Le président Emmanuel Macron a martelé mardi 3 décembre que la France était un “partenaire fiable” pour accompagner la diversification économique de l’Arabie saoudite, largement dépendante du pétrole, lors d’une visite d’Etat à Riyad. Plusieurs contrats et accords ont été annoncés à cette occasion, qui font la part belle aux énergies renouvelables. Retour sur les principales annonces.
Transition écologique
Des contrats pour trois centrales solaires, pour une puissance totale de 1 700 mégawatts, ont été signés mardi, selon un récapitulatif transmis par l’Elysée. EDF Renouvelables en a décroché deux pour la construction de centrales de 1 000 et 400 mégawatts, en consortium avec une entreprise chinoise. Parallèlement, TotalEnergies construira et exploitera une centrale de 300 mégawatts, en consortium avec une entreprise saoudienne. Son raccordement au réseau est prévu pour 2026, a indiqué TotalEnergies.
Ces constructions de centrales solaires font partie du programme national saoudien pour les énergies renouvelables, précise l’Elysée : un programme de diversification économique de l’Arabie saoudite, premier exportateur de pétrole brut au monde.
TotalEnergies a d’ailleurs signé un accord, annoncé mardi, avec le géant pétrolier saoudien Aramco pour évaluer la faisabilité de la construction d’une usine de production de carburants aériens durables en Arabie saoudite. Ces carburants, d’origine non fossile, pourraient à terme représenter une alternative au kérosène des avions, et diminuer leur empreinte carbone.
Traitement des déchets
Plusieurs accords ont également été annoncés mardi dans le secteur du traitement de déchets. Veolia va s’associer à Saudi Investment Recycling Company (SIRC), entreprise détenue par le fonds public d’investissement d’Arabie saoudite, pour la gestion des déchets ménagers, industriels et dangereux en Arabie saoudite, a annoncé mardi le groupe français.
Egalement en partenariat avec SIRC, la multinationale française Suez prévoit de développer un “partenariat stratégique” autour du traitement des déchets, avec des projets “totalisant un milliard d’euros sur 25 ans”, a indiqué l’Elysée. Les deux entreprises vont notamment créer une société commune pour le traitement des déchets médicaux et développer un incinérateur qui traitera un tiers des déchets municipaux de Riyad, représentant un volume d’affaire pour Suez de “750 millions d’euros sur les 25 prochaines années”.
Des “avancées” sur les Rafale
Emmanuel Macron a par ailleurs déclaré mardi que la France et l’Arabie saoudite avaient la “volonté d’avancer” vers la conclusion d’un contrat de vente d’avions de chasse Rafale à la puissante monarchie du Golfe. “En matière de sécurité et de défense, on a très clairement amélioré les choses […] avec la volonté d’avancer sur les Rafale, ce qui est un changement majeur dans la relation bilatérale et ce qui pour nous consolide aussi le développement de ce club”, a-t-il dit à des journalistes français à Ryad. Une annonce n’était pas attendue durant la visite du président en Arabie, mais au moins une volonté d'”emporter une décision” dans cette direction, avait indiqué une source proche du dossier.
Secteur portuaire et intelligence artificielle
L’armateur de porte-conteneurs français CMA CGM a conclu un accord avec le ministère de l’Investissement saoudien pour le développement de terminaux portuaires et de plateformes logistiques, pour un montant non divulgué, a fait savoir l’Elysée.
Le géant pétrolier saoudien Aramco a aussi conclu des protocoles d’accord avec les start-up française Pasqal sur la recherche quantique et Mistral AI dans l’intelligence artificielle.
GL Events, acteur majeur dans l’événementiel, qui a notamment été un prestataire important des Jeux olympiques de Paris 2024, va lui prendre une participation majoritaire dans Add Enterprise, spécialiste saoudien de l’événementiel qui porte l’ambition de développer dans le pays “une industrie événementielle mondiale”, a aussi indiqué l’Elysée.
L’Arabie saoudite s’est par ailleurs engagée à contribuer à hauteur de 50 millions d’euros à la rénovation du Centre Pompidou à Paris, en échange d’accords de coopération culturelle, a appris un journaliste de l’AFP auprès du ministère français de la Culture.
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