Peu à peu, les cryptomonnaies s’imposent dans l’univers de la finance comme des produits à part entière. Les lancements, aux Etats-Unis, d’un ETF bitcoin et d’un ETF Ethereum par des géants de la place, tels que BlackRock et Fidelity, ont propulsé ces actifs numériques sur le devant de la scène. L’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis et la nomination d’Elon Musk, fervent défenseur de la cryptosphère, à la tête d’un ministère, ont fait s’envoler bon nombre de cryptomonnaies et notamment le bitcoin, qui caracole à des niveaux historiques proches des 100 000 euros.
L’Europe n’est pas en reste. En mettant en place, fin décembre 2024, la réglementation Mica (Markets in Crypto-Assets) sur les actifs numériques, elle leur offre une respectabilité. Résultat, les cryptomonnaies vont peu à peu intégrer les portefeuilles des investisseurs institutionnels et des particuliers en quête de diversification. Etant donné les progressions enregistrées récemment, bon nombre de portefeuilles existants enregistrent déjà des plus-values. Quel est leur régime de taxation ? Dès lors que le montant cédé sur l’année dépasse 305 euros, elles sont imposées à la flat tax de 30 %. Les gains de chaque année civile sont à déclarer sur un formulaire spécifique. Bref, le mécanisme est le même que pour les profits enregistrés en Bourse, avec toutefois quelques subtilités.
La plus-value latente, critère essentiel
Tout d’abord, pour les cryptos, vous n’avez rien à déclarer au Trésor public tant que vous ne les échangez pas contre des euros ou toute autre devise. Cela signifie que si vous vendez vos éthers pour acheter des bitcoins, vous ne serez pas taxé, même si cette opération est profitable. Il en est de même si vous vendez votre cryptomonnaie contre des stablecoins. Il s’agit de monnaies numériques ayant la particularité d’avoir une valeur fixe dans le temps, équivalente à la monnaie fiduciaire sur laquelle elles sont adossées : 1 dollar si le stablecoin est adossé au dollar, comme l’USDC et de l’USDT, ou 1 euro s’il est aligné sur l’euro, à l’image de l’EURC et de l’EURCV.
Enfin, la plus-value enregistrée lors de la revente d’une partie de votre portefeuille contre une monnaie officielle est à calculer non pas sur ce que vous avez vendu mais sur ce que vous auriez pu vendre. Ce qui compte, c’est la plus-value latente globale de votre portefeuille. Le fisc calcule d’abord le taux de plus-value du portefeuille global. Il applique ensuite ce taux au montant issu de la vente des cryptos contre de l’euro pour déterminer la plus-value taxable soumise au taux de 30 %. Ce qui suppose de connaître précisément le prix d’achat de ses différentes cryptos en portefeuille. Un exercice qui peut se révéler fastidieux.
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