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Guerre en Ukraine : quand Poutine fait des économies sur le dos des soldats blessés


Réforme fiscale, augmentation des impôts sur les hauts revenus : la Russie tente par tous les moyens de combler le trou budgétaire, creusé par le financement de la guerre en Ukraine. Depuis 2022, le gouvernement russe est confronté à l’explosion des coûts et à de colossales pertes humaines. Selon le président Vladimir Poutine, en 2024, le budget militaire national a explosé de près de 70 % par rapport à 2023, représentant 8,7 % du PIB avec les investissements de sécurité. Une première dans l’histoire moderne de la Russie.

Si jusqu’alors les soldats russes blessés au combat recevaient chacun une indemnité unique de 3 millions de roubles (environ 28 300 euros), une décision du gouvernement a introduit de nouvelles restrictions. Depuis ce mercredi 13 novembre, un décret du Kremlin, signé par le président russe, réduit les indemnités versées aux soldats blessés.

Entre 28 000 et 950 euros

Désormais, les soldats ne recevront une indemnisation complète, c’est-à-dire environ 28 300 euros, que s’ils souffrent d’une mutilation relevant de la “section I”. Par définition, cette catégorie regroupe les blessures qui mettent en danger ou causent des dommages irréversibles aux organes, comme des lésions cérébrales, de la colonne vertébrale ou de la moelle épinière. Les fractures des côtes ou des membres font également partie de la “section I”.

Les blessures d’une moindre importance appartiennent, quant à elles, à la “section II”, qui donne droit au versement d’une indemnisation estimée entre un million de roubles (environ 9 500 euros) et 100 000 roubles (environs 950 euros) selon la gravité. Ainsi, les soldats victimes de blessures temporaires telles que des fractures mineures, des commotions cérébrales, des blessures par balle n’affectant pas les organes ou des brûlures aux yeux, peuvent en bénéficier. Les militaires déclarés “inaptes au service” auront également droit à 2,96 millions de roubles supplémentaires (environ 28 000 euros). En revanche, une aide n’a pas été réduite : celle versée aux familles des soldats morts au combat. Depuis 2022, une législation permet aux proches des militaires tués durant la guerre, d’obtenir une indemnisation de 7,4 millions de roubles, soit 70 000 euros.

6 % du budget total du pays

Si de telles restrictions ont été mises en place, c’est que les caisses russes se vident au fur et à mesure que les troupes progressent en Ukraine. Les chercheurs américains Thomas Lattanzio et Harry Stevens ont estimé dans un article publié sur le site War on the Rocks, que le coût de la guerre s’élevait à 2 300 milliards de roubles (près de 22 milliards d’euros) en mai 2024, soit environ 6 % du budget total du pays.

Selon le communiqué sur le projet de loi budgétaire pour 2025 du ministère russe des Finances, les dépenses fédérales devraient pourtant augmenter l’année prochaine, et passer à 41 500 milliards de roubles (soit 400 milliards d’euros). Une hausse de près de 12 % sur un an. “Les principales priorités du budget […] sont l’accomplissement de toutes les obligations sociales envers les citoyens, la garantie de la Défense et de la sécurité du pays, et la garantie de la souveraineté technologique”, a écrit le ministère. Entre autres, “des fonds importants” seront alloués “pour équiper les forces armées avec les armes et le matériel militaire nécessaires, le versement des indemnités et le soutien aux entreprises du complexe militaro-industriel”. Pour rendre ces promesses réalisables, le gouvernement a prévu d’augmenter les impôts sur les hauts revenus et les entreprises au 1er janvier prochain. De quoi continuer à financer l’offensive en Ukraine et les dépenses connexes.




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