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Budget 2025 de la France : le satisfecit de la Commission européenne


D’après la Commission européenne la trajectoire française concernant son budget 2025 est “crédible”. Avec un effort budgétaire de 60 milliards d’euros, réparties entre 40 milliards de coupes budgétaires et 20 milliards de recettes nouvelles, les économies proposées par le gouvernement Barnier promettent de revenir à un déficit public de 5 % du PIB pour 2025. De quoi ravir la Commission européenne.

Si en France, la formule de réductions des dépenses et d’impôts nouveaux proposée par Michel Barnier, passe mal, elle semble en revanche bien convenir à la Commission européenne. L’institution a publié ce mardi 26 novembre son évaluation des plans budgétaires des pays de la zone euro pour 2025 et celle des plans à moyen terme des pays de l’UE, y compris la trajectoire de retour sous les 3 % de déficit pour les pays ayant franchi cette limite (c’est le cas de la France avec un déficit public en net dérapage attendu cette année à 6,2 % du produit intérieur brut). Sur les 21 plans, la Commission a estimé que 20 d’entre eux, dont la France, “répondaient aux exigences du nouveau cadre et établissaient une trajectoire budgétaire crédible pour garantir que le niveau d’endettement des Etats membres concernés soit orienté vers une baisse durable ou maintenu à des niveaux prudents”.

Validation du retour à un déficit à 2,8 % en 2029

Bruxelles a globalement donné un satisfecit au gouvernement français. L’exécutif européen a validé le scénario proposé par Paris d’une réduction du déficit à 5 % du PIB en 2025, avant un retour “dans les clous” en 2029 à 2,8 %. Il estime que le plan pluriannuel de la France “répond aux exigences et définit une trajectoire crédible” pour réduire ou maintenir l’endettement “à des niveaux prudents”. Le projet pour la seule année 2025 est également jugé “conforme”.

Le nouveau ministre des finances Antoine Armand, s’est dit “satisfait” de cette “évaluation positive”, réitérant sa “détermination” à redresser les finances publiques. Le commissaire européen sortant à l’Economie, Paolo Gentiloni, a salué l’engagement “fort et courageux de la France”, lors d’une conférence de presse au Parlement européen à Strasbourg. Il s’est dit “impressionné” par le fait que le gouvernement ait bâti un tel budget “dans un contexte difficile”. Il n’est toutefois pas certain que le gouvernement de Michel Barnier passe le cap du vote de ce budget, et le budget lui-même avec. “La situation de fragilité politique de la France inquiète évidemment la Commission”, a souligné Andreas Eisl, expert de l’Institut Jacques-Delors, auprès de l’Agence France Presse.

La France en déficit excessif la plupart du temps

Depuis l’été, la deuxième économie européenne fait partie d’un groupe de huit pays en procédure de déficit excessif, avec la Belgique, la Hongrie, l’Italie, Malte, la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie. Ces pays doivent prendre des mesures correctrices pour respecter à l’avenir les règles budgétaires de l’Union européenne, sous peine d’amende. Depuis la création de l’euro, la France a été la plupart du temps en déficit excessif, même si elle en était sortie depuis 2017.

Jusqu’à présent, la Commission n’a jamais osé recourir aux sanctions financières, jugées politiquement explosives. Mais cela pourrait changer. Si elle ne produit pas les efforts demandés par ses partenaires, la France pourrait selon les textes se voir imposer à partir de l’été prochain des amendes totalisant chaque année 0,1 % de son PIB, soit environ 2,8 milliards d’euros. Le pacte de stabilité avait été suspendu entre 2020 et 2023 afin d’éviter un effondrement de l’économie européenne après la pandémie de Covid-19 puis la guerre en Ukraine. Il a été réactivé en début d’année tout en subissant une cure de rajeunissement afin de le rendre plus souple et pragmatique.




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