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Donald Trump élu : comment l’Europe se prépare à revivre le cauchemar de 2016

C’est un cauchemar qui recommence. Seule différence par rapport à 2016, les Européens ne sont, cette fois, pas vraiment surpris par la victoire de Donald Trump. Les institutions européennes et les capitales l’ont même anticipée depuis des mois. “Pas d’état de choc, pas de réveil avec la gueule de bois”, assure-t-on à Bruxelles. “Ce n’est pas notre premier rodéo”, résume un diplomate de haut rang. L’ampleur et la rapidité du triomphe du candidat républicain ne laissent d’ailleurs pas le choix. Il va falloir faire avec. “Dès 10 heures ce matin, tout le monde était concentré sur l’après. Avec cinq millions de voix d’avance, il a un mandat clair, on ne va pas épiloguer”, raconte un participant à la réunion des ambassadeurs des 27 pays de l’Union européenne qui s’est tenue ce mercredi 6 novembre.

Les principaux dirigeants de l’Union ont donc très rapidement aligné les messages de félicitations sur le réseau social X. “Prêt à travailler ensemble avec vos convictions et les miennes”, écrit Emmanuel Macron, l’un des premiers à dégainer. “Depuis longtemps, l’Allemagne et les Etats-Unis travaillent ensemble. Nous allons continuer pour le bien-être de nos citoyens”, assure le chancelier allemand Olaf Scholz. “Nous sommes liés par un véritable partenariat entre nos peuples, renchérit la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Œuvrons pour un agenda transatlantique fort !” Des formules qui sonnent comme des vœux pieux, tant le lien privilégié entre les Etats-Unis et l’Europe semble désormais fragile. “C’est une expression de responsabilité de leur part”, décrypte un diplomate. Pas question en effet de donner d’ores et déjà au futur locataire de la Maison-Blanche des prétextes pour s’en prendre à l’Europe.

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“Les vents de l’Histoire soufflent comme jamais”

Car les 27 n’ont guère d’illusions sur les mois difficiles qui s’annoncent. Depuis six mois, un petit groupe de hauts fonctionnaires de la Commission et du service diplomatique européen planche sur les possibles répercussions d’un second mandat de Donald Trump. “À chaque nouveau président américain, la relation change. Cette fois, le changement sera plus radical, mais nous nous sommes plutôt bien préparés”, veut croire une source européenne haut placée.

Ukraine, Proche-Orient, commerce… les bouleversements pourraient venir dès les premières semaines du mandat du futur président. Donald Trump s’est vanté de pouvoir faire la paix en 24 heures en Ukraine. Compte-t-il couper l’aide financière à Kiev dès son arrivée au pouvoir ou jouer les médiateurs pour négocier avec Moscou ? Les Européens ignorent ses intentions précises. Ils savent qu’ils vont devoir faire plus, mais ils ne se sont pas encore mis en ordre de bataille pour faire face si Washington fait défaut. “L’Europe doit en urgence prendre plus de responsabilité pour sa sécurité. Les vents de l’Histoire soufflent plus fort que jamais”, met en garde Radek Sikorski, le ministre des Affaires étrangères polonais, en première ligne face à la Russie.

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Sur le plan commercial, la situation pourrait rapidement se dégrader, selon l’évaluation des experts. “Le scénario de taxes douanières à hauteur de 10 ou 20 % nous semble très crédible”, indique un interlocuteur au cœur des décisions. Mais à quel vitesse la future administration va-t-elle les imposer ? Quels secteurs seront frappés en Europe ? Les produits chinois vont-ils inonder le marché, faute de débouchés sur le sol américain ? Difficile d’avoir une vision précise, il faudra sans doute attendre après janvier et l’inauguration du nouveau président.

Rester disciplinés

Tous ces sujets seront en tout cas sur la table des 27 jeudi et vendredi à Budapest, où ils se rassemblent pour un sommet informel. Après une première journée consacrée à la Communauté politique européenne avec les dirigeants de tout le continent, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE dineront ensemble pour évoquer l’avenir de la relation transatlantique. Bruxelles aimerait une manifestation d’unité. Pas simple, alors que l’hôte de la réunion sera Viktor Orban, l’un des rares à s’enthousiasmer publiquement du retour de Donald Trump. “Une victoire dont le monde a vraiment besoin !”, s’est ainsi réjoui, dès l’aube ce mercredi, le Premier ministre hongrois. “Serons-nous capables de rester disciplinés et de parler d’une seule voix dans les mois qui viennent ?”, s’interroge avec anxiété une source haut placée.

Beaucoup de questions et d’incertitudes persistent sur la capacité de l’UE à réagir face à la nouvelle donne à Washington, alors que la France et l’Allemagne sont toutes deux dans des situations de faiblesse politique inédite qui entravent leur rôle de “moteur européen”. “C’est désormais aux dirigeants européens de faire des choix volontaristes. Ils sont face à l’histoire”, dramatise un diplomate. Les plus optimistes veulent croire que le retour de Donald Trump pourra produire l’effet d’un électrochoc. On peine à y croire.





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