Parmi les tendances de l’industrie observées par les experts de la Fondation de la Haute Horlogerie, on note un engouement croissant pour les montres épurées. “Alliant simplicité et élégance, ces modèles sans complications, connus en Italie sous le nom de solo tempo, se concentrent sur l’essentiel : l’indication des heures, des minutes et des secondes. Ce minimalisme horloger séduit par son raffinement, incarnant une approche sobre et intemporelle de l’art horloger.”
Toutes les générations semblent attirées par ces garde-temps aux indications temporaires simples, y compris les millenials, ces générations nées entre 1980 et le milieu des années 1990. Cette tendance correspond au retour à un classicisme horloger, où la lisibilité prime sur l’accumulation de fonctions visibles au cadran. Dans le cas où une complication est ajoutée, son affichage reste sobre, comme la grande date qu’arbore A. Lange & Söhne sur son iconique Lange 1, qui célèbre son trentième anniversaire, ou Mido sur sa référence Multifort TV Big Date, désormais déclinée en or rose et cadran chocolat.
De son côté, la collaboration entre Bucherer 1888 et les maîtres de la haute horlogerie de H. Moser & Cie. a donné naissance au modèle Pioneer Centre Seconds Bucherer Exclusive, au cadran fumé de couleur ambre, avec une texture givrée. Un design qui allie la fonctionnalité et le style, dont l’inspiration a été puisée dans une série de photographies anciennes exposées dans l’ancienne résidence de la famille Moser. Des clichés aux tons sépia, témoins de voyages et de découvertes d’une époque révolue.
Equilibre esthétique
C’est aussi une invitation à l’évasion que propose Louis Vuitton dans sa collection revisitée Escale. Ces nouveaux garde-temps trois aiguilles, volontairement épurés, sont destinés à être emportés partout, contrairement aux pièces métiers d’art de la ligne Escale Cabinet of Wonders ou aux précédentes références à complications de la collection. Cette sobriété n’est pas incompatible avec la préciosité : sur l’un des modèles Escale, une symphonie monochrome s’exprime du boîtier en titane au cadran en météorite. La texture et les nuances complexes du mystérieux minéral viennent contrebalancer l’apparent dénuement de la montre.
Sur ses références King Seiko Pop, Seiko s’est inspiré du style Ivy League, vestiaire universitaire né sur la côte Est des Etats-Unis dans les années 1950. Il s’est ensuite développé au Japon lors de la décennie suivante, à l’aube de la naissance de la ligne mécanique King Seiko chez Seiko. Trois créations reprennent des codes du prêt-à-porter masculin. Elles se réfèrent à la couleur verte des cravates réglementaires de l’Ivy League, au bordeaux prisé pour les tenues de rugby et au bleu de saxe des chemises en tissu oxford.
Avec son cadran soleillé dans une nuance proche d’un bleu-gris dégradé, Jaeger-LeCoultre propose une nouvelle interprétation de sa Master Ultra Thin Date sur acier. Une tonalité qui sied parfaitement à l’esthétique intemporelle de cette référence, adaptée à l’élégance horlogère du XXIe siècle. Sa seule coquetterie est la date positionnée à 6 heures. Un emplacement qui a aussi la faveur d’IWC : la petite seconde s’affiche sous les aiguilles des heures et des minutes sur la Portugieser Automatic 40, qui a opté pour cet équilibre esthétique dont l’élégance a fait ses preuves.
Lorsque Patek Philippe a dévoilé en octobre dernier sa toute nouvelle collection Cubitus, les trois modèles exclusifs ont avant tout interpellé les observateurs par l’audace géométrique du boîtier de forme carrée aux angles arrondis. Un design au style affirmé et accentué par une alternance de finitions satinées et polies. La manufacture tenait ainsi à donner une nouvelle interprétation du style sport chic, qui s’exprime avec une particulière sobriété sur la Cubitus référence 58 1/1A-001 en acier avec cadran soleillé vert olive. Même les virtuoses des complications n’hésitent pas à retourner aux fondamentaux de l’élégance intemporelle.
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