement ce week-end. En France, les premiers pronostics devraient être connus dans la nuit de mardi à mercredi en raison du décalage horaire. Mais là où le scrutin est serré, l’épuration pourrait prendre des jours, voire des semaines.
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