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Pour son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump s’entoure de ses fidèles


Pour constituer son cabinet et son équipe gouvernementale, le président américain récemment réélu Donald Trump semble privilégier avant tout la loyauté. Plusieurs postes ont déjà été attribués à des républicains qui ont soutenu sa campagne et ses actions depuis 2016, comme celui de secrétaire générale de la Maison-Blanche, conseiller à la sécurité nationale ou directeur de l’Agence de protection de l’environnement. L’objectif du milliardaire, selon plusieurs médias américains, est de pouvoir mettre en œuvre son programme sans les mêmes contraintes qu’au cours de son premier mandat, lors duquel ses conseillers l’avaient parfois contredit voire forcé à faire marche arrière.

Marco Rubio secrétaire d’Etat ?

Selon les informations du New York Times et du Wall Street Journal, Donald Trump envisage de nommer au poste de secrétaire d’Etat l’influent sénateur de Floride Marco Rubio, qui avait un temps été pressenti pour devenir le candidat républicain à la vice-présidence, avant que Donald Trump ne lui préfère J.D. Vance. Si cette nomination se confirme, elle marquerait un spectaculaire retournement de veste de la part de Marco Rubio, qui en 2016, alors qu’il affrontait Donald Trump aux primaires républicaines, avait qualifié le milliardaire d'”arnaqueur” et de “personne la plus vulgaire qui ait jamais aspiré à la présidence”.

Donald Trump a d’ores et déjà annoncé aaoir choisi Susie Wiles comme secrétaire générale de la Maison-Blanche. Selon le WSJ, “la discipline qu’elle a apportée à la campagne lui a valu le crédit de Trump, selon des proches du futur président.”

Les fidèles récompensés

Donald Trump a par ailleurs choisi Elise Stefanik, une représentante de l’Etat de New York âgée de 40 ans, pour le poste d’ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies. “Elise est une combattante de l’Amérique d’abord, incroyablement forte, tenace et intelligente”, a-t-il justifié. Elue au Congrès en 2014 à seulement 30 ans, Elise Stefanik a défendu le président lors de sa première procédure en destitution en 2019, puis a refusé de certifier la présidentielle remportée en 2020 par Joe Biden. Dans la vie politique américaine, le poste d’ambassadeur des Etats-Unis auprès des Nations unies sert souvent de tremplin vers des fonctions plus élevées, comme en témoignent les parcours de Susan Rice, conseillère à la Sécurité nationale sous Barack Obama, ou encore George Bush père, qui devint président.

Toujours sur le plan diplomatique, le futur président américain a annoncé son intention de nommer l’ancien gouverneur de l’Arkansas Mike Huckabee au poste d’ambassadeur des Etats-Unis en Israël. “Il adore Israël et le peuple d’Israël, et réciproquement, le peuple d’Israël l’adore. Mike travaillera sans relâche au retour de la paix au Moyen-Orient!”, a affirmé Donald Trump dans un communiqué. Selon le Daily Mail et le Jerusalem Post, le républicain avait déjà proposé ce poste à Mike Huckabee durant son premier mandat en 2016, sans que cette piste n’aboutisse finalement.

Donald Trump a également annoncé confier le dossier brûlant du contrôle de l’immigration aux frontières à Tom Homan, un tenant de la ligne dure, qui sera chargé de mettre en application la promesse du candidat de réaliser la plus grande opération d’expulsion de migrants illégaux de l’histoire des Etats-Unis. Un autre “faucon”, le représentant de Floride et ancien combattant des forces spéciales Michael Waltz, a été nommé ce mardi au poste crucial de conseiller à la Sécurité nationale. Présenté par Donald Trump comme un “solide champion de (sa) vision de l’Amérique d’abord” ainsi qu’un “expert des menaces que représentent la Chine, la Russie, l’Iran et le terrorisme mondial”, il partage notamment les vues du nouveau président sur le soutien américain à l’Ukraine.

Le nouveau président a aussi désigné Lee Zeldin, un autre de ses proches, pour diriger l’Agence de protection de l’environnement (EPA), et devrait enfin nommer chef de cabinet adjoint Stephen Miller, un de ses proches conseillers depuis l’époque de sa première campagne réussie pour la Maison-Blanche, aussi partisan d’une ligne dure en matière d’immigration.

Selon le WSJ, Donald Trump n’a pas encore indiqué qui il choisirait comme secrétaires à la défense et au Trésor, mais les noms de Scott Bessent et de l’investisseur milliardaire John Paulson, qui ont tous deux soutenu publiquement sa campagne, circulent.

Les Républicains dissidents écartés

Si les fidèles sont récompensés pour leur loyauté, Donald Trump a rejeté, tout en les remerciant pour “leur service” sur son réseau Truth social, Mike Pompeo, qui a été chef de la Central Intelligence Agency et secrétaire d’État au cours du premier mandat, mais qui a été un fervent partisan de l’aide américaine à l’Ukraine, et Nikki Haley, son ancienne ambassadrice à l’ONU mais aussi sa rivale à la présidence.

Cité par le WSJ, John Bolton, conseiller à la sécurité nationale pendant le premier mandat et aujourd’hui très critique, affirme que “ce que Trump recherchera chez les hauts fonctionnaires nommés lors d’un second mandat, c’est la loyauté. Il veut des ‘béni-oui-oui'”.

D’où un “ménage” parmi les républicains afin d’éviter toute opposition à sa politique. “Le président Trump a déclaré publiquement qu’il avait tiré les leçons de son premier mandat”, a déclaré à l’agence de presse Reuters Mike Davis, un avocat conservateur proche du président réélu. “Chers chercheurs d’emploi chez Trump […] Avant de me demander de l’aide, je vais vous demander de me fournir des preuves concrètes de votre loyauté envers Trump”, a-t-il aussi écrit sur X. “Si vous ne pouvez pas en fournir beaucoup, arrêtez de me demander”.

Selon Reuters, l’équipe de campagne du président élu effectue ainsi désormais un “examen minutieux” du passé des personnes pouvant être nommées, passant au crible déclarations critiques envers Donald Trump et dons aux démocrates, ou même à des républicains dissidents.

S’il est normal que les présidents attribuent les postes clés à des alliés fidèles, ils ouvrent en général certains postes à d’autres ailes de leur propre parti. La candidate démocrate Kamala Harris s’était par exemple déclarée ouverte à la nomination d’un républicain à son cabinet.

Contourner le Sénat

Pour mener rapidement à bien ses nominations, Donald Trump a manifesté sa volonté de contourner les laborieux processus de confirmation, par les sénateurs, des personnes qu’il nomme et ce malgré le fait que les républicains ont repris le contrôle de la chambre haute du Congrès. Il compte pour cela utiliser une clause qui permet au président de faire des nominations temporaires lorsque le Sénat n’est pas en session.

“Tout sénateur républicain intéressé par le poste convoité du chef de la majorité au Sénat des Etats-Unis doit être d’accord avec (cette clause), sans laquelle nous ne serons pas en mesure d’avoir des personnes confirmées à temps”, a écrit Donald Trump, qui sera reçu mercredi à la Maison-Blanche par Joe Biden.





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