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Sûreté nucléaire : Pierre-Marie Abadie officiellement nommé à la tête de la future autorité


Son nom avait été proposé en mai par l’Elysée, puis validé fin octobre – non sans quelques réserves – par les parlementaires : selon un décret paru ce mercredi au Journal officiel, Pierre-Marie Abadie a été officiellement nommé par Emmanuel Macron à la présidence de l’autorité de sûreté nucléaire (ASN), puis la future Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR), autorité unique qui remplacera l’ASN à partir du 1er janvier 2025.

L’actuel directeur général de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) prendra ses fonctions à compter du 13 novembre. Il remplacera ainsi Bernard Doroszczuk, dont le mandat, non renouvelable, s’achève la veille. Il devra alors s’atteler aux dernières étapes du processus de création au 1er janvier de l’ASNR, issue de la fusion contestée entre l’ASN, gendarme des centrales nucléaires, et l’IRSN, l’institut expert du secteur, tous deux nés au début des années 2000 des leçons de l’accident de Tchernobyl.

Calendrier “tendu”

La création en janvier 2025 de l’ASNR, décidée à l’Elysée, a été approuvée au Parlement début avril au terme d’une bataille parlementaire et d’une vive opposition tant des syndicats que d’associations, inquiets de voir reculer l’information du public et la séparation entre expertise et décision. La loi, qui vise à “fluidifier” les décisions pour relancer le nucléaire, a été promulguée le 22 mai. Entendu le 24 septembre, le président en exercice de l’ASN Bernard Doroszczuk a toutefois indiqué que le calendrier de l’entrée en vigueur de la nouvelle organisaton était “tendu”.

A la tête de l’Andra depuis octobre 2014, Pierre-Marie Abadie y a notamment eu pour mission de porter Cigeo, projet d’enfouissement profond des déchets les plus radioactifs du parc nucléaire français. Ce projet, contesté, fait l’objet de tests et recherche dans un laboratoire souterrain à Bure dans la Meuse. Initié par le gouvernement en 2006, il est actuellement à l’instruction à l’ASN. Mais Pierre-Marie Abadie a promis qu’une fois nommé, il se déporterait du dossier et ne s’occuperait plus de Cigéo “sur l’ensemble du mandat de six ans”. Il a aussi précisé qu’il ne participerait “à aucune des discussions et des décisions relatives aux installations et aux décisions qui concernent directement l’Andra”.




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