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“Shogun”, “The Bear”… Les dix meilleures séries qui ont marqué l’année 2024


Rivals (Disney +)

On avait commencé cette série en se bouchant un peu le nez, angoissés par ses origines – une série de romans érotiques anglais, publiés dans les années 1980. On en est ressortis enchantés par son humour grinçant, son portrait acéré de la Grande-Bretagne de Thatcher, et sa surprenante tendresse pour ses personnages. L’intrigue de la série est simple : dans la douce campagne anglaise, membres de la noblesse et parvenus s’écharpent au sujet d’une chaîne de télévision locale. Au-delà de l’intrigue cathodique, ces rivaux (tout est dans le titre), partagent leur vie entre garden party et… parties de jambes en l’air. Du Bret Easton Ellis au pays de Jane Eyre. Aussi inattendu que jubilatoire. A. S.

Industry (Max)

Aux nostalgiques de Succession, on ne saurait trop recommander cette série coproduite par HBO et la BBC, soit ce qui se fait de meilleur des deux côtés de l’Atlantique. Industry suit le quotidien de jeunes financiers londoniens. Si les débuts se complaisent un peu trop dans l’esthétisme sexe, drogues et OPA, le cours de cette fiction a vite bondi. La saison 3 touche des sommets, avec des punchlines d’anthologie, des machinations politico-capitalistes et des antihéros hautement complexes. Industry s’offre même le luxe de consacrer le meilleur épisode de l’année à un personnage secondaire, Rishi, trader accro aux jeux et à la masculinité toxique. T. M.

We Are Lady Parts (BrutX)

Punk is not dead – et l’excellente saison 2 de la série britannique, qui raconte les péripéties d’un groupe de rockeuses musulmanes à Londres, le prouve. Trois ans après la sortie acclamée de la saison 1, ces six nouveaux épisodes continuent d’explorer les dessous de l’industrie musicale avec humour. La série dépeint aussi les écueils de la célébrité, que les rockeuses doivent apprendre à gérer, tout en composant avec leurs vies personnelles. Entre une reprise parfaite de Britney Spears et un caméo de la Prix Nobel de la paix Malala Yousafzai, We Are Lady Parts continue d’être irrévérencieuse, et surtout, de ravir nos oreilles avec leurs hymnes punk. A. G.

Nobody Wants This (Netflix)

Enchanter le plus grand fan de The West Wing qu’abrite notre rédaction, ulcérer une palanquée de féministes et susciter le mépris de certains auteurs de ce palmarès qui ne se sont même pas donné la peine de regarder un épisode, telle est la prouesse de Nobody Wants This. A mi-chemin entre un Sex and the City qui aurait bien vieilli et une comédie romantique comme seuls les Américains savent les trousser – vraiment drôles, vraiment romantiques –, la série d’Erin Foster ne prétend rien : ni proposer une intrigue ultra sophistiquée, ni trancher des débats de société. Horreur. Le spectateur n’a qu’à se contenter de regarder le couple de Noah (le délicieux Adam Brody), rabbin assez peu conventionnel, et Joanne (la pétillante Kristen Bell), podcasteuse aussi athée que délurée, se former et se tourmenter. Que certaines jugent scandaleuse la représentation “stéréotypée et erronée” de la femme juive semble être le cadet des soucis des créateurs, tant que le public se marre. Audacieux. L. D.

Fellow Travelers (MyCanal)

C’est sans doute l’une des plus belles romances jamais portées à l’écran. Celle vécue par Hawkins et Tim, deux amants dans le Washington des années 1950, alors que le maccarthysme traque sans relâche les homosexuels. Le premier (Matt Bomer), père de famille et brillant fonctionnaire, mène une double vie. Le second (Jonathan Bailey, dernièrement vu dans Bridgerton), jeune assistant du sénateur McCarthy, est déchiré entre sa foi et ses désirs. Une relation intense et tumultueuse qui trouve son dénouement dans le San Francisco des années 1980. Ecrite par le scénariste oscarisé de Philadelphia, cette série reste avec nous longtemps. Tout comme l’envoûtant MacArthur Park de Donna Summer. L. B.

Shogun (Disney +)

Superproduction multiprimée tirée d’un roman à succès, guerre de pouvoir à l’époque médiévale avec quelques décapitations en prime : il y a dans Shogun (FX) un parallèle évident avec Game of Thrones (HBO). Un vrai compliment, même si la série trouve sa singularité dans la richissime culture japonaise, rarement aussi bien filmée sur les écrans occidentaux. Du casting quasi intégralement nippon aux intérieurs dépouillés de ses habitats, et à cette langue au ton si grave qui semble à chaque fois en dire tant avec si peu. M. R.

Culte (Prime Video)

Vous vous souvenez de la scène de la piscine ? Avec Culte, Matthieu Rumani et Nicolas Slomka créent un roman français, celui du lancement de Loft Story. Retraçant la rivalité entre TF1 et “la petite chaîne qui monte”, M6, Culte rappelle l’espèce de révolution que fut l’arrivée de la téléréalité au début des années 2000. Portée par un rythme effréné, la série nous replonge avec nostalgie presque trente ans en arrière. Si l’on peut regretter quelques approximations, ou encore la création de personnages uniquement pour les besoins de la narration, difficile de ne pas être charmé par l’interprétation de Marie Collomb, sublime en Loana. A. S.

Mr & Mrs Smith (Prime Video)

Il fallait oser, vingt ans après la comédie de Doug Liman mettant en scène Brad Pitt et Angelina Jolie en couple de tueurs à gage, faire revivre les personnages un brin dépassés de Mr et Mrs Smith. Dans cette version 2024, Donald Glover – à qui l’on doit déjà la géniale Atlanta – campe le rôle d’un John Smith légèrement susceptible, contraint de cohabiter avec une espionne inconnue (Maya Erskine), souvent plus compétente que lui lorsqu’il s’agit d’honorer les périlleuses missions qui leur sont confiées. Derrière des scènes d’action aussi drôles que surprenantes, les huit épisodes de la série traitent avec complexité du couple, sur un ton parfois moins léger qu’il n’y paraît. C. D.

Hippocrate (MyCanal)

Ancien médecin généraliste devenu chirurgien du scénario, Thomas Lilti est passé maître dans les fictions sur un milieu professionnel. Plus sombre, montrant un hôpital toujours plus sous tension après la pandémie du Covid-19, la saison 3, qui s’est fait attendre, atteint une intensité parfois insoutenable. On pourra regretter un discours parfois trop manichéen entre soignants et gestionnaires, mais toute la force d’Hippocrate est de se concentrer sur le travail, rien que le travail, en s’appuyant sur des acteurs au sommet de leur art (Louise Bourgoin, Karim Leklou, Bouli Lanners…). La meilleure série française du moment. T. M.

The Bear (Disney +)

On était curieux de savoir ce que The Bear allait raconter. Carmy, le personnage principal (Jeremy Allen White), avait dans les deux premières saisons résolu la brouille avec son frère décédé puis ouvert son propre restaurant. La troisième perd ainsi quelque peu en intensité dramatique, mais gagne en profondeur, accouchant de merveilles comme le tout premier épisode, trésor de poésie aphone seulement rythmé par les coups de lames aiguisés du chef et les cris étouffés d’une quête sans fin vers l’excellence. M. R.




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