Le compte à rebours est enclenché. Les chaînes d’informations en continu tournent en boucle sur le duel Kamala Harris-Donald Trump. Dans les rédactions, les journalistes du monde entier s’affairent, tandis que d’autres se préparent à faire nuit blanche pour ne rien manquer de cette élection, annoncée de toutes parts comme étant aussi “historique” qu’incertaine.
Les enjeux nationaux et internationaux de l’élection sont immenses. Au moins autant que l’écart entre les candidats est résiduel. Un contraste qui renforce le suspens qui entoure l’issue de cette campagne, empreinte d’acrimonie et émaillée de rebondissements. À quelques heures de la clôture des urnes, L’Express passe en revue ce qu’il faudra surveiller de près.
Les pièges derrière les premiers résultats
Prudence… Les premiers résultats, qui devraient arriver en France à l’heure des croissants mercredi 6 novembre, ne révéleront pas nécessairement qui de Kamala Harris ou de Donald Trump occupera le bureau Ovale pour les quatre prochaines années. Comme en 2000 et en 2020, le monde pourrait bien devoir attendre plusieurs jours voire plusieurs semaines pour connaître le nom du successeur de Joe Biden. La faute en grande partie au très faible écart qui sépare les deux candidats, dans les fameux swing states, notamment. Une proximité dans les sondages qui s’ajoute à d’autres facteurs qui pourraient retarder l’obtention des résultats définitifs.
Outre-Atlantique, les électeurs disposent de divers moyens de voter. Le vote par voie postale en fait partie. Problème : certains Etats à l’instar de la Californie, de New York, mais également de l’Etat clé du Nevada comptent les votes reçus jusqu’à quatre à sept jours après l’élection. Et même si la plupart des Etats clés exigent que les bulletins de vote envoyés par la poste soient reçus avant le jour de l’élection, la Pennsylvanie et le Wisconsin accusent traditionnellement de nombreux retards dans le dépouillement. Or, dans une élection qui pourrait bien se jouer à quelques centaines de voix près, le candidat a priori en tête au lendemain du scrutin pourrait ne pas être le vainqueur quelques jours plus tard.
Les réactions des deux principaux candidats
En 2020, Donald Trump conteste sa défaite, sous prétexte qu’il se serait “fait voler l’élection présidentielle”. Il en veut pour preuve la courte victoire de Joe Biden dans certains swing states. En Géorgie par exemple, le chantre du MAGA (pour Make America Great Again, slogan de campagne utilisé par Ronald Reagan lors de la campagne présidentielle de 1980 et repris par Donald Trump) avait perdu avec quelque 12 000 voix d’écart avec son rival du parti à l’âne. Quatre ans plus tard, l’histoire pourrait se répéter.
Tout au long de ses deux ans de campagne, le magnat de l’immobilier a martelé qu’il ne se laisserait pas “voler une seconde fois la victoire”. De quoi faire craindre une ou plusieurs répliques du 6 janvier 2021. Ses réactions à mesure que les résultats tombent seront donc scrutées de près. Mais pas seulement les siennes. Dans les colonnes de L’Express, le chroniqueur au Washington Post Philip Bump assurait il y a quelques jours que les deux candidats étaient susceptibles de contester l’élection en cas de défaite. Moins disruptive que son principal adversaire, Kamala Harris pourrait ainsi tenter de faire annuler une ou plusieurs élections dans les Etats clés où Donald Trump l’aurait emporté de peu.
Le basculement des chambres du Congrès
Quel que soit le prochain locataire de la Maison-Blanche, celui-ci devra composer avec l’organe législatif. Aujourd’hui vairon – la Chambre des représentants aux mains des Républicains, et le Sénat dans celles des démocrates – le Congrès pourrait bien changer de couleur. Parallèlement à l’élection suprême, les électeurs votent également pour renouveler un tiers du Sénat et la totalité de la chambre basse ce mardi 5 novembre.
Disposant d’une courte majorité – 51 sièges sur 100 – les démocrates pourraient perdre leur mainmise sur le Sénat. Et pour cause, des territoires démocrates comme la Virginie-Occidentale, le Montana, l’Ohio, la Pennsylvanie et le Michigan seraient en proie à une vague rouge, le Grand Old Party “étant à l’offensive cette année grâce à une carte plus favorable”, décryptent nos confrères de CNN.
En face, la Chambre des représentants, sous le contrôle des républicains depuis l’élection de mi-mandat en 2022, n’est pas imperméable non plus au changement de majorité. Sur les 435 sièges en jeu, une dizaine de sièges pourrait basculer d’un parti à l’autre.
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