Evidemment, il est encore trop tôt pour constater la répercussion des prix qui viennent de tomber cette semaine. Il nous faut attendre au moins le palmarès de la semaine prochaine (actant des ventes du 4 au 9 novembre) pour en savoir un peu plus. Pour autant, il ne devrait pas y avoir de révolution puisque trois des grands prix sont venus couronner des auteurs qui avaient déjà le vent en poupe. Ainsi du prix Goncourt, Kamel Daoud, dont le roman Kouris (Gallimard) demeure dans le Top 20 des fictions depuis sa parution mi-août. De même, le prix Renaudot a-t-il consacré l’un des plus grands succès de cette rentrée, Jacaranda (Grasset) de Gaël Faye.
Et le Femina ? Eh bien, il vient de couronner Le Rêve du jaguar (Rivages), de Miguel Bonnefoy, déjà récipiendaire du Grand prix de l’Académie française décerné le 24 octobre, prix qui lui a déjà permis d’opérer une superbe remontée dans le classement. A ce propos, il est probable que les libraires, qui ne sont pas fans des doublés (un titre à bandeau en moins à placer en majesté), auraient préféré voir primé le roman Le Mal joli (Albin Michel) d’Emma Becker, battu par quatre voix contre cinq à l’auteur franco vénézuélien. Reste le prix Médicis qui a été remis ce mercredi 6 novembre au roman de Julia Deck, Ann d’Angleterre, publié au Seuil. Il devrait, évidemment, bénéficier d’un joli regain de ventes.
Un petit coup d’œil aux étrangers qu’on aimerait tellement voir intégrer notre liste des meilleures ventes (les temps sont durs ces mois-ci pour la littérature étrangère). Primus inter pares, le prix Nobel, décerné le 10 octobre à la romancière sud-coréenne Han Kang, produit ses premiers effets : Impossibles adieux, superbe roman publié en 2023 par Grasset, intègre le palmarès. Qu’en sera-t-il du prix Femina étranger, d’Alia Tabrucco Zeran, l’auteure chilienne de Propre traduit par Anne Plantagenet et publié par Robert Laffont ? Et du prix Médicis étranger décroché par le Guatémaltèque Eduardo Halfon pour Tarentule, traduit de l’espagnol par David Fauquemberg et édité par Quai Voltaire ? Allez, camarades lecteurs, un petit effort.
Il ne faudrait pas non plus oublier les deux autres prix remis en cette semaine riche en rebondissements divers et variés : le prix de Flore, remis à Benjamin Stock, pour Marc (Rue Fromentin), et le prix Jean Giono à Olivier Norek, auteur des Guerriers de l’hiver (Michel Lafon), l’un des grands succès de cette rentrée littéraire.
Et du côté des essais ?
Moins de frénésie du côté des essais qui voit surgir, comme chaque semaine, un certain nombre d’entrants. Ainsi de la médium et journaliste Patricia Darré, connue pour ses expériences paranormales, qui publie chez Michel Lafon La Révélation des Templiers. Une vérité oubliée contre le chaos du monde, 3e dans notre palmarès des essais ; ainsi aussi d’un autre médium, Jean Testanière, auteur de Messager de l’invisible. Ouverture vers l’autre monde, chez Robert Laffont ; ou encore du pape François (pas vraiment médium, lui, quoique), présent dans notre palmarès avec son Encyclique Il nous a aimés, coédité par le Cerf/Bayard/Mame; et de Mounir Laggoune, avec Investir pour être libre. 9 étapes pour atteindre l’indépendance financière (First).
Mounir Laggoune est le PDG de Finary une société présentée ainsi, “Solution de suivi de patrimoine, depuis peu acteur de l’investissement crypto”. Bref, on est bien loin des préoccupations spirituelles de Sa Sainteté. Des délicieux croisements de notre palmarès…
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