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Guerre en Ukraine : l’utilisation des missiles français sur le sol russe reste une “option”


Le réseau énergétique ukrainien, déjà très fragile, a fait face dimanche à l’une des plus importantes attaques russes de ces derniers mois, des frappes faisant neuf morts et une vingtaine de blessés à travers le pays, selon les autorités. Washington a ensuite donné l’autorisation à l’Ukraine de frapper le territoire russe avec des missiles à longue portée fournis par les États-Unis, a dit dimanche à l’AFP un responsable américain, une nouvelle accueillie avec prudence par le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Ce lundi 18 novembre débute par ailleurs le sommet du G20, où les discussions sur l’Ukraine risquent d’être tendues.

Les infos à retenir

⇒ Les États-Unis ont autorisé l’Ukraine à utiliser des missiles à longue portée en Russie

⇒ Joe Biden jette “de l’huile sur le feu”, a réagi le Kremlin

⇒ Début d’un G20 sous tension notamment sur l’Ukraine

L’utilisation des missiles français sur le sol russe reste une “option”

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a réaffirmé lundi que l’utilisation de missiles français par les forces ukrainiennes sur le sol russe restait “une option”. “Vous avez entendu le président (Emmanuel) Macron à Meseberg (Allemagne) le 25 mai, où nous avons ouvertement dit que c’était une option que nous prenions en considération, s’il fallait autoriser des frappes sur des cibles depuis lesquelles les Russes attaquent le territoire ukrainien”, a-t-il affirmé, en anglais, à son arrivée à Bruxelles pour une réunion des ministres des Affaires étrangères. “Donc, rien de nouveau sous le soleil”, a-t-il ajouté.

Ce lundi, l’ex-Premier ministre britannique Boris Johnson a appelé Paris et Londres à autoriser dès aujourd’hui l’Ukraine à utiliser les missiles à longue portée qu’ils lui ont cédés pour viser le territoire russe, comme les Etats-Unis l’ont fait dimanche. “Nos gouvernements français, britannique doivent dire aujourd’hui qu’on donne la permission pour utiliser les (missiles à longue portée français) Scalp (…) et les (missiles britanniques équivalents) Storm Shadow (…) contre les bases russes en territoire russe”, a lancé l’ancien Premier ministre, qui s’exprimait en français sur la radio France Inter.

Le Kremlin accuse Joe Biden de jeter “de l’huile sur le feu”

L’autorisation donnée à Kiev par Joe Biden pour utiliser des missiles américains à longue portée sur le territoire russe est de nature à “jeter de l’huile sur le feu” dans le conflit en Ukraine, a déclaré ce lundi 18 novembre le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. Si elle devait être officiellement confirmée par Washington, cette autorisation conduirait à “une situation fondamentalement nouvelle en termes d’implication des Etats-Unis dans ce conflit”, a encore mis en garde le porte-parole. La décision a été annoncée par les médias américains et confirmée à l’AFP par un responsable américain, après un nouveau week-end de frappes russes massives et meurtrières sur l’Ukraine.

Selon Dmitri Peskov, citant Vladimir Poutine, des frappes en territoire russe ne seraient “pas réalisées par l’Ukraine, mais par les pays qui en donnent l’autorisation”. “Les coordonnées des cibles ne sont pas fournies par les militaires ukrainiens, mais par des spécialistes de ces pays occidentaux. Cela change radicalement la nature de leur implication”, a-t-il déclaré. “Il est évident que l’administration sortante à Washington a l’intention de prendre des mesures pour continuer à jeter de l’huile sur le feu et à provoquer une nouvelle montée des tensions”, a-t-il ajouté.

“C’est une démarche sans précédent”, avait estimé un peu plus tôt de son côté Vladimir Jabarov, membre de la commission des affaires internationales de la chambre haute. “C’est un pas très important vers le début de la Troisième Guerre mondiale, et les Américains le feront sous l’impulsion d’un vieillard sur le départ, qui ne sera plus responsable de rien dans deux mois”, a-t-il relevé, prévenant que “la réponse de la Russie” serait “immédiate”.

Pour autant, ce feu vert de Washington “ne changera rien” à la conduite par Moscou de ses combats avec l’Ukraine, a prévenu ce lundi un autre député russe, Andreï Kartapolov, président de la commission défense de la chambre basse du parlement russe. “Cela ne changera en rien le cours de l’opération, absolument en rien. Nous continuerons à remplir nos missions comme nous l’avons toujours fait”, a-t-il déclaré à l’agence publique russe Ria Novosti. “Ce facteur sera bien sûr pris en compte, mais les objectifs fixés par” Vladimir Poutine en Ukraine “seront atteints”, a-t-il poursuivi. Andreï Kartapolov a expliqué que pour contrer ces missiles, il faudrait “empêcher les avions de décoller”. “Nous nous concentrons activement sur cette tâche, en ciblant de manière intensive l’infrastructure des aérodromes. C’est une priorité, car si un avion ne décolle pas, le missile ne sera pas lancé”, a-t-il souligné.

En septembre, Vladimir Poutine avait prévenu qu’un tel feu vert occidental “ne signifierait rien de moins qu’une implication directe des pays de l’Otan dans la guerre en Ukraine”.

La Chine appelle à la paix en Ukraine

La Chine a de nouveau appelé ce lundi à la paix en Ukraine, qui a été autorisée par Washington à frapper le territoire russe avec des missiles à longue portée fournis par les Etats-Unis. “Un cessez-le-feu rapide et une solution politique sont dans l’intérêt de toutes les parties”, a déclaré lors d’une conférence de presse régulière Lin Jian, interrogé sur cette décision américaine. “Le plus urgent est d’encourager un apaisement de la situation aussi vite que possible”, a-t-il affirmé.

La Chine se présente comme un pays neutre concernant la guerre en Ukraine et assure ne pas vendre d’équipements létaux aux belligérants, contrairement aux Etats-Unis et à d’autres nations occidentales qui soutiennent Kiev. Pékin reste néanmoins un allié économique et politique majeur de Moscou et n’a jamais condamné l’offensive russe. “La Chine a toujours encouragé et soutenu tous les efforts allant vers une résolution pacifique de la crise”, a poursuivi Lin Jian lundi, ajoutant que Pékin avait la volonté de “continuer à jouer un rôle constructif […] à sa façon” dans cette optique.

La Russie dit avoir abattu 59 drones ukrainiens

Le ministère russe de la Défense a annoncé ce lundi matin avoir abattu 59 drones ukrainiens, notamment au-dessus des régions frontalières de l’Ukraine et dans la région de Moscou. “Pendant la nuit, des tentatives du régime de Kiev d’effectuer des attaques terroristes avec des drones aériens contre des sites sur le territoire russe ont été empêchées”, a indiqué le ministère dans un communiqué.

La Russie annonce quasi quotidiennement avoir détruit des drones ukrainiens lancés contre son territoire, mais en nombre en général inférieur. Kiev dit mener ces frappes, qui visent souvent des sites énergétiques, en réponse aux bombardements russes sur son territoire.

Huit morts dont deux enfants dans une frappe russe au nord-est de l’Ukraine

Une frappe de missile russe a fait huit morts, dont deux enfants, et au moins dix blessés dimanche soir à Soumy, une ville du nord-est de l’Ukraine, a annoncé le bureau du procureur régional, le pays ayant déjà été visé par une attaque aérienne d’ampleur la nuit précédente. Dix immeubles et des véhicules ont été endommagés, selon le bureau du procureur. Des photos, publiées par cette même source, montrent un immeuble aux vitres soufflées et des voitures aux fenêtres brisées.

Soumy est la ville principale d’une région du même nom, frontalière de plusieurs régions russes dont celle de Koursk, où l’Ukraine a pris le contrôle de dizaines de localités lors d’une offensive d’ampleur en août.

Risque de tensions sur l’Ukraine au G20

L’Ukraine a été ce week-end la cible d’attaques massives et meurtrières, notamment contre ses infrastructures énergétiques. Après cette offensive, “je crois qu’il est clair que les intentions du président Poutine sont d’intensifier” les combats, a estimé dimanche Emmanuel Macron à Buenos Aires. “Quelles que soient ses déclarations, il ne veut pas la paix et n’est pas prêt à la négocier”, a poursuivi le président français, qui n’a pas exclu de recontacter son homologue russe, mais seulement quand le “contexte” s’y prêtera.

Les dirigeants du G20 se retrouvent lundi à Rio de Janeiro pour un sommet sous forte pression. “Les discussions sur l’Ukraine et le Proche-Orient […] sont les plus difficiles. Nous verrons jusqu’où nous arrivons à aller dans le communiqué, ça va être un défi”, a reconnu avant le G20 une source gouvernementale allemande. Sur l’Ukraine, qui vient de subir l’une des plus importantes attaques russes de ces derniers mois, “on s’opposera fermement à toute dégradation de langage”, a prévenu la présidence française. Le président russe Vladimir Poutine, qui avait déjà manqué les derniers sommets, sera le grand absent à Rio.

Les Etats-Unis autorisent l’Ukraine à utiliser des missiles à longue portée en Russie

L’autorisation donnée par Washington à Kiev de frapper le territoire russe avec des missiles à longue portée est “un langage que (le président russe Vladimir) Poutine comprend”, a affirmé dimanche soir le chef de la diplomatie polonaise. “À l’entrée en guerre des troupes nord-coréennes et à l’attaque massive de missiles russes (dimanche matin, ndlr), le président (américain Joe) Biden a répondu avec un langage que Vladimir Poutine comprend”, a estimé Radoslaw Sikorski sur X. Selon le ministre polonais, “la victime d’une agression a le droit de se défendre”. Membre de l’Union européenne et de l’Otan et voisine directe de l’Ukraine, la Pologne reste depuis l’agression russe, il y a près de mille jours, un ferme soutien de Kiev.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a quant à lui accueilli avec prudence cette annonce. Rappelant dans son adresse du soir l’importance de la “capacité longue portée” de son armée, il a noté dimanche qu'”aujourd’hui, de nombreux médias rapportent que nous avons reçu l’autorisation de prendre des mesures appropriées”. “Mais les frappes ne se conduisent pas à l’aide de mots. Les choses comme cela ne sont pas annoncées”, a repris Volodymyr Zelensky. “Les missiles parleront d’eux-mêmes”.

Ces missiles d’une portée maximale de plusieurs centaines de kilomètres permettraient à l’Ukraine d’atteindre des sites logistiques de l’armée russe et des aérodromes d’où décollent ses bombardiers. Les missiles ATACMS fournis par les Etats-Unis devraient initialement être utilisés dans la région frontalière russe de Koursk, où ont été déployés des soldats nord-coréens en appui des troupes russes, selon le New York Times, qui cite des responsables américains s’exprimant sous couvert de l’anonymat. La décision par Washington d’autoriser l’Ukraine à utiliser ces missiles est venue en réaction à ce déploiement de militaires nord-coréens, selon ces responsables.





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