Un attentat très rare en plein Moscou. Haut gradé de l’armée russe, le général Igor Kirillov, 54 ans, a été tué ce mardi 17 décembre dans une explosion près d’un immeuble résidentiel, dans le sud-est de la ville. “Le commandant des forces russes de défense radiologique, chimique et biologique, Igor Kirillov, et son assistant ont été tués”, a ainsi indiqué le Comité d’enquête russe après l’assassinat, qui s’est produit en début de matinée.
Peu de temps après l’opération, l’Ukraine a revendiqué, via ses services secrets du SBU, avoir ordonné la mort du responsable russe. Lundi, Kiev avait déjà accusé ce dernier de “crimes de guerre” pour avoir mis en place l’utilisation d’armes chimiques contre les troupes ukrainiennes. Igor Kirillov était aussi placé depuis octobre sous sanctions par le Royaume-Uni pour les mêmes raisons.
Explosion près d’un immeuble résidentiel
Que s’est-il passé exactement ? Selon les enquêteurs russes, l’engin explosif a été déposé sur une trottinette garée près de l’entrée d’un immeuble résidentiel sur l’avenue Riazanski à Moscou. “Le bruit de l’explosion a été très fort”, a raconté à l’AFP Mikhaïl Machkov, un étudiant de 19 ans qui réside dans un bâtiment voisin. Plusieurs vitres d’immeubles alentours ont aussi été soufflées par la déflagration. D’importants moyens policiers ont été déployés dans la zone, au sein d’une capitale habituellement ultra-sécurisée.
Svetlana Petrenko, la porte-parole du Comité d’enquête russe, a qualifié l’explosion d'”acte terroriste”. “Une cellule d’enquête spéciale a été déployée pour établir les circonstances de ces crimes et le cercle de personnes impliquées dans ces actes”, a précisé la responsable, selon des propos rapportés par la chaîne américaine CNN. Mais, au-delà de cette prise de parole, aucune autre réaction du Kremlin ou de Vladimir Poutine n’a pour le moment été communiquée. L’ex-président russe Dmitri Medvedev a toutefois déploré une “tentative visant à intimider notre peuple, à arrêter l’avancée de l’armée russe et à semer la peur […] vouée à l’échec”.
Utilisation présumée d’armes chimiques
Igor Kirillov ne dirigeait pas l’unité directement liée à l’arsenal nucléaire détenu par la Russie. Mais son rôle dans l’utilisation présumée d’armes chimiques en Ukraine était particulièrement pointé du doigt par les autorités ukrainiennes ces dernières semaines. Depuis février 2022, plus de 4 800 cas d’utilisation de “munitions chimiques” par l’armée russe ont été recensés, selon le SBU. Des actes régulièrement réfutés par Moscou, qui qualifie ces accusations d'”absurdes”.
Londres, qui avait donc également dénoncé le “déploiement d’armes chimiques barbares en Ukraine” à l’automne, a réagi à l’assassinat du haut gradé russe. “Nous n’allons pas pleurer la mort d’un individu qui a participé à une invasion illégale et imposé la souffrance et la mort au peuple ukrainien”, a déclaré à des journalistes le porte-parole du Premier ministre britannique Keir Starmer, quelques heures après l’explosion.
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